McBain
Genre: Action
Année: 1991
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: James Glickenhaus
Casting:
Christopher Walken, Maria Conchita Alonso, Michael Ironside, Steve James, Jay Patterson...
 

En entamant les années nonante, nous ne savions pas qu'on allait perdre l'un des piliers du cinéma d'exploitation de la côte Est. Car McBain sera le dernier film d'action pure pour James Glickenhaus, qui ne réalisera ensuite que deux autres productions : "Le triomphe des innocents (1993)" et "Timemaster (1995)", deux films sympathique mais conçus uniquement pour mettre en valeur son fils. McBain peut donc être considéré comme le testament du réalisateur, ce dernier y exploite une dernières fois ses thèmes de prédilection : amitié virile, vétérans déphasés, cascades, vengeance, violence, jets de sang et action... sans parler de l'inévitable passage par New-York, sa ville fétiche, présente dans presque tous ses films.

 

 

Cette fois, James Glickenhaus peut compter sur un budget des plus conséquents (normal, puisqu'il est aussi le producteur), ce qui lui permet de s'offrir une vraie star : Christopher Walken. Le réalisateur avouait que la présence de l'acteur représentait une plus-value non négligeable qui empêcherait son film de tomber dans l'oubli, et attirerait les fans de la star (du moins, il l'espérait !). Pour accompagner sa vedette, Glickenhaus engage quelques valeurs sûres du cinéma d'action : l'inévitable Steve James (The Exterminator, Le Soldat, "American Warrior"...), la belle et pimentée Maria Conchita Alonso ("Predator 2", Extreme Préjudice, "Running Man") et ce salopard de Michael Ironside ("Scanners", Total Recall), sûrement l'un des meilleurs seconds rôles de tous les temps...

 

 

Au point de vue du scénario, Glickenhaus nous offre en première partie (la meilleure) une sorte de remake de son Droit de tuer. En effet, le film débute pendant la guerre du Vietnam. Lors de son évacuation, un commando de soldats américains commandé par un certain Santos tombe sur un camp de prisonniers. Il décide d'aller y jeter un coup d'œil. Heureuse initiative, ils vont ainsi libérer quelques uns de leurs compatriotes, dont un certain Mc Bain. Ce dernier, se sentant redevable auprès de Santos, lui demande comment il pourra un jour le rembourser. Santos lui montre un billet, qu'il coupe en deux, et lui donne un morceau. Lorsqu'il aura besoin de lui, il lui enverra l'autre morceau. Cette partie est sûrement ce que Glickenhaus a réalisé de mieux dans sa carrière, elle est efficace et pleine de détails alléchants : le chef du camp qui arbore un collier composé d'oreilles coupées, les combats de gladiateurs dans le dôme de bambous, les crânes exposés un peu partout, l'attaque du camp en hélicoptère, avec comme fond sonore la reprise de "Brothers in Arms" chantée par une certaine Ann Corfield. En quelques minutes, c'est un résumé de son oeuvre que nous livre Glickenhaus, et la suite sera du même acabit. L'arrivée de la soeur de Santos à New York et le recrutement donnent lieu à quelques scènes mémorables, notamment lorsque l'actrice grimpe au sommet du fameux pont de Brooklyn pour rejoindre McBain / C. Walken. De même, l'expédition punitive dans le repaire des trafiquants de drogue, qui ressemble étrangement à une jungle (et donne lieu à une fusillade des plus spectaculaires avec une défenestration sauvage) ou le kidnapping du chef de la mafia valent le détour.

La deuxième partie est beaucoup moins intéressante, elle nous montre l'arrivée du petit groupe en Colombie (en fait les Philippines !) et son action pour renverser le gouvernement en place. Certes, les scènes d'action sont plus spectaculaires mais le film perd beaucoup en intensité, jusqu'au final où, enfin, McBain peut payer sa dette.
Christopher Walken est toujours impressionnant, même en donnant le minimum syndical. Il inspire d'ailleurs le réalisateur dans quelques scènes. Michael Ironside cabotine à souhait et fait vraiment plaisir à voir, alors que l'on regrette que la vénézuélienne Maria Conchita Alonso se soit faite aussi rare. Les nostalgiques peuvent cependant la revoir dans la série "Desperate Housewives". A noter que l'actrice est aussi chanteuse (15 albums) et a reçu un Grammy Awards.

 

 

En peu de films, Glickenhaus s'est taillé une sacrée réputation. Ses oeuvres furent toutes des succès en vidéo, à l'époque où l'on louait encore des cassettes (seuls les plus de trente ans s'en rappellent !). Au cours des années, le cinéma de Glickenhaus s'est adouci, le réalisateur devenant plus soigné. Mais cette amélioration entraînera quelques dégâts collatéraux. En effet, petit à petit, le cinéaste va perdre l'efficacité barbare des ses premières œuvres.
A l'époque, Glickenhaus annonçait clairement la couleur : McBain était le plus gros budget de sa compagnie et avait intérêt à rapporter de l'argent. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. Sorti en salles aux Etats-Unis, le film se ramassa une belle raclée (même pas 500.000 $ de recettes).
Mais comme tous les autres longs métrages du réalisateur, il trouvera doucement son public, lors de sa sortie en vidéo, pour devenir culte. Seulement, le déclin du réalisateur était amorcé. Il est probable que l'échec de McBain au box-office, associé au fait que le cinéma de Glickenhaus ne cadrait plus dans l'industrie du moment, précipita sa retraite. Il fut d'ailleurs le seul à produire plusieurs films de Frank Henenlotter, à tel point que ce dernier lui donnera un rôle dans son dernier film, "Bad Biology".

Ultime vexation, les productions "maison" comme "Maniac Cop" ou "Red Scorpion" dépassaient largement au box-office les propres oeuvres du réalisateur. Après deux derniers films, et le départ de son associé Leonard Shapiro au sein de SGE, Glickenhaus abandonna sa carrière de réalisateur/producteur pour rejoindre son paternel au sein de Glickenhaus & Co, compagnie de gestion de fonds, en 1997. Depuis, l'homme collectionne les voitures de sport.

 

 

Il laisse derrière lui un petit (mais alléchant) catalogue de films barges et saignants, dont certains sont devenus des pièces maîtresses du cinéma d'action des années quatre-vingt.
Gloire à toi, James !

The Omega Man

 

* Le Trailer US original :

 

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