Black Samuraï
Genre: Blaxploitation , Action
Année: 1977
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Al Adamson
Casting:
Jim Kelly, Bill Roy, Roberto Contreras, Marilyn Joi, Essie Lin Chia, Biff Yeager...
 

Hop, hop, hop ! Jeu de jambes, jeu de jambes! Mains qui virevoltent, manchette et paf dans ta face !

 

 

Voilà, en quelques mots, résumé l'un des principaux attraits du film Black Samuraï : la prestation légère et bondissante de Jim Kelly, qui semble toujours en mouvement lorsqu'il est face à un adversaire. Et qui incarne classe et coolitude dans toutes les circonstances, ne révélant un soupçon de nervosité qu'en cas de danger ou de suspicion de trahison, et encore, vite réfréné par la certitude de vaincre...
Black Samuraï est un film qui se regarde avec un plaisir non dissimulé et ne nécessite pas, malgré les apparences, trop d'indulgence particulière pour cela. Et pourtant il commençait plutôt mal, avec cette filature à la noix de la belle asiatique Toki par l'affreux tueur Chavez pour le compte de l'ignoble Janicot, sorcier, esclavagiste, trafiquant de drogues et que sais-je encore. Une filature très mal filmée donc et une séquence d'exposition du héros jouant au tennis encore plus calamiteuse, le réalisateur allant jusqu'à suivre la balle d'un camp à l'autre avec sa caméra, toujours avec un léger temps de retard...

 

 

Aië aïe aïe, c'est ça Black Samouraï ? se dit-on rapidement, une sourde angoisse nous étreignant la gorge en voyant tant de platitude filmique et de champs/contre-champs laborieux durant le premier quart d'heure... Et puis d'un coup, ça décolle : Robert Sand (Jim Kelly) fait quelques mouvements d'entraînement au sabre puis au nunchaku en face caméra avant de travailler sa respiration et de faire bouger sa musculature souple et ferme quand tout à coup un nain lui pointe un fusil sur la figure et lui lance : "dommage que les poings ne soient pas aussi rapides que les balles, hein ?". Et là le démenti arrive plus vite que prévu provoquant la surprise de l'assaillant et la joie du spectateur.
S'ensuit une longue série de scène d'actions entrecoupées de quelques passages dialogués et même d'une danse façon magie noire et sorcellerie ainsi que d'un striptease très chaste hélas. Le tout dans une ambiance décontractée malgré la pluie de coups et un scénario décousu et hautement improbable dont finalement tout le monde se fout (ou presque). Car finalement, qu'est-ce que ça raconte, Black Samuraï ? C'est tout simple en fait : c'est l'histoire d'un agent secret de Dragon (ne me demandez pas ce que c'est, ça, par contre) aux prises avec l'organisation du sorcier/trafiquant de drogue/proxénète Janicot qui a enlevé sa fiancée Toki qui est la fille d'un ministre farouchement résolu à combattre les trafics de drogue afin d'infléchir sa position. De là découle toute une série de combats à mains nues le plus souvent, malgré l'usage de quelques armes à feu au tout début, voire d'une voiture à gadgets pour l'agent de Dragon !

 

 

Le réalisateur vise visiblement le créneau de James Bond (cf. le générique, la voiture "armée" et les 2/3 gadgets de l'agent) et celui de Bruce Lee (combats multiples, présence d'un Jim Kelly à la souplesse aérienne, qui partageait d'ailleurs l'affiche avec Bruce pour "Opération Dragon", de Robert Clouse), sans oublier celui du public noir, surfant sur plusieurs vagues en même temps dans le but d'aller le plus loin possible.
Le coktail est improbable, il aurait pu être totalement indigeste mais il est pourtant réussi, apportant même une légère ivresse, sans les maux de tête, preuve que le mix des différents ingrédients est impeccable. Et pourtant, entre des séquences parfois sans queue ni tête (comme celle du bateau et le matos pour homme-fusée lui permettant de parcourir le paysage, semblant même faire du tourisme tant il survole d'endroits différents, passant même sous un pont, totalement sans raison), une logique peu mathématique (malgré le nombre d'adversaires, toujours le samouraï vainc; bon, en même temps, sont un peu cons aussi ses adversaires et ils l'attaquent presque toujours à mains nues et un par un...), des artifices de scénarios qui ne trompent personne, des décors parfois dignes d'Au théâtre ce soir (la chambre de la belle Synne), un filmage parfois par-dessus la jambe, ça marche et ça se suit.

Vif, sympathique, Jim Kelly entraîne dans son sillage le spectateur, celui-ci lui emboitant le pas sans plus se soucier de réalisme, déambulant au gré des lieux de tournage et allant de surprise en surprise puisque le film, loin d'être totalement prévisible, ne l'est souvent pas du tout par manque de rigueur scénaristique !

 



Bref, si "Black Samuraï" est loin d'être exempt de défauts, ceux-ci lui donnent bien souvent un charme presque enfantin, un esprit un peu comics et un ton très enlevé.

Bigbonn

 

En rapport avec le film :

 

# La fiche dvd Le Chat Qui Fume du film "Black Samuraï"

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