Au nom du fils
Genre: Drame , Vigilante
Année: 2012
Pays d'origine: Belgique / France
Réalisateur: Vincent Lannoo
Casting:
Astrid Whettnall, Philippe Nahon, Achille Ridolfi, Albert Chassagne-Baradat, Zacharie Chasseriaud...
Aka: In the Name of the Son
 

Elisabeth de la Baie est une chrétienne convaincue, mère de deux jeunes garçons et animatrice d'une radio évangéliste, "Radio Espoir Chrétien", en Belgique. A la demande de l'Église locale qui vit des difficultés financières, elle accepte d'héberger un vicaire qui se lie vite d'amitié avec son fils aîné, Jean-Charles. Peu après la mort de son mari et le suicide de son fils, Elisabeth se retrouve confrontée à la pédophilie au sein de l'Eglise et au silence, quand ce n'est pas la complicité, des autorités ecclésiastiques. Alors, elle s'abandonne à la colère et entreprend de venger la mort de son enfant...

 

 

Dans l'un de ses sketchs intitulé "Bob", Albert Dupontel disait : "Si tous les mecs qu'étaient pédés, ils se tuaient... mais y'aurait plus de curés !". Un peu caricatural, mais cela donne une idée du côté provocateur du film de Vincent Lannoo. Elisabeth est la mère de famille catholique bon chic bon genre typique, son mari conduit son 4X4 avec son petit pull rose, et les enfants sont adorables. Elle passe son temps à donner des conseils sur "Radio Espoir Chrétien" en s'occupant de la paroisse. Bref... une vraie grenouille de bénitier (dans le bon sens du terme) qui pense propager autour d'elle les bonnes vieilles valeurs chrétiennes.
Elle ne se rend pas compte qu'elle évolue dans un monde où tout n'est que faux semblants, entourée d'escrocs, de fanatiques et de lâches. Ainsi, le mari soit disant chasseur est en fait un intégriste qui s'entraîne dans un camp para-militaire à dégommer des cartons à l'effigie de Ben Laden. Pas très futé, il sera tué en voulant désenrayer son arme.
De son côté, le bon vicaire Achille (son complice sur les ondes de "Radio Espoir Chrétien") aime tripoter les enfants. Il va profiter des tendances homosexuelles du fils aîné pour abuser de lui. Seulement, lorsqu'il sera éloigné par sa hiérarchie, le jeune homme ne le supportera pas et se suicidera. Vous allez me dire que cela fait quand même beaucoup pour une seule famille. Si la première réaction d'Elisabeth est de se réfugier dans la prière, elle va bien vite se poser des questions, découvrant le véritable visage de ses proches et des autorités ecclésiastiques.

 

 

C'est sur les planches que débute la carrière d'Astrid Whettnall. De 2002 à 2007, elle enchaîne diverses pièces de théâtre tout en commençant à apparaître dans des courts métrages et des téléfilms. En 2006, elle décroche son premier rôle dans un long métrage, "Bunker Paradise", de Stéphane Liberski. Lorsqu'elle obtient le rôle d'Elisabeth, elle a déjà tourné une dizaine de films. C'est donc une actrice professionnelle, mais encore "fraîche", qui aborde le film de Lannoo.
Son partenaire Philippe Nahon (1938), par contre, a déjà plus de 180 métrages derrière lui. Pourtant, c'est sa participation avec Gaspard Noé dans le diptyque "Carne" et "Seul contre tous" qui le fera plus largement connaître. Il deviendra l'un des acteurs fétiches de la nouvelle génération des réalisateurs français : Mathieu Kassovitz, Jacques Audiard, Guillaume Nicloux, Christophe Gans, Alexandre Aja, Benoit Mariage, ainsi que le Belge Bouli Lanners…
Vincent Lannoo est un réalisateur belge, né en 1970 à Bruxelles. Etudiant en cinéma à l'IAD (Institut des Arts de Diffusion), il réalise plusieurs courts métrages ; puis en 2002 il réalise, avec un minuscule budget, le 20e film Dogme, "Strass". Trois ans plus tard sort "Ordinary Man", puis "Vampires", un docu-fiction qui s'intéresse à une communauté de vampires belges avec une certaine Astrid Whettnall. Cette année, il sort son dernier film, "Les âmes de papier", avec Stéphane Guillon, Pierre Richard et Julie Gayet.

 

 

Astrid Whettnall est la révélation de ce petit film belge. Elle est tout simplement faite pour le rôle, magnifique en chasseresse implacable et émouvante en mère désespérée qui veut réhabiliter le suicide de son fils. La scène où elle éclate avec une théière en fonte le crâne de l'évêque, en train de piétiner verbalement la mémoire de son fils, est à la fois choquante et d'une beauté malsaine, Thanatos n'a jamais pris aussi beau visage.
Mais la vengeance n'est pas toujours chose aisée, comme le prouve la première exécution de notre justicière qui vire au pugilat et à la farce (à cours de munitions, Elisabeth sort recharger son arme car les cartouches sont dans la voiture). De plus, les meurtres vont déboucher sur des conséquences auxquelles la pauvre n'aurait jamais pensé, la dédouanant aux yeux des autorités !
Le réalisateur décrit le milieu des catholiques purs et durs, au mieux comme un ramassis de doux dingues, à l'image de cette paroissienne qui tente de consoler Elisabeth en se lançant dans une prière qu'elle récite comme un délire sado-maso, avant de s'évanouir en plein enterrement ; au pire comme une bande de paranos dangereux qui pensent que la Terre entière est contre eux, et sont prêts à tout pour relancer une bonne vieille croisade.
En Belgique, on a une admiration innée pour les personnages caricaturaux et outranciers. Le film de Vincent Lannoo le prouve avec sa brochette de bonnes "bouilles". Ce qui est moins drôle, c'est de retrouver quelques fois ces mêmes personnages au journal télévisé en train de manifester pour les droits de la famille.

 

 

The Omega Man

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