Après un New-York futuriste, Jonas Lenn nous propose de visiter Paris durant l'exposition universelle de 1889. Il y a changement de lieu donc, mais pas forcément de genre puisqu'on reste dans du polar, mais orienté Urban Fantasy plutôt que SF dans une histoire qui n'est pas sans évoquer Neil Gaiman et son "Américan God" puisqu'il y sera également question de la réapparition de dieux plus ou moins disparus.

Un premier point négatif qui va autant vers l'auteur que vers l'éditeur doit être signalé : Palace Athéna est le premier tome d'une série, ce qui n'est précisé ni sur la couverture, ni sur son quatrième et que l'on découvre à la fin du roman. Un bémol tout de même pour ceux qui espère lire une histoire complète et ne pas avoir à attendre une suite, même si ça ne gâche pas les autres qualités et défaut de l'ouvrage.
Le premier défaut de ce roman est finalement Paris, pas la ville en elle-même, mais ce qu'en fait Jonas Lenn ou plutôt ce qu'il n'en fait pas en effet. L'histoire débute en effet durant l'exposition universelle alors que la ville est embarrassée par un nouveau bâtiment : la Tour Eiffel, peu aimé à son inauguration. De tout cela, il n'est pas fait grand-chose, si ce n'est l'utilisation de quelques lieux connu et un ou deux qui le sont moins.
L'histoire raconte donc les aventures de trois enquêteurs bien différents. Tout d'abord, il y a Lucienne, jeune femme obligée de travestir pour exercer le métier de journaliste et il y a son principal adversaire : le colonel de La Dive, un ancien dragon un brin machiste et un esprit très cartésien. Pour amoindrir les tensions entre les deux, on trouve Maurice, jeune homme naïf, timide et innocent.
D'ailleurs, c'est avec lui que débute cette aventure, puisqu'il a acheté une graine supposée être une dent de dragon et capable de donner vie à un soldat. Ce qui lui vaut bien des moqueries de la part de son mentor, le colonel, même lorsqu'un hoplite apparaîtra en plein milieu d'un troquet parisien, simple illusion pour La Dive qui s'est pourtant battu avec le guerrier. Une émeute de jeune femme de bonne famille va pourtant leur faire comprendre que quelque chose se trame dans la capitale.
Là va donc débuter l'enquête de nos trois personnages qui vont essayer de suivre des pistes concernant ces étranges événements et tombant même sur des nouveaux à quelques occasions. Le tout est un roman policier fantastique léger, loin des thrillers habituels, où l'on trouve un brin d'humour et de fantaisie, le tout dans une ambiance fantastique. Les coupables semblent en effet bien étranges, puisqu'une jeune femme est retrouvée statufiée, comme les victimes de la gorgone.
Ce mélange de personnages désuets et modernes, du panthéon grecque et d'un Paris d'un autre siècle est au final assez dépaysant et distrayant, un roman qui se laisse lire avec plaisir, grâce à quelques situations cocasses ou à surprendre devant certaines découvertes. Entre révélations et péripéties, le roman est parfaitement ciselé, sans temps mort. Cette enquête au frontière de l'urban fantasy se révèle donc parfaitement distrayante !

Les amateurs de "Manhattan Stories" devraient d'ailleurs trouver leur bonheur dans ce nouveau roman, où l'on retrouve l'humanisme et la plume de l'auteur. Le principal défaut de ce court-roman est presque de devoir attendre la suite de l'ouvrage, surtout qu'on ne s'attendait pas à une telle conclusion, ni même à devoir l'attendre ! C'est ce qui doit être le principal défaut de ce roman, par ailleurs plein de qualités !

Note : 8/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'éditeur : http://blog.editions-asgard.com/