Indestructible, L'
Titre original: Indestructible Man
Genre: Science fiction , Film noir
Année: 1956
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Jack Pollexfen
Casting:
Lon Chaney Jr., Max Showalter, Marian Carr, Ross Elliott, Marvin Ellis...
 

Charles Benton, dit "Le boucher", est un criminel condamné à mort qui va bientôt passer dans la chambre à gaz. Son avocat, Paul Lowe, vient lui demander une dernière fois où sont les 600000 dollars volés lors de son dernier coup. Plutôt que de le lui dire, Benton lui promet de le tuer, ainsi que Joe Marcella et Squeamy Ellis, ses deux complices qui ont témoigné contre lui... Lowe tombe vite le masque et le spectateur comprend à quel point il est véreux et lui aussi mouillé jusqu'à l'os dans cette affaire de braquage. Chacun de leur côté des barreaux de la prison, Benton et Lowe se défient plus ou moins, l'un promettant la vengeance tandis que l'autre le qualifie de déjà-mort et donc inoffensif...

 

 

Au commissariat, le lieutenant Dick Chasen, qui a suivi l'affaire et répugne à la classer avec l'exécution de Benton, convient avec son supérieur de poursuivre officieusement son enquête et part donc à la rencontre d'Eva Martin, belle jeune femme venue du Kansas pour échouer dans des spectacles où sa plastique peut donner toute sa dimension (enfin, on suppose étant donné qu'on ne la verra jamais qu'en coulisses et jamais sur scène). Sa beauté contraste avec la brutalité de Benton et Chasen s'étonne qu'elle ait pu fréquenter un tel être. Vague concours de circonstances en fait, qui les a fait se rapprocher, tout comme cette enquête va tisser petit à petit des liens entre l'inspecteur célibataire et l'effeuilleuse esseulée.

Pendant ce temps, un savant un peu fou, comme il se doit, et son assistant non bossu, étonnamment, ont récupéré le corps de Benton pour le soumettre à une expérience scientifique du plus haut niveau destinée à améliorer la santé de tous et ce à grands coups d'électrochocs, puisque c'est pas moins de 287000 volts et même 300000, d'après l'affiche, que les deux savants vont envoyer dans le corps du Boucher ! Le ressuscitant ainsi involontairement tout en le rendant quasi-indestructible, d'où le titre du film d'ailleurs. Cette expérience incroyable et très peu crédible, même dans le cadre d'un film vaguement SF des années 50, ayant rendu muet Charles "Le Boucher" Benton (une façon pour Lon Chaney Jr. de rendre hommage à son père ?) a renforcé sa structure corporelle et multiplié ses cellules par 1000, lui procurant une force exceptionnelle et une résistance à presque tout, y compris aux coups de feu.

 

 

Mû par un désir de vengeance toujours plus exalté, Benton n'a plus qu'à se mettre en marche vers la cité des anges et ses trois cibles : Lowe, Marcella et Ellis, tout en supprimant au passage quiconque se mettrait en travers de sa route. Dick Chasen doit évidemment reprendre l'affaire et se remettre en chasse lui aussi, tout en se demandant comment stopper un être qui semble défier la logique humaine. De son côté, le spectateur aurait plutôt tendance à classer l'affaire rapidement au rayon des films sans intérêt, voire somnifères, peu captivé par des péripéties peu palpitantes, une voix off trop présente et une intrigue très convenue. Si les ingrédients du film ne sont pas forcément pires qu'ailleurs : promesse de vengeance confinant à la malédiction d'outre-tombe, retour à la vie d'un condamné à mort sous l'impulsion d'un énième docteur Frankenstein, convocation de la fée électricité, meurtres de sang-froid, pin-ups et flics à chapeau, aucun n'est vraiment utilisé à fond et surtout ne sort des sentiers battus. C'est assez plat, comme l'encéphalogramme de Benton après son exécution mais ça ne se réveille pas après les gros coups de jus, contrairement à Benton. Ça se suit donc mollement et d'un œil vite distrait...

 

 

La réalisation n'y est pas pour rien, n'offrant que peu d'intérêt et beaucoup de dialogues patauds en champ-contrechamp. Cette platitude sur pellicule se double d'une manie ridicule : un très gros plan récurrent du visage de Benton au regard légèrement papillotant, probablement censé nous montrer à quel point il est résolu dans son désir de vengeance mais souvent assez peu raccord avec les autres plans et faisant plutôt penser à un acteur un peu désemparé devant le navet qu'il est en train de cultiver...

Le film n'est pas très long (1 heure 10 en gros) et peut donc se regarder mais il n'est vraiment pas très bon. On en gardera quelques séquences un peu plus intéressantes que les autres, celles des meurtres du Boucher en particulier, commis dans des lieux intéressants : ruelles sombres et en pente, cage d'ascenseur assez stylée. Et peut-être la fin aussi, où les policiers sur la piste de l'homme indestructible se lancent à sa poursuite dans les égouts, notamment armés d'un... bazooka ! Faut-il le dire ou le cacher, cette arme-là ne suffira pas mais Benton finira mal. La morale sera donc sauve et les méchants punis tandis que la justice triomphera, tout comme l'amour évidemment. Happy End, donc, y compris pour le critique pour qui le mot fin s'affichant à l'écran signifie la sortie de ce film insipide et terne. Pour les amateurs de Lon Chaney Jr. qui le trouveraient ici manquant cruellement de relief et de tonus, on conseillera donc plutôt de se (re)plonger dans le délicieux Spider Baby de Jack Hill ou dans le plus modeste mais très sympathique Deux nigauds contre Frankenstein, avec Abbott et Costello, dans lequel il reprenait le rôle du loup-garou qu'il incarna jadis.

 

 

Bigbonn


En rapport avec le film :

Le dvd Bach Films du double-programme :

L'indestructible / L'homme en 4 dimensions

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