Des monstres, la littérature, le cinéma et bien entendu le neuvième art nous en a proposé beaucoup : des vampires, des zombies, des aliens, des extraterrestres belliqueux, des tueurs en séries dégénéré, des requins, des piranhas, ou encore des serpents. Thomas Mathieu va pourtant réussir à en sortir un nouveau : Le Chaton. Oui, on dirait pas comme ça que c'est une créature effrayante, surtout qu'on est plus habitué à en voir dans des vidéos mignonnes sur youtube qu'en créature dévoreuse de chair humaine dans un récit gore, et pourtant...
Quatre jeunes et jolies amies se rendent à un festival félin où elles pourront tester divers gadgets et exposer leurs compagnons favoris : leurs chats. De plus, la célèbre Kitty C, chanteuse hasbeen qu'on dit défigurée, est présente sur les lieux.
Seulement, rien ne va se dérouler comme prévu puisque les matous vont rapidement s'enfuir et se révolter, cherchant à dévorer tout ce qui se trouve sur leur chemin. Coincé dans le cagibi, les bimbos vont devoir trouver une issue.

 

 

Avec ce récit, Thomas Mathieu nous propose un concept à la fois con et fun, de ceux qui font les bons plaisirs coupables, les BD qu'on lit entre potes à grands coup d'éclats de rire à l'adolescence et avec une joie nostalgique quand on tombe dessus à un âge plus avancé.
On y trouve l'une des faunes les plus typiques de ce genre de BD, non les chatons, mais les bimbos, ces filles aussi sexy que superficielles que le monstre prendra plaisir à tuer, de manière sanglante tant qu'à faire. Certes, Buffy et Tarantino sont passé par là et elles savent maintenant rendre les coups.
Nos quatre héroïnes qui avaient prévu de s'amuser, vont se retrouver cerné et coincé par des monstres assoiffés de sang et vont devoir se battre pour s'en sortir vivante. Un schéma assez classique du film d'horreur qui montre que l'auteur connait bien ses classiques.
L'élément novateurs (si j'ose dire) est de refiler le rôle des gremlins et autres morts-vivants à des créatures attendrissante, des chatons, les voir transformer leur festival en un gigantesque carnage est un plaisir assez jubilatoire, quoiqu'un peu court.
Le récit nous amène très logiquement vers l'acte final où la contre-attaque des demoiselles en détresses tournera à une orgie délicieusement gore où les chats se font massacrer par les belles. Il s'agit de la partie la plus réjouissante de cette gentille BD gore, plus parodique qu'horrifique.

Si soucis il doit y avoir avec cette oeuvre, il vient plus du dessin, pas vraiment adapté à ce style de récit, en tout très éloigné de ce que l'on peut voir dans le genre. Il n'est ni assez réaliste pour rendre l'horreur de la situation, ni assez grotesque pour lui donner tout son humour. Le graphisme n'évoque pas du tout le style de BD auquel  Bimbo Vs Chatons Tueurs appartient.
Ainsi, les traits des bimbos sont plutôt grossiers, très loin de l'érotisme que ce genre d'héroïne est supposé provoqué tandis que l'apparence des chats n'arrive pas vraiment à être menaçante. Même si on notera des passages tout à fait réussies, notamment tous ceux se déroulant dans l'obscurité que l'auteur rend à merveille.
Si vous êtes en manque de série Z, cet opuscule pourra constituer une agréable friandise, une histoire légèrement gore et un hommage sincère aux films d'horreurs où le coté parodique ne tourne jamais au mépris.

Note : 7/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

- Site de Thomas Mathieu :  http://thomasmathieu.net/

- Site de l'éditeur :  http://www.manolosanctis.com/fr