Un tueur dans la ville
Titre original: The Clairvoyant
Genre: Thriller , Psycho-Killer , Policier
Année: 1982
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Armand Mastroianni
Casting:
Perry King, Norman Parker, Elizabeth Kemp, Kenneth McMillan, Jon Polito...
Aka: The Killing Hour / The Killing Kind (USA) / American Killing (Allemagne)
 

Un maniaque assassine ses victimes après les avoir neutralisées avec une paire de menottes. Lorsque le tueur apprend qu'une jeune femme souffrant de troubles psychiques a le don de prévoir ses actes, il cherche sans répit à la faire disparaître tandis que policiers et journalistes s'intéressent à l'affaire...

 

 

Armand Mastroianni n'a jamais été une flèche ; c'est grâce à son premier film que celui-ci réussit à créer l'illusion et faire une honorable impression en 1980, ce, avec "Noces sanglantes" (He Knows You're Alone), de facture pourtant médiocre. Deux ans plus tard, le réalisateur décide donc de réitérer dans la même veine : un thriller à tendance horrifique teinté de meurtres et d'une enquête en bonne et due forme. C'est le producteur Joseph Beruh qui lui permit de mettre en scène son précédent film, il récidive donc ici... Un nom que l'on put du reste croiser auparavant aux génériques de deux films de Jeff Lieberman : "La nuit des vers géants" et "Le rayon bleu" tandis que dans la poignée de productions, il fit ses débuts en produisant, en 1975, un film de James Ivory : "The Wild Party". Quel rapport entre Ivory et Armand Mastroianni me direz-vous ? L'acteur Perry King qui tient dans chacun d'eux le rôle principal, juste avant de s'émanciper encore avec un classique des amateurs d'adolescents "bons à torturer" : "Class 1984".
Pour en revenir au metteur en scène, avant de devenir producteur à son tour puis de livrer, encore à ce jour, de façon régulière, des produits industriels médiocres et à bas prix pour la télévision, celui-ci réalisa non pas des classiques, ni même des médiocrités accédant le temps passant au statut culte, mais des petits films correctement torchés bien que complètement inodores : "Noces sanglantes" faisait déjà partie du lot en plus d'annoncer la couleur, "Super Naturals" confirmera la tendance en 1986 puis en 1988 avec le péteux "Cameron's Closet" et son démon supranormal et le myopathe "Double Revenge" dans lequel Joe Dallesandro, accusé à tort, tentait de se venger d'un voleur de banques. Le reste n'est qu'histoire de sous et de mallettes golden boy ; la télévision étant alors un bon filon, le filou Armand, comme nombre de ses confrères, l'exploitera jusqu'à plus soif...

 

 

Quant à The Clairvoyant alias Un tueur dans la ville, on pourrait vite solder son cas et balancer qu'il s'agit d'une nullité. Cependant, eu égard à quelques personnes de talent engagées ici-bas, on en dira un tout petit plus : basée sur une intrigue complètement bidon, dans laquelle la jeune Elizabeth Kemp (déjà présente dans "Noces sanglantes" et qu'on reverra entre autres dans "Murderous Vision" réalisé en 1991 par Gary Sherman) est dessinatrice et se retrouve, via ses croquis, à anticiper des meurtres à venir. L'ensemble est à la fois à dormir debout en plus qu'on anticipe assez tôt l'identité de notre coupable. Il faut dire que le choix est assez restreint entre une petite poignée de flics et un journaliste peu scrupuleux et tête-à-claques, notre coeur balance... peu. C'est d'autant plus dommage car dans cette petite bobine inconséquente, on y retrouve quelques têtes sympathiques et connues telles que la bonne tronche patibulaire et râleuse de Kenneth McMillan (Les pirates du métro, Les femmes de Stepford ...), celle, bien connue également, du très bon Jon Polito ("C.H.U.D.", Remo sans arme et dangereux, puis présent ensuite - un peu plus rondouillard - dans de nombreux films des frères Coën), ainsi que le tout aussi excellent et incontournable Joe Morton ("Terminator 2").

 

 

Distribuons néanmoins les bons points avant de nous quitter : les acteurs cités sont tous parfaits dans des rôles sans intérêt, ou presque. D'ailleurs ici, c'est simple, ils ne campent pas des rôles mais des stéréotypes. Le premier meurtre, celui qui sert d'entrée en matière, au bout de cinq minutes, avec notre pauvre homme menotté au fond d'une petite échelle de piscine, n'est pas mal, d'autant qu'à ce moment, rien de l'intrigue n'est dévoilé, ni aucun protagoniste mis en avant. Et la musique signée Alexander Peskanov (poil au russecov !), dont c'est le seul travail de compositeur pour le cinéma avec justement le peu fameux film précédent du sieur Armand Mastroianni, est assez jolie et dépasse allègrement les limites et capacités de cette bobine poussive.
Réalisé sans relief aucun, ne possédant ni rythme, ni dynamique particulière, Un tueur dans la ville est un thriller anémique au ras du bitume, cachant derrière sa médiocrité un manque évident d'inspiration et d'idées, ce, pour balourder sans état-d'âme particulier (ni-même effort) un cardiogramme aussi plat que rabâché. A l'instar d'Elizabeth Kemp baladant sa tête de murène sous tranquillisants, The Clairvoyant est un produit informe et inodore, indigne même de certains téléfilms qui le dépassent allègrement et sans peine. Vous voici prévenus...

 

 

Mallox

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