Necropolis
Genre: Zombie , Horreur , Sorcellerie
Année: 1987
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Bruce Hickey
Casting:
LeeAnne Baker, Michael Conte, Jacquie Fitz, George Anthony-Rayza, Andrew Bausili, Vicki Bell, Nadine Hartstein, Jacqueline Pearson...
Aka: Necropolis : City of the Dead
 

Une sorcière de Salem est ramenée à la vie par des adorateurs. Pour subsister, elle a besoin de l'essence vitale de pauvres victimes innocentes...

 

 

Tim Kincaid est connu dans le milieu du cinéma porno gay sous le nom de Joe Gage ou Mac Larsen. En 1973, il réalisa son premier film intitulé "The Female Response" et signera nombre de films pornographiques, dont certains seront récompensés. En 1986, inspiré par le succès de "Concrete Jungle", réalisé quelques années plus tôt par un autre réalisateur de porno gay, Tom DeSimone, il met en chantier avec l'aide de Cynthia de Paula (qui est aussi sa femme) son premier film non pornographique : "Bad Girls Dormitory". Sorti en plein essor de la bonne vieille cassette vidéo et de la location, le film se vend bien et attire l'attention de Charles Band.
Ce dernier venait juste de créer "Beyond Infinity", une nouvelle structure qui devait produire des films au budget ridicule pour justement alimenter le marché de la vidéo en pleine expansion. Les deux hommes se mettent d'accord sur quelques titres juteux aux affiches alléchantes comme "Breeders" (1986), "Robot Holocaust / Robot Killer" (1986), "Mutant Hunt" (1987) et "The Occultist / Terreur Vaudou" (1987). Ces petites productions, basées sur des scripts d'une ambition inversement proportionnelle au budget alloué, abandonnent toute prétention un tant soit peu artistique pour un résultat proche du n'importe quoi.
En parallèle à ces films estampillés "Beyond Infinity", Tim Kincaid va produire (toujours avec l'aide Cynthia De Paula et de Charles Band) d'autres incongruités dont ce film, véritable résumé du "savoir faire" maison.

 

 

Il donne le rôle principal à la dévouée LeeAnne Baker, apparue dans "Breeders" et "Mutant Hunt", et rassemble son équipe de fidèles (musiciens, spécialistes des SFX, directeur photo).
Mais il passe cette fois la réalisation et le scénario à Bruce Hickey, acteur et metteur en scène de théâtre qui a oublié qu'il faisait du cinéma. Mais est-ce vraiment important de savoir qui dirige puisque la réalisation est tellement erratique qu'elle donne l'impression de visionner un vieux film de vacances en super 8.
LeeAnne Baker interprète une sorcière tendance Lady Gaga qui exerce ses talents vers l'an 1686, du côté de la Nouvelle Amsterdam (qui deviendra New York). Alors qu'elle est sur le point de sacrifier une vierge pour gagner la vie éternelle, elle se fait tuer par une bande de mal embouchés qui n'aiment pas les messes noires et les sacrifices. Evidemment, comme toute bonne sorcière qui se respecte, elle jure de revenir se venger et d'achever ce qu'elle avait commencé (c'est-à-dire sacrifier une vierge).
Ce qu'elle fait prestement quelques siècles plus tard. Mais cette fois, changement de look ! Notre sorcière conserve sa couleur peroxydée mais gagne une coupe de cheveux à la garçonne, se balade maintenant en moto avec blouson de cuir et mini jupe vinyle, tendance punk ; ça fait un peu pétasse, mais c'est l'idéal pour appâter le chaland et le vider de son énergie vitale. Elle en profite également pour ressusciter quelques zombies, qu'elle va allaiter avec trois paires de seins apparaissant dans une séquence d'anthologie qui sera le véritable "gimmick" du film.

 

 

Comme pour les films précédents de Kincaid, l'ensemble est filmé avec les pieds, mais LeeAnne est mignonne, à défaut d'avoir une grosse poitrine (amateurs de Russ Meyer, passez votre route !). Elle donne à son personnage un petit parfum de perversité et de grivoiserie (le string noir va très bien avec la couleur de ses cheveux !) bien venue, contrairement au reste du casting qui est aussi insipide que les habitués de la messe du dimanche. Évidemment, des critères comme les mouvements de caméras, le montage ou la continuité narrative sont ici complètement abstraits, sans parler d'une quelconque direction d'acteurs. Mais peut-on vraiment encore parler d'acteurs quand ces derniers s'avèrent aussi mauvais.
Tourné à New York dans des décors tout pourris, ce film est une réjouissante régression artistique qui nous montre comment faire du cinéma avec presque rien (l'histoire se résume aux déambulations nocturnes de notre sorcière et à ses rencontres). Toujours en équilibre précaire entre le professionnalisme et l'amateurisme, cette aberration sur pellicule nous fait découvrir une autre dimension du cinéma d'exploitation, qui n'existe que pour imprimer de la pellicule afin d'alimenter un marché toujours insatiable de nouveautés. Nous voilà en présence d'un cinéma qui réussit à transformer nullité et futilité en quelque chose de saugrenu, illogique et insensé, ce qui finit par rendre la chose particulièrement intrigante.
Pour l'anecdote, Tim Kincaid a divorcé en 2001 et est revenu au porno !

 

 

Sorti à l'époque en VHS, le film disparut assez vite. Il ne restait que quelques affiches bien alléchantes, et des copies pirates issues des K7 qui circulaient sous le manteau. Le temps faisant son office, le film gagna une petite renommée, au point de devenir culte. Mais comme les sorcières, certaines oeuvres reviennent des limbes pour nous hanter. Et en effet, un éditeur vient de ressortir la "bête" en DVD !

The Omega Man

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