Mélanie Fazi
Hellraiser... Si la seule évocation de ce titre vous glace le sang, c'est que soit vous avez vu le film réalisé par Clive Barker lui-même en 1987 et qu'il vous a fait cauchemarder pendant de longs mois, soit on vous en a parlé avec la même verve, soit vous en avez vu des extraits ou des photos et vous refusez depuis lors de le visionner ! Et bien dans les trois cas, il serait bon pour vous d'exorciser vos vieux démons et de vous plonger dans le roman Hellraiser qui est à l'origine de tous vos cauchemars ! Car ce roman n'est pas une novellisation mercantile, un pur produit de consommation comme on peut en voir fleurir sur les rayonnages des librairies, mais bien le roman écrit en 1986 par Clive Barker qui a ensuite donné naissance au film. Je le signale par avance, je ne ferais pas ici de parallèles entre le film et le roman, je vous laisse le soin de réagir ou de créer vos propres analyses, je m'attacherais seulement au roman à part entière en oubliant le film qui lui a précédé puisque Barker lui-même précise qu'il y a quelques différences d'importance. Prêt pour une virée en enfer ? Franck est un jeune homme blasé, un jouisseur qui a usé et abusé de tout ce que la vie pouvait lui offrir comme stimuli, des expériences sexuelles aux drogues les plus dures en passant par les expéditions les plus aventureuses. Mais il lui manque quelque chose. Approchant de la trentaine, plus rien ne l'intéresse, plus rien ne le stimule, plus rien ne lui offre désormais ce plaisir tant recherché. Alors quand Franck entend un jour parler de l'ordre des Cénobites, un ordre occulte régit par le plaisir qui peut, paraît-il, vous ouvrir les portes d'expériences dont vous ne pouvez pas même rêver dans votre conception étriquée du plaisir humain, il saute sur l'occasion. Peu importe si ces on-dit ne sont pas vérifiés et si ces créatures viennent d'un autre monde qui est peut-être l'enfer. Il veut du plaisir, il en aura, quoiqu'il puisse lui en coûter et quitte à ouvrir cette fichue boite de Lemarchand qui est la clef de l'incantation. Si l'on parvient à actionner ces mécanismes secrets et à libérer toutes ses parties mystérieusement imbriquées, les Cénobites apparaîtront pour vous emporter vers des sensations inconnues. Et comme vous pouvez vous en douter, la motivation aidant, Franck va parvenir à ouvrir la boite de Lemarchand. Mais ce ne seront pas des créatures huilées, lascives et alanguies qui vont lui apparaître. Mais de sinistres créatures affreusement mutilées et torturées, des créatures toute droits sorties de l'enfer pour qui le nom de plaisir a fortement à voir avec nos terminaisons nerveuses... Oui, ils peuvent offrir à Franck un plaisir qu'il ne connaît pas encore, mais très certainement pas celui auquel il s'attendait ! La torture et les plus atroces des douleurs sont pour les Cénobites une expérience sensuelle sans pareil. Alors quand ce "plaisir" doit durer toute l'éternité, vous avez tout le loisir de regretter vos fades expériences de mortels. Et peut-être parviendrez-vous alors à trouver un moyen pour revenir dans votre monde, quitte à emporter dans votre damnation la seule personne qui avait su vous aimer... Hellraiser commence très fort, par l'invocation des Cénobites et les premiers sévices infligés à Franck. On entre dans l'action dès les premières pages et on est scotché. Un début fort prometteur pour les amateurs de sensations fortes ! Pourtant, cet élan s'éteint assez vite pour nous faire pénétrer dans une intrigue comportant au final pas mal de longueurs et de répétitions. Une fois Franck entraîné par les Cénobites, on tombe dans un roman d'horreur au final assez classique dont on aurait été en droit d'attendre mille fois plus de sensations (justement...). Le style est direct, l'écriture de Clive Barker est une fois encre impeccable, mais le roman a du mal à décoller. Hellraiser nous réserve de bons frissons, quelques scènes chocs, mais rien de bien transcendant. On sent venir chaque rebondissement et en deux jours ou quelques heures le livre est terminé. On reste un peu sur sa fin tant au niveau de l'épaisseur de l'ouvrage (qui tient plus de la novella que du roman) que de son contenu et on se dit que cet Hellraiser ne tient finalement pas toutes ses promesses. Au contraire de Franck, nous ne trouvons pas toutes les sensations auxquelles nous aspirions à la vue de ce petit roman... Hellraiser vous fera passer un moment sympathique, l'ouvrage est loin d'être mauvais, mais il se traîne un peu en longueur et vire assez rapidement vers la facilité. En fait, je dirais que les images chocs ne sont que visuelles, dans la représentation des personnages et non dans l'action. Donc cela marche au niveau cinématographique, les mutilations corporelles, les visuels dégoûtants, un personnage dépecé marchant les muscles à vifs, mais cela fonctionne moins bien au niveau littéraire. Ok, on imagine, mais on aurait attendu plus d'action, de rebondissements flippant, de suspens et de terreur. C'est là l'une des différences entre la littérature et le cinéma... Dommage, mais les plus déçus pourrons toujours se rabattre sur le film ! Note : 6,5/10Chaperon Rouge A propos de ce livre: - Site de l'éditeur: http://www.bragelonne.fr/
Hellraiser... Si la seule évocation de ce titre vous glace le sang, c'est que soit vous avez vu le film réalisé par Clive Barker lui-même en 1987 et qu'il vous a fait cauchemarder pendant de longs mois, soit on vous en a parlé avec la même verve, soit vous en avez vu des extraits ou des photos et vous refusez depuis lors de le visionner ! Et bien dans les trois cas, il serait bon pour vous d'exorciser vos vieux démons et de vous plonger dans le roman Hellraiser qui est à l'origine de tous vos cauchemars ! Car ce roman n'est pas une novellisation mercantile, un pur produit de consommation comme on peut en voir fleurir sur les rayonnages des librairies, mais bien le roman écrit en 1986 par Clive Barker qui a ensuite donné naissance au film. Je le signale par avance, je ne ferais pas ici de parallèles entre le film et le roman, je vous laisse le soin de réagir ou de créer vos propres analyses, je m'attacherais seulement au roman à part entière en oubliant le film qui lui a précédé puisque Barker lui-même précise qu'il y a quelques différences d'importance. Prêt pour une virée en enfer ? Franck est un jeune homme blasé, un jouisseur qui a usé et abusé de tout ce que la vie pouvait lui offrir comme stimuli, des expériences sexuelles aux drogues les plus dures en passant par les expéditions les plus aventureuses. Mais il lui manque quelque chose. Approchant de la trentaine, plus rien ne l'intéresse, plus rien ne le stimule, plus rien ne lui offre désormais ce plaisir tant recherché. Alors quand Franck entend un jour parler de l'ordre des Cénobites, un ordre occulte régit par le plaisir qui peut, paraît-il, vous ouvrir les portes d'expériences dont vous ne pouvez pas même rêver dans votre conception étriquée du plaisir humain, il saute sur l'occasion. Peu importe si ces on-dit ne sont pas vérifiés et si ces créatures viennent d'un autre monde qui est peut-être l'enfer. Il veut du plaisir, il en aura, quoiqu'il puisse lui en coûter et quitte à ouvrir cette fichue boite de Lemarchand qui est la clef de l'incantation. Si l'on parvient à actionner ces mécanismes secrets et à libérer toutes ses parties mystérieusement imbriquées, les Cénobites apparaîtront pour vous emporter vers des sensations inconnues. Et comme vous pouvez vous en douter, la motivation aidant, Franck va parvenir à ouvrir la boite de Lemarchand. Mais ce ne seront pas des créatures huilées, lascives et alanguies qui vont lui apparaître. Mais de sinistres créatures affreusement mutilées et torturées, des créatures toute droits sorties de l'enfer pour qui le nom de plaisir a fortement à voir avec nos terminaisons nerveuses... Oui, ils peuvent offrir à Franck un plaisir qu'il ne connaît pas encore, mais très certainement pas celui auquel il s'attendait ! La torture et les plus atroces des douleurs sont pour les Cénobites une expérience sensuelle sans pareil. Alors quand ce "plaisir" doit durer toute l'éternité, vous avez tout le loisir de regretter vos fades expériences de mortels. Et peut-être parviendrez-vous alors à trouver un moyen pour revenir dans votre monde, quitte à emporter dans votre damnation la seule personne qui avait su vous aimer... Hellraiser commence très fort, par l'invocation des Cénobites et les premiers sévices infligés à Franck. On entre dans l'action dès les premières pages et on est scotché. Un début fort prometteur pour les amateurs de sensations fortes ! Pourtant, cet élan s'éteint assez vite pour nous faire pénétrer dans une intrigue comportant au final pas mal de longueurs et de répétitions. Une fois Franck entraîné par les Cénobites, on tombe dans un roman d'horreur au final assez classique dont on aurait été en droit d'attendre mille fois plus de sensations (justement...). Le style est direct, l'écriture de Clive Barker est une fois encre impeccable, mais le roman a du mal à décoller. Hellraiser nous réserve de bons frissons, quelques scènes chocs, mais rien de bien transcendant. On sent venir chaque rebondissement et en deux jours ou quelques heures le livre est terminé. On reste un peu sur sa fin tant au niveau de l'épaisseur de l'ouvrage (qui tient plus de la novella que du roman) que de son contenu et on se dit que cet Hellraiser ne tient finalement pas toutes ses promesses. Au contraire de Franck, nous ne trouvons pas toutes les sensations auxquelles nous aspirions à la vue de ce petit roman... Hellraiser vous fera passer un moment sympathique, l'ouvrage est loin d'être mauvais, mais il se traîne un peu en longueur et vire assez rapidement vers la facilité. En fait, je dirais que les images chocs ne sont que visuelles, dans la représentation des personnages et non dans l'action. Donc cela marche au niveau cinématographique, les mutilations corporelles, les visuels dégoûtants, un personnage dépecé marchant les muscles à vifs, mais cela fonctionne moins bien au niveau littéraire. Ok, on imagine, mais on aurait attendu plus d'action, de rebondissements flippant, de suspens et de terreur. C'est là l'une des différences entre la littérature et le cinéma... Dommage, mais les plus déçus pourrons toujours se rabattre sur le film ! Note : 6,5/10
Chaperon Rouge
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