Route de la violence, La
Titre original: White Line Fever
Genre: Action , Road-movie
Année: 1975
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Jonathan Kaplan
Casting:
Jan-Michael Vincent, Kay Lenz, L.Q. Jones, Don Porter, R.G. Armstrong, Slim Pickens, Dick Miller...
 

Un ancien du Vietnam devenu camionneur se bat contre la corruption qui gangrène le transport routier.


Dans la lignée des justiciers ruraux de l'Amérique profonde (la série des "Justice sauvage" ou "Billy Jack") et des films de camionneurs ("Convoy" ou "Breaker ! Breaker !") qui écumèrent les séries B des années septante, voici "White Line Fever" et son camionneur justicier. Revenu entier de l'autre bout du monde, le brave Carrol Jo n'a plus qu'une idée : rejoindre sa femme et devenir camionneur indépendant comme son paternel. Plein d'illusions (malgré son passage au Vietnam), il investit ses économies dans l'achat d'un superbe camion bleu de type "Cab Over", surnommé affectueusement "Blue Mule". A la recherche de son premier contrat, il va se heurter à la "mafia" de la route, qui voudrait le voir transporter cigarettes et autres marchandises de contrebande, en plus de son chargement. Un ami lui explique que la chose est très répandue, car elle permet aux sociétés de transport de faire d'énormes bénéfices. Ne voulant pas brader son intégrité, et pas très content de devoir obéir à une bande de gangsters, Carrol Jo se rebelle. Illico, il se retrouve sur la liste noire et donc sans emploi. Avec un groupe de conducteurs, il va essayer de faire changer les choses mais il va vite se retrouver entraîné dans une escalade de coups bas et de violence : camion rempli de fumier, tentative d'intimidation, passages à tabac... Comme de coutume dans le genre (par sa structure et le cheminement de son héros le film se rapproche fort de "Walking tall / Justice sauvage" avec Joe Don Baker) si le héros en prend plein la g... il rend aussi coup pour coup, et ça peut faire mal.

 

 

Le couple vedette est formé par Jan-Michael Vincent et Kay Lenz. Jan Michael était à l'époque une future graine de star qui promettait beaucoup ("Le Flingueur") mais dont la carrière prit un sacré coup dans l'aile au fur et à mesure que l'acteur s'enfonçait dans l'alcool et la drogue. Il connut une brève renaissance dans les années 80 grâce à la série télé "Airwolf / Supercopter", avant de disparaître des écrans. Kay Lenz fut une actrice incontournable des années 70 / 80, qui apparut dans toutes les séries de l'époque (de "Magnum" à "Mac Gyver"). Contrairement à son partenaire, elle continue sa carrière au cinéma ("Death Wish 4") et vous pouvez la croiser au détour de séries comme "JAG", "NCIS", "ER", "Dr House"... A leurs côtés, une kyrielle de "gueules" que l'on a toujours plaisir à revoir. Ainsi, Slim Pickens ("The Howling", "The Getaway") , R.G. Armstrong ("Pat Garrett and Billy the Kid") et L.Q. Jones ("The Wild Bunch", "Major Dundee") ont tous les trois participé à un nombre incalculable de séries télé, ils ont aussi tous tourné pour le grand Peckinpah . Citons aussi l'inévitable Dick Miller, un fidèle de l'écurie Roger Corman et incontournable second rôle de Joe Dante.

 

 

Réalisé efficacement par Jonathan Kaplan (ancien disciple de Roger Corman qui venait de signer "Truck Turner" avec Isaac Hayes), le film fut l'un des succès surprise de 1975. Depuis, il est devenu quasiment culte vu sa rareté (une édition en cassette chez Columbia puis plus rien !), et son affiche est particulièrement alléchante. Du cinéma comme on osait encore en rêver à l'époque, plein d'action et de fureur, mais aussi avec un petit arrière fond social car le couple de "héros" est formé de simples citoyens qui veulent eux aussi goûter au fameux rêve américain qui encourage la libre entreprise. Mais comme pas mal de leurs concitoyens, ils vont devoir bien vite déchanter, devant la main mise d'une organisation sur le secteur du transport (avec l'aide de politiciens et même de la police). Après pas mal de tergiversations, de morts (le premier camionneur à avoir aidé le héros), de coups de feu (ne pas manquer l'arrivée de Jan Michael, calibre 12 en main, dans la société de transport), de duels en camion (inévitable mano a mano entre deux poids lourds) et autres forfaitures (mettre le feu à la maison du couple, faire emprisonner Carrol Jo...), et malgré aussi leur héroïque résistance, les pauvres se retrouvent au bord du désespoir, et la femme de Carrol Jo à l'hôpital. Le héros n'aura alors plus le choix que de tenter un geste symbolique, en défonçant avec son camion l'immense enseigne du holding contrôlant le trafic. Une action qui va l'envoyer à l'hôpital, mais qui va aussi attirer la sympathie de l'opinion publique, comme le montre la foule qui l'attend à sa sortie. Carrol Jo devient alors le symbole de la résistance des "petites" gens face aux monstrueux holdings qui pervertissent le bon vieux rêve américain ; et le combat ne fait que commencer.

 


"La route de la Violence" est une petit série B au budget limité, distribué par un studio (Colombia), et qui arrive largement au niveau de certains films soit disant plus respectables. C'est un bon divertissement, avec une belle brochette d'acteurs, et une musique comme on n'en fait plus, de quoi passer un agréable moment.

 

The Omega Man
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