"Lamentation", premier roman de ken Scholés, écrit en sept semaines parait-il,  me laisse une impression assez mitigée : l'univers du roman est plutôt original, on se croit dans un monde d'héroic fantasy plutôt classique puis certains détails nous laissent à penser qu'on est peut être dans un monde post apocalyptique, qui connaît d'ailleurs une nouvelle catastrophe dés les premières lignes : la ville de Windwir, siège  de l'église francienne et de sa Grande Bibliothèque est tout simplement rayée de la carte en l'espace de quelques secondes. Les voisins les plus proches, liés par un pacte de sang accourt sur les lieux du drame : on fait alors la connaissance d'un très antipathique Sethberg, prévôt des cités entrolusienne, de sa concubine, l'énigmatique dame Jin Li Tam, du seigneur des Neuf Maisons Sylvestres, le roi Rudolfo, de Neb, le seul témoin direct de la chute de Widwir, de Petronus, un pécheur un peu trop au fait des lois franciennes. Rodolfo fait alors une étrange découverte : on homme mécanique qui s'accuse du désastre et qu'il baptise  Isaac. Au cours du récit d'autres personnages tout aussi pittoresques feront leur apparition, tel l'inénarrable Roi des Marais.

Hélas malgré tous ces excellent ingrédients de départ la mayonnaise a dû mal à prendre : peut être parce que l'auteur multiplie les points de vue dans des chapitres un peu trop courts pour bien supporter cela : le lecteur suit l'intrigue au travers des yeux d'au moins quatre personnes différentes ce qui occasionnent des redites mais aussi parait parfois un peu artificiel. De plus le procédé ne favorise pas la fluidité de la lecture : surtout au début on a l'impression d'être sans cesse interrompu dés que "cela" devient intéressant, c'est dommage.
Cependant peu à peu on s'habitue à ce style un peu haché et on rentre dans une histoire bien menée, et où chaque personnage, à l'exception notable d'Isaak, apparaît, malgré sa force et sa détermination, comme prisonnier de son devoir, de son destin voire d'une énorme manipulation;
Et c'est là la seconde chose qui m'a un peu gênée : telles des poupées russes, les manipulations cachent d'autres manipulations, qui à leur tour dissimulent de nouvelles manipulations ... Bref quasiment tous nos personnages se révèlent être d'habiles manipulateurs qui pourtant paraissent s'être laissé manipuler par plus manipulateurs qu'eux.

Au final donc une opinion en demie teinte : il y a de très bonnes choses mais pas très bien reliées les unes aux autres et un final assez étrange qui marque soit le début d'une grande saga (l'auteur a prévu cinq volumes au total) soit l'apogée d'un très grand n'importe quoi. Pour me faire une opinion plus définitive je lirai le tome 2 des "Psaumes d'Isaak", ne serait ce que pour comprendre le titre de la saga qui, pour le moment du moins, me reste plutôt énigmatique;

Note : 6,5/10

 

Falline

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'auteur : http://www.kenscholes.com/

- Site de l'éditeur : http://www.bragelonne.fr/