Massage Parlor Murders
Genre: Erotique , Polar , Psycho-Killer
Année: 1973
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Chester Fox & Alex Stevens
Casting:
John Moser, George Spencer, Sandra Peabody (Sandra Cassell), George Dzundza, Chris Jordan, Beverly Bonner...
Aka: Massage Parlor Hookers
 

Des meurtres sanglants se multiplient dans les salons de massage environnant Times Square. Un dégénéré se plait à massacrer les charmantes hôtesses dévouées à l'art délicat de la caresse relaxante.
Les inspecteurs Rizotti et O'Mara s'emparent de l'enquête...

Avant sa sortie miraculeuse en combo DVD/Blu-Ray fin 2012, qui pouvait prétendre connaitre Massage Parlor Murders ?
Quasiment personne, à l'exception peut-être des clients autrefois coutumiers des salles de la 42ème Rue et de quelques drive-ins isolés.

Demeurée invisible depuis ces trente-cinq dernières années, boudée même par le circuit international de la vhs les décennies suivantes, on ne saluera donc jamais assez l'exhumation de cette malheureuse bandelette entreprise tout récemment par l'équipe de vaillants gaillards dissimulée derrière la boite d'édition "Vinegar Syndrome".
Un choix audacieux doublé d'un film qui, et c'est une plus grosse surprise encore, mérite largement le détour.

 

 

Pensez-vous : un maniaque s'attaquant de manière toujours plus brutale à d'appétissantes nymphes dévêtues, il n'en faut guère plus pour aimanter non pas le misogyne bas-de-plafond mais le cinéphile déviant, celui sevré au giallo et au psycho-killer sanguinaire.

Ô joie, l'assassin de se(r)vice ne donne pas exactement dans la broderie de Courcouronnes. Il suffit pour cela d'attendre cinq petites minutes avant le premier meurtre, d'une sauvagerie aussi brusque que rare : le tueur s'approche par l'arrière de sa victime (la mignonette Chris Jordan) mise en confiance au préalable puis lui fracasse la tête contre un miroir avant de l'asphyxier avec une cordelette.

Décidément ingénieux, notre sadique usera par la suite de méthodes punitives encore plus radicales. Ainsi, il aspergera d'acide le corps d'une autre masseuse tandis qu'une suivante finira lardée à coup de tessons de bouteille, etc.
Du gore rudimentaire à la sauce Heinz mais qu'importe...

Liant ces actes de barbarie, des séquences purement formelles d'enquête policière essoufflant parfois le rythme, sans trop de gravité toutefois. Après tout, il faut bien qu'intrigue se déroule ma bonne dame !
A nos deux flics "buddies", le blond queutard et épris de l'adorable Sandra Peabody (plus connue sous son identité de Sandra Cassell ; c'est sous ce patronyme qu'on la croisera à l'angle de La dernière maison sur la gauche ou encore bien au détour de l'inénarrable "Filthiest Show in Town de Bob "Fight for your Life" Andelson) et le brun autrement plus nerveux et imprévisible, de butiner de salon en salon, de trainer la patte dans les pires dépotoirs de N.Y. et si besoin est, de jouer des phalanges sur d'éphémères suspects.

 

 

Ce prosaïsme policier laisse néanmoins parfois la place à des tableaux d'une nature plus farfelue.
Ainsi, nos "Starkutch" et "Hytch" assistent lors d'une descente dans un back-room porno au spectacle totalement loufoque d'un client bedonnant s'adonnant à la pratique du ballet en collant rose avec sa partenaire de baise.
Plus tard, les voici se heurtant à un indic échappé d'une dimension parallèle : en fait, un partisan de l'astrologie complètement chtarbé joué (?) par l'auto-proclamé Brother Theodore Gottlieb, un excentrique jusqu'au bout des bagues en toc et leader dans la vie réelle (mais pas trop) d'une église sacralisant la métaphysique et les vertus curatives de la podologie.

Plus inattendue encore apparait une poursuite en voiture qui débarque sans crier gare et impliquant l'inspecteur O'Mara (drapé dans une serviette de bain !?!) et un hypothétique suspect. Troussée vraisemblablement par le cascadeur Alex Stevens, cette scène d'action purement gratuite surprend par sa relative efficacité au vu du budget misérable alloué par la production.

 

 

La production, parlons-en. A l'origine du projet, deux hommes se partagent le poste : Craig Nolan et Bert Cohen.
Un troisième larron rejoint le navire deux années après la fin du tournage, plus connu celui-là : Edward L. Montoro, célèbre producteur de Séries B ("Pyromaniac" ; Grizzly ; "Le démon aux tripes" pour ne citer qu'eux) qui s'emparant de la copie de Massage Parlor Murders en réaffute les bords à coup de cisailles. A l'arrivée, le film s'allège de six minutes (en fait, la séquence d'introduction initiale montrant une masseuse aux "prises" avec un usager au physique à la fois gras et ingrat qui, avouons-le, s'avère plutôt inutile) et se voit baptisé d'un nouveau titre autrement plus sexploitable : Massage Parlor Hookers.

Vinegar Syndrome ne fignolant décidément pas son travail à moitié, l'éditeur nous offre sur la même galette les deux versions.
Deux montages pour deux formats différents, comme indiqué en amont de ce papier.

En effet, selon votre humeur, pourrez-vous enfourner la version DVD comme celle réservée aux lecteurs Blu-Ray, la définition d'image demeurant sensiblement la même au final.
L'un dans l'autre, le plaisir ne bougera pas d'un iota, selon le seuil de tolérance de chacun cela va sans dire (interprétation inégale, trucages grossiers et tout le tralali). Le plaisir de s'inoculer un doux produit qu'on croyait dispersé à jamais dans l'air du temps.

 

 

Throma

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