Death Dealer 1
Titre tome: Les Ombres de Mirahan
Genre: Comics , Heroic Fantasy , Dark Fantasy , Démons
Année: 2009
Pays d'origine: Etats-Unis
Editeur: Milady Graphics
Scénario:
Joshua Ortega
Dessin:
Jay Fotos
 

En 1973, Frank Frazetta, génie incontesté de la peinture et de l'illustration, peint l'une de ses toiles les plus magnifiques à mon sens, un personnage énigmatique : le Death Dealer. Ce personnage, en raison justement de son côté énigmatique, va inspirer autant la BD (on en reparle juste après) que la littérature ou le jeu de rôle. En effet James Silke écrira cinq romans, non publiés à ce jour en France, mettant en scène le mystérieux Death Dealer...
En BD ce sont deux séries, une première sortie en 1995 et scénarisée entre autre par Glenn Danzig (chanteur déjanté s'il en est) et une autre chez Images Comics avec à la "direction artistique " le fabuleux Nat Jones tout droit sorti de la Todd Macfarlane team, en effet puisque Jones travailla sur le génialissime Spawn Dark Ages! Pas besoin d'aller plus loin, il suffit de feuilleter l'ouvrage publié aujourd'hui en France par Milady Graphics pour s'en rendre compte: dans le genre Dark on ne fait pas mieux! Mais pour le reste, bien si, on fait mieux...

Une fois que vous avez feuilleté rapidement l'ouvrage, que vous avez vu et senti cette odeur de sang et de violence, allez directement à la fin car c'est là que se situe les vraies choses intéressantes! D'abord toutes les peintures (six au total peintes entre 1973 et 1990) de Frazetta représentant le sombre guerrier puis l'ensemble des travaux de recherche, crayonnés et illustrations de Nat Jones sur le sujet. Très clairement les couvertures alternatives et les explications concernant la création de ce comics sont absolument superbes et rien que ça, ça mérite l'achat de ce fabuleux petit livre, bien que les amateurs de l'œuvre de Frazetta se replieront bien évidement vers les ouvrages plus spécifiquement dédiés à ce génie qui révolutionna l'illustration et la fantasy! Pour le reste, je ne dirais pas que c'est mauvais, je dirais seulement que les ombres de Mirahan possède à mon sens de gros défauts qui ont un peu gâché mon plaisir de lecture.
Le premier gros défaut s'appelle Joshua Ortega qui a pourtant pas mal trainé sa bosse sur des projets aussi divers que Spider Man, Batman, Star Trek ou bien Gears of War. Bref, pas un jeunot mais qui ici ne nous offre rien d'autre que de la banalité, voire du néant, de l'insipide... Un jeune garçon se promène avec sa chère et tendre. Un petit rendez-vous loin du père de la fille, un roi puissant. Mais voilà, ils se promènent au mauvais endroit, au mauvais moment. Et alors?! Et bien une terrible malédiction va se mettre en œuvre, avec d'un côté les forces du chaos, de l'autre nous, les hommes, et entre les deux : le Death Dealer! Bon heureusement que quand même ça se bastonne un peu car sinon on n'aurait pas grand-chose à se mettre sous la dent au niveau scénario !
Et puis second point noir les personnages ne sont absolument pas réussis! Graphiquement parlant j'entends. Et là c'est grave, très grave! Je n'en pouvais plus de voir la tronche de cette fille, ce visage ovale, cet aire de merlan frit. Bref c'est du grand n'importe quoi! Alors bien sûr ils sont tous tristes ou bien ils ont tous des visages de gros durs... Comme diraient nos amis nippon, au niveau du chara design c'est raté de chez raté! Mince monsieur Nat Jones, vous êtes en train de donner vie à un personnage de Frazetta et en plus vous nous avez habitués à beaucoup mieux quand même!!
Bon il faut reconnaître quand même qu'au niveau des monstres et des créatures démoniaques qui ne vont pas tarder à débouler dans notre monde et même au niveau des apparitions du Death Dealer, il y a du bon! Non, Les Ombres de Mirahan n'ont rien de kawaï, rien de mignon, c'est de l'horreur, de la dark fantasy et la colorisation, malgré un dessin pas toujours réussi, est pour le coup une bien belle réussite! Avec Jay Fotos à la couleur le jour n'existe pas et l'utilisation de larges aplats en fond renforce l'idée qu'il n'y a pas de perspective et qu'au final personne ne sortira vivant d'ici... Bref c'est de l'art brut, barbare et ça me plait malgré des défauts quand même assez handicapants. Y a pas de scénario, mais y a de l'ambiance! C'est déjà ça...

Au final, ça ne va pas chercher loin, ça accumule les clichés tant scénaristiques qu'au niveau de l'image, mais le côté dark fantasy, violent et profondément sombre de l'œuvre est présent. Todd Macfarlane (qui est pour moi l'un des grands génies du Comics et avec qui Jay Fotos a longtemps travaillé) introduit l'œuvre et on ressent sa patte, ce qui fait que j'aime l'univers qui fut un temps développé par ce créateur de talent : peu importe l'humain, offrez leur des monstres! Ca marche, même si au final on est un peu déçu par le récit et le dessin. Ce qui est quand même bête pour une BD non? Et puis Frazetta méritait mieux quand même!!

Note : 5/10

 

Le Cimmerien

 

A propos de ce comics :

 

- Site du scénariste : http://www.joshuaortega.com/
- Site du dessinateur : http://www.natjones.com/

- Site de l'éditeur : http://www.milady.fr/graphics

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