Odyssée sous la mer, L'
Titre original: The Neptune Factor : An Undersea Odyssey
Genre: Aventures , Catastrophe
Année: 1973
Pays d'origine: Canada
Réalisateur: Daniel Petrie
Casting:
Ben Gazzara, Ernest Borgnine, Yvette Mimieux, Walter Pidgeon...
 

Le laboratoire de recherche océanographique Triton se retrouve emporté au fond d'une fosse sous-marine, à la suite d'un tremblement de terre. La seule chance de récupérer les éventuels survivants est de faire appel à un sous-marin adapté à la plongée en eaux profondes. Commence alors une course contre la montre pour sauver les hommes qui se trouvent au fond.

 

 

Cette petite production canadienne mise sur deux sous-genres du film d'aventures bien connu à l'époque : le film catastrophe ("L'aventure du Poséidon" vient de sortir), et l'exploration sous-marine ("Around the World Under the Sea" alias "Le tour du Monde sous la mer"). Le film commence donc par une catastrophe naturelle, un laboratoire de recherches sous-marin glisse dans une crevasse pendant un tremblement de terre (situation que James Cameron reprendra dans "Abyss"). Inaccessible par les moyens de sauvetage habituels, c'est un sous-marin expérimental qui devra mener les opérations de sauvetage. Comme beaucoup de films du même genre, les initiateurs du projet se basent sur du matériel expérimental existant et profitent souvent de l'aide occasionnelle de l'armée (manœuvres, exercices, figuration…), une logistique toujours bien venue pour donner un petit plus à la production. Ce sont les manœuvres de l'OTAN, réalisées à même l'époque, qui donnent ici plus d'ampleur que de simples maquettes pour les séquences en surface. Les scènes de plongées seront filmées aux Bahamas pour des raisons évidentes de confort, de sécurité et de visibilité (l'eau est aussi claire que dans un bassin).

 

 

Je me rappelle n'avoir vu le film qu'une seule fois à la télévision, et j'avais longtemps cru qu'il s'agissait d'un téléfilm, tant la réalisation de Daniel Petrie (téléaste qui comptait à l'époque vingt ans de séries télé) manque singulièrement de personnalité et d'inventivité. Ce n'est pas la vision récente de l'œuvre qui me fera changer d'avis. Tout débute pourtant bien avec une rigueur quasi-documentaire. Nous observons la vie dans le laboratoire sous-marin (on se croirait dans un Cousteau). Intervient alors la catastrophe, qui engloutit tout ce beau monde dans les profondeurs inexplorées de l'océan. Les tentatives de localisation menées par un sous-marin militaire conventionnel ayant échoué, on se tourne alors vers un sous-marin expérimental conçu pour l'exploration des grands fonds et piloté par le commandant Blake alias Ben Gazzara. Une fois l'expédition lancée sur la trace d'éventuels rescapés, cette dernière va s'enfoncer de plus en plus bas. Ironiquement, plus le submersible descend (le récit basculant dans la science fiction), plus le réalisme s'estompe au profit d'invraisemblances fusant de toutes parts. Comme le personnage de Borgnine qui plonge sous des pressions incroyables avec une tenue de plongée classique. Ainsi, le monde des abysses nous est présenté comme atteint de gigantisme (ce qui est une aberration en soit, vu la pression énorme à cette profondeur), le véhicule de secours paraissant bien petit face à ces gros poissons. En fait, il s'agit la plupart du temps d'une maquette en plastique plongée dans un aquarium, les rétroprojections assurant le reste pour les scènes avec les plongeurs. On peut néanmoins retenir une brève scène avec des anguilles agressives et affamées qui aurait dû représenter l'apothéose du métrage.

 

 

On peut noter que le "gimmick" du film a largement inspiré le département publicitaire qui a particulièrement bien travaillé sur cette production, en réalisant une affiche alléchante ainsi que divers dessins de production. Dommage que les effets spéciaux qui auraient permis de matérialiser de telles prouesses brillent par leur absence. Malgré cela, le film se laisse suivre sans réel déplaisir, comme l'épisode d'une vieille et kitschissime série télé dans laquelle on est content de retrouver des visages connus. Comme la blonde Yvette Mimieux ("La machine à explorer le temps" version Pal) qui est toujours aussi mignonne, ou Ben Gazzara ("La Fille de Trieste") et Walter Pidgeon ("Planète Interdite") qui cachetonnent en grands professionnels. Seul Ernest Borgnine semble un rien concerné, même s'il nous ressert le même personnage de râleur d'un film à l'autre ("Le Trou Noir", "New-York 1997"...).

"The Neptune Factor" est le genre de film auquel il ne faut pas en demander trop car il sera bien incapable de vous l'offrir, il fait néanmoins son possible pour ne pas sombrer, comme ses héros, dans les abysses.

 

The Omega Man
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