Torso - The Ecstasy of Films
Écrit par Flint   

 

Région : Zone 2 PAL

Editeur : The Ecstasy of Films
Pays : France

Sortie film : 4 janvier 1973 (Italie - inédit en France)
Sortie dvd : 22 septembre 2014
Sortie Blu-ray : 8 octobre 2014

Durée : 89'
Image : 1.66 - 16/9ème compatible 4/3
Audio : Mono

Langues : italien, anglais
Sous-titres : français



Bonus :
- "Une violence charnelle entre refoulement et débauche", entretien avec Jean-François Rauger (27'09)
- "Soirée Panic ! Cinéma spéciale Sergio Martino", avec Sergio Martino, Luc Merenda et Christophe Lemaire, le 15 juin 2012 (8'30)

 

 

- Interview Sergio Martino (16'19)
- Séquence alternative de jour (5'04)
- Trailer US (3'31)
- Trailer international (3'06)
- Trailer italien (3'02)

 

 

- Générique de début allemand alternatif n°1 (2'05)
- Générique de début allemand alternatif n°2 (1'42)
- Générique de fin US (1'22)

 

 

- TV Spot 1 (0'32)
- TV Spot 2 (0'32)
- Radio Spot (2'22)
- Galerie de photos, lobby cards, affiches, matériel publicitaire... (4'41)

 

 

Commentaire : Au niveau de la forme, le dvd de Torso est une fois encore riche, avec une jaquette réversible, proposant pas moins de quatre affiches du film, dont une originale (suite à un concours organisé par l'éditeur sur sa page Facebook). Autre illustration originale, celle du sur-étui, réalisée par le talentueux Nathan Thomas Milliner. La couleur dominante du produit, sur fond jaune, paraît évidente eu égard à la nature du film proposé, à savoir un giallo.
A noter aussi un menu soigneusement élaboré, avec un choix varié des thèmes musicaux de la bande originale des frères De Angelis.
Le contenu, à présent : The Ecstasy of Films voulait offrir à son public ce que l'on appelle dans le milieu du dvd/Blu-ray une "édition définitive". On peut légitimement penser, sinon affirmer, qu'il y est parvenu.

 

 

Le film, Torso, possède une image de toute beauté, avec notamment un rendu des scènes nocturnes remarquable. Le master contient évidemment la version intégrale, c'est-à-dire la piste italienne. La version anglo-saxonne, censurée de quelques passages et dialogues, est d'autant plus intéressante à visionner qu'elle permet de repérer les scènes manquantes (la langue passant de l'anglais à l'italien) ainsi que les différences au niveau des dialogues. Cela signifie que The Ecstasy of Films a effectué un double travail de traduction lors de l'élaboration des sous-titres, ce qui n'est pas rien.
Au niveau des différences, on relèvera notamment la séquence d'ouverture, largement modifiée pour le marché anglo-saxon ; le cours d'histoire de l'art à la faculté de Pérouse, qui suit, totalement amputé (à part la phrase "C'est tout pour aujourd'hui" prononcée par John Richardson) ; et le passage où Luc Merenda prend en stop une paysanne et se fait percuter l'arrière du véhicule par un camion, absent là aussi.
Concernant les dialogues, il y a également des différences sensibles, surtout la tirade finale lorsque Luc Merenda et Susy Kendall quittent la grange, évoquant la providence et la nécessité, et se résumant à un simple "Allons chercher la police et filons d'ici" dans la version anglo-saxonne.

 

 

Les bonus sont multiples et offrent une palette suffisamment variée pour contenter tout le monde. L'éditeur a récupéré la fameuse scène du meurtre dans les marécages dans sa version d'origine, tournée de jour, et qui fut par la suite transformée pour donner un rendu nocturne. Parmi les autres suppléments, figurent également les interventions de Sergio Martino et Luc Merenda lors de la soirée Panic ! Cinéma consacrée au réalisateur en 2012.
Mais les deux meilleurs suppléments sont encore l'entretien avec Jean-François Rauger, à la fois instructif et passionnant, durant lequel le directeur de la programmation de la Cinémathèque française nous fait partager son analyse sur le film et son contexte avec bonheur. Cerise sur le gâteau, nous avons droit aussi à une interview exclusive de Sergio Martino, tournée dans un lieu public, et au cours de laquelle le cinéaste, qui s'exprime dans un très bon français, évoque sa carrière avant de revenir sur les années fastes du cinéma de genre italien puis son déclin inexorable.

 

 

 

Pour en finir avec ce festival de bonus, n'oublions pas de parler du commentaire audio où Sergio Martino répond aux questions du journaliste et critique cinéma Giona Antonio Nazzaro. Un dialogue pertinent, sans temps morts, avec à la fois des anecdotes nous permettant d'apprendre que le réalisateur avait prévu d'appeler son film "Rouge comme l'amour, noir comme la terreur" avant que le producteur Carlo Ponti ne lui suggère, au montage, un titre plus évocateur. Et puis, le passage où Sergio Martino nous fait partager ses souvenirs de sa rencontre avec Bruce Lee s'avère un moment fort de ce commentaire audio.
Il va sans dire que le bilan de cette dernière production estampillée "The Ecstasy of Films" est plus que satisfaisante, elle est parfaite et correspond aux attentes d'un public friand de giallo, sachant que Torso était l'un des deux thrillers de Sergio Martino encore inédits en France (l'autre étant Your Vice is a Closed Room and Only I Have the Key) et qu'il anticipe, au même titre que La Baie sanglante de Mario Bava et Black Christmas de Bob Clark, la future vague du slasher qui allait déferler durant la décennie suivante.

 

 

Note : 10/10

En rapport avec le dvd :

# La critique du film Torso