Angel above, devil below
Genre: Porno , Comédie , Fantastique
Année: 1975
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Dominic Bolla
Casting:
Linda York, Starlyne Simone, Rene Bond, Chesley Noon, Walt Davis, Jamie Gillis (plans hard) et... Robert Bedford.
Aka: Etreintes brûlantes
 

Enfer et damnafion : Satan l'habite ! Et à travers ce calembour dépassé, je veux bien sur parler de Randy (Linda York), charmante collégienne qui, clouée au lit un soir de fièvre brûlante, commet le gros pêché et invoque via un grimoire de démonologie (le Necronomicon, même s'il n'est pas cité explicitement dans la VF) le Malin en personne. Tâtant le terrain, farfouillant les cavités, le cornu s'infiltre en elle...pour ne plus en ressortir ! Pendant ce temps, Maman, nymphomane chronique, elle, inspecte la robinetterie du plombier. Qu'importe. Voici Randy sexuellement possédée, gagnée d'un irrépressible appétit charnel.

 

 

Attention : délire suprême en perspective avec ce détournement coquin et comique de "L'Exorciste", également cousin germain du "Sexe qui parle" de Claude Mulot puisqu'ici aussi, les sexes n'ont pas la langue dans leur chatte. En effet, du sourire vertical de Randy s'échappe la voix caverneuse de Lucifer, rugissant dans l'amour et jurant comme un charretier. Pire que Linda Blair. Bravo au passage au body-double de Linda... York ce coup-ci, pour ses contorsions musculaires permettant d'animer sur commande ses lèvres inférieures. Performance impressionnante. Quand même, quel spectacle désopilant lorsque Randy distribue contre son gré ses "bonnes paroles" à son entourage, voire à de parfaits inconnus.
D'abord avec le plombier attitré de sa mère : "Viens me baiser !" "Prends-moi !" somme son entre-cuisses. Ca tombe bien, le gaillard n'y voit aucun inconvénient. En plein effort, survient le drame : sa queue fait connaissance avec les dents du Diable. Et croc ! Vient ensuite le tour du médecin de famille : "Alors, toubib, on s'excite doucement ?" pendant que ce dernier, visiblement émoustillé par sa patiente, attarde son stéthoscope sur son jeune corps. "Alors comme ça, on est ventriloque ?" réplique-t-il. Un "qu'est-ce t'attend pour me brouter, charlatan ?" le convaincra pleinement. Après avoir enfilé son bavoir de circonstance, en avant pour la dégustation de tarte aux poils qui, là encore, s'achève mal. Il se fait happer le visage en pleine lichette. Et schplof ! D'autres victimes s'ajouteront à la liste : un second représentant du corps médical, une infirmière, la nurse Enfusoria (Rene Bond) et enfin deux bonimenteurs vrp se faisant passer pour des prédicateurs. L'un d'eux, jeune éphèbe (plutôt une tête de con, évoquant un clone de William Katt), se révélera être le salut libérateur de Randy. C'est le coup de foutre immédiat entre ces deux-là qui forniquent sans plus attendre. Son hôte féminin étant cette fois pleinement consentant, Satan n'a plus qu'à s'éclipser devant l'Amour triomphalliQue, avec un grand A, et un gros Q, le temps de se nicher dans un nouveau foyer confortable. Et pourquoi pas justement entre les parois intimes de Rene Bond ? La morale est sauve, même si Dieu n'y est pour rien.

 

 

Entre la vulgarité omniprésente, les répliques bien senties, les personnages aux noms plus absurdes les uns que les autres (Mme Maldemer, Dr. Moribond, etc.) et les gags énormes (un "ploc !" s'échappe lorsque le Dr. Moribond appose son stéthoscope sur le vagin de Randy ; Randy expulsant d'un coup brusque un gode inséré entre ses jambes qui va s'encastrer dans le mur, entre autres délires), les occasions de rire de bon coeur sont nombreuses. Et peu importe si les décors se limitent à trois pièces et si les acteurs, à l'unanimité sont doublés lorsque interviennent des gros plans hard. Pas étonnant puisqu'hormis Rene Bond (starlette du porno soft, qui franchira le cap du hard dès le milieu des seventies et surtout connue pour être l'une des premières vedettes du X pourvue d'un buste retapé, en attestent ses premiers "nudies" où elle est encore plate comme un dessous de verre), les autres comédiens proviennent du circuit de la "sexploitation", dont trois déjà croisés dans "La vie intime du Docteur Jekyll" ; il s'agit en l'occurrence de Linda York, Rene Bond et Jack Buddliner, ici dans le rôle du deuxième faux prédicateur. Du coup, lorsque survient prématurément la fin du film, au bout d'une petite heure seulement, l'amertume est de rigueur. On en redemande. "Encore ! Encore !" Comme le clamerait Bèzléputh.

 

 

Throma
 
A propos du film :
 
# Film sorti dans les salles françaises le 24 mars 1976 sous le titre "Etreintes brûlantes". D'une durée initiale de 83 minutes, le film est raccourci pour l'occasion de vingt bonnes minutes. Manque à l'appel notamment le générique de début où les crédits sont "insérés" en lettres gothiques, au fil des pages du grimoire que Randy tient dans ses mains ; le semi-viol de Rene Bond attachée sur une table par le plombier a lui aussi été écourté. Il manque les plans où le plombier découpe au ciseau la blouse d'infirmière de sa captive.
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