Géant de la steppe, Le
Titre original: Ilya Muromets
Genre: Historique , Aventures , Heroic Fantasy
Année: 1956
Pays d'origine: Union soviétique
Réalisateur: Aleksandr Ptushko
Casting:
Boris Andreyev, Andreï Abrikosov, Yelena Myshkova, Shukur Burkhanov, Natalya Medvedeva, Sergei Martinson, Georgi Dyomin...
 

 

Début du 12e siècle, dans la Russie de Kiev - le jeune paysan Ilya, tétraplégique (carrément), assiste impuissant à un raid des fourbes et cruels Polovtses (appelé Tugars dans le film) sur son village. Ces chiens enlèvent la femme qu'il aime secrètement.

 

 

L'arrivée de pieux pèlerins, porteurs de l'épée du légendaire Bogatyr Svyatogor, va changer sa destinée. Guéri, il révèle sa force herculéenne, et se rend alors à Kiev menacée par les nomades Tugars. Sur son chemin, il rencontrera le monstrueux brigand "Rossignol", terreur de la steppe, trucidera un énorme Khan Polovtes/Tugar, sera armé chevalier par le Prince de Kiev et délivrera sa bien aimée (lui faisant un enfant dans la foulée).
Mais les Tugars (à qui rien ne sert de leçon), par trahison, enlèvent à nouveau sa femme enceinte, alors que, par trahison toujours, Ilya Muromets est emprisonné sur ordre du Prince de Kiev.
Dix ans plus tard, les Polovtses menacent à nouveau Kiev, et leur grand Khan Kalin-tsar-le-chien (sobrement nommé tsar Kalin dans le film) a une arme secrète bien plus efficace que ses centaines de milliers de cavaliers : le propre fils d'Ilya (extraordinairement précoce pour ses dix ans), élevé comme un prince Polovtse et dressé en invincible machine à tuer.

 

Réalisé par Aleksandr Ptushko, le tsar du film épique "familial", le génie du stop-motion, qui combinait les talents de Ray Harryhausen et Merian C. Cooper, ce film est une véritable symphonie visuelle, non seulement grâce à ses effets spéciaux stupéfiants, mais aussi et surtout par la beauté de ses images, certains plans étant des hommages aux tableaux épiques de Viktor Mikhailovich Vasnetsov.
Certes, quelques défauts minimes empêchent Ilya Muromets d'atteindre la perfection ; les scènes musicales sont parfois un peu envahissantes, le montage parfois un peu brutal (quoique cela participe aux charmes de ce chef d'oeuvre en lui donnant son rythme si particulier qui transcende les notions "petites bourgeoises" de continuité scénaristique), et l'humour parfois un peu lourd (mais moins que cette phrase).

 

Un mot sur Aleksandr Ptushko, surnommé aux Etats-Unis le Walt Disney soviétique.
Réalisateur, avant la seconde guerre mondiale, de films d'animations avec marionnettes, et après celle-ci de films d'"Heroïc Fantasy" mêlant acteurs et animation en "stop motion", il fut primé à de multiples reprises en URSS et dans les pays frères. Il fut aussi Lion d'argent à Venise pour Sadko (Le merveilleux voyage de Sadko - 1953) et sélectionné à Cannes en 1946 pour Kamennyy tsvetok (La fleur de pierre), le premier film en couleurs réalisé en Union Soviétique (grâce à des bandes Agfa saisies en Allemagne). Il mourut en 1973, peu de temps après avoir réalisé Rouslan et Lioudmila, une adaptation d'un conte de Pouchkine.
Dans le rôle titre, Boris Andreyev a la stature et l'autorité naturelle qui conviennent ; et le reste de la distribution est au diapason, dont une meilleure actrice au festival de Cannes, (d'aucuns pourraient taxer la composition de certains acteurs secondaires de sur-jeu, mais ce ne sont là que basse jalousie de la part de personnes qui ne seront jamais récipiendaires du Prix Staline). Omniprésente, la musique composée par l'obscur mais talentueux Igor Morozov accompagne parfaitement l'action.

 

Notons que le film est réputé détenir le record mondial du nombre de figurants, avec 106 000 soldats mobilisés, dont 11 000 cavaliers. Au vu d'incrustations d'images identiques démultipliées lors des mouvements de la horde tatar, on peut sans doute diviser ces chiffres par 5 ou 10, ce qui reste quand même très impressionnant.

 

Sigtuna

 

En rapport avec le film :


# Sorti en dvd chez Ruscico en VF et en VOSTF.

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