Deux scientifiques descendent dans les profondeurs de la terre pour leurs expériences. Trois mois plus tard, leur contact avec le monde ayant été soudainement coupé, ils décident de remonter à la surface. Mais là-haut le spectacle qu'ils découvrent n'est que désolation : la vie s'est soudainement arrêtée, les humains ne sont plus que des êtres pétrifiés avec des yeux étranges. Tout est mort et la surface de la Terre commence curieusement à geler. Ils pensent être les seuls survivants...
Aux côtés d'autres productions espagnoles comme "Le Refuge de la peur" ou "Ultimo deseo", réalisées respectivement par de José Ulloa et Leon Klimovsky, Les Survivants de l'apocalypse s'inscrit dans la longue tradition des films post-apocalyptiques. Peu original, le récit débute avant qu'un cataclysme de grande ampleur ne ravage la surface de la Terre, événement auquel nous n'assisterons pas faute de budget. N'arrivant plus à entrer en contact avec la surface, deux frères décident de mettre fin à leur expérience scientifique souterraine pour remonter à l'air libre. Là, ils découvrent un monde étrangement vide et silencieux. Le soleil semble figé et diffuse une lumière verdâtre, les animaux ont disparu et de nombreux dérèglements climatiques entretiennent une ambiance de fin du monde. Les yeux comme cristallisés, les innombrables victimes humaines sont tétanisées dans la position qu'elles occupaient lors de la soudaine apocalypse. Anton et Daniel partent alors à la recherche de survivants...
Derrière cette amorce classique, qui renvoie directement à des films comme Le Monde, la Chair et le Diable, "Les Cinqs survivants", La Révolte des Triffides, "Les Derniers survivants" et tant d'autres, cette oeuvre de science-fiction hispanique s'avère particulièrement décevante.
A la réalisation, nous retrouvons Manuel Esteba, responsable de quelques westerns comme "Les Charognards meurent à l'aube" ou "Vingt pas vers la mort", et de diverses productions ne lésinant pas sur l'érotisme comme "Coeurs violés" ou "Sexo sangrieto". L'homme est surtout connu pour avoir fait tourner les frères Calatrava dans trois comédies, dont Lui et l'autre, relecture humoristique incroyablement ringarde du film "E.T. l'extraterrestre" de Steven Spielberg. Ici, il s'entoure des comédiens Eduardo Fajardo (Django, Les 2 visages de la peur, "Le Tueur de monstres") et Daniel Martin (Le Baiser du Diable, "Croc-blanc", "Les Hommes de Las Vegas"), ainsi que d'une totale inconnue en la personne de María Inka.
Au travers de Les Survivants de l'apocalypse, Manuel Esteba nous livre un film austère, dont l'approche très minimaliste n'est pas sans rappeler celle du Idaho Transfer de Peter Fonda. A la narration ennuyeuse s'ajoutent les performances très inégales d'un casting pourtant réduit au strict minimum, ainsi qu'une ambiance sonore rapidement pénible. Après avoir erré de longs jours sans croiser âme qui vive et nous avoir abreuvé d'interminables dialogues et monologues, les deux frères finissent par tomber d'épuisement... pour se réveiller chez une énigmatique femme brune, qui vit dans un complexe à l'architecture étrange en compagnie de chimpanzés, d'un chien et d'abeilles. Une rencontre qui va attiser une dualité déjà tenace entre les deux hommes, et qui va surtout permettre au réalisateur de mettre en scène quelques séquences de nudité...
Nous apprenons ainsi que cette dernière plus ou moins la représentante d'une race extraterrestre en charge de repeupler la planète Terre selon des critères prédéfinis. Mais l'espèce humaine étant ce qu'elle est, cette dernière chance va tourner au pugilat, condamnant l'avenir de l'humanité... Les Survivants de l'apocalypse évolue ainsi du film de science-fiction fauché à une fable darwinienne particulièrement prétentieuse...
Nicolas
