Alors qu'elle est entrée en contact avec un Haut-Révant, Lucyloo découvre que Lord Absenthe pourrait bien détruire Grand-Extérieur et les Hauts-Révants, seule elle qui est l'élue a les moyens d'empêcher ça. Or elle n'est qu'une créature artificielle surveillée en permanence par ses ennemis, coincée dans Lab-O et dont le seul alliée probable ignore encore qui elle est... Empêcher les sinistres créatures de Lady Mare d'envahir la terre semble impossible...
Drôle d'ouvrage que voici. En effet, Lucyloo semble aussi proche du roman graphique que de la bande-dessinée. Le découpage est ainsi par moment ce qu'on est habitué à croiser en BD, des gaufriers avec des bulles pour caricaturer un peu, tandis que d'autres pages alignent beaucoup de texte avec des images pleines pages. Du coup, on est donc assez loin de ce qu'on est habitué à lire en BD.
Le style graphique d'Ysha fait penser à du « Sky-Doll » steampunk comme je l'avais dit pour le premier tome, mais dans une version très épurée et paradoxalement très enluminer, Ysha semblant avoir le sens des détails. Du coup, on a des visages ou des personnages qui semblent parfois tous juste dégrossis alors que certains décors et les créatures tentaculaires semble avoir été réalisé d'une manière plus pointilleuse avec un jeu d'ombre assez impressionnant.
En ce qui concerne l'histoire, on a une multiplication des points de vues et parfois même de narrateurs qui complique un rien la compréhension de l'histoire alors que seulement trois protagonistes, Lucyloo, Meetoo et Lord Absenthe, occupent le devant de la scène et se chargent de faire avancer l'histoire ; Principalement le dernier qui semble tendre des pièges implacables aux deux premiers, afin que ses plans puissent aboutir.
Si le premier tome nous faisait découvrir un univers assez ambitieux, ce second tome se contente juste de poursuivre ses intrigues sans forcément apporter quelques choses de nouveau, certes le monde de Lab-O, de Grand-Extérieur ou le Nowhere sont encore présent, mais les surprises s'y font plus rares. Bien que Chris Debien n'hésite pas à charger l'histoire en émotions, celle-ci ne décolle jamais.
Si le projet semble ambitieux et très intéressant, il est malheureusement moins à la lecture faute à une histoire très manichéenne où le mal veut détruire le bien et s'emparer du monde pour en faire son terrain de jeu ainsi qu'à une intrigue qui progresse finalement peu. Après, le style graphique et l'histoire sortant clairement de l'ordinaire, Lucyloo reste une BD originale et intrigante, qui manque de peu de choses pour être passionnante.
Très logiquement, cette chronique ressemble à celle du premier tome si ce n'est au niveau des rebondissements. Il faut dire que le constat est pour moi le même : un univers prometteur qui ne demande qu'à être exploité et qui ne l'est pas, faute à une histoire trop conventionnelle. Bref, mon avis est au final tout aussi modéré, puisqu'il y a de très bonnes choses dans Lucyloo et d'autres qui sont moins convaincante.
Note : 6,5/10
Stegg
A propos de cette BD :
- Site de l'auteur : http://leboucherduvieuxlille.blogspirit.com/
- Site de l'illustrateur : http://ysha.blogspirit.com/
- Site de l'éditeur : http://www.aqualumina.fr/index.php