Dear Dead Delilah
Genre: Horreur , Murder party
Année: 1972
Pays d'origine: États-Unis
Réalisateur: John Farris
Casting:
Agnes Moorehead, Will Geer, Dennis Patrick, Patricia Carmichael, Michael Ansara, Anne Meacham, Robert Gentry, Elizabeth Eis...
Aka: Cara dolce Delilah... morta
 

En 1943, à Nashville dans le Tennessee – Luddy Dublin est une jeune femme vivant seule avec sa mère. Dans sa chambre, elle parle toute seule, évoquant son prochain mariage avec un militaire. Sa robe blanche est maculée de sang. Luddy n'a pas encore réalisé qu'elle vient de massacrer sa mère à coups de hache.

1972 – Luddy sort de l'établissement psychiatrique dans lequel elle a été internée durant près de trente années. Elle est seule, sans argent, et sans avenir. Mais par un concours de circonstances, elle croise la route d'un jeune couple, Ellen et Richard. Ellen est la nièce de Delilah Charles, riche héritière d'un immense domaine, South Hall Plantation. Malade, Delilah ne se déplace qu'en fauteuil roulant. Ellen propose à Luddy de venir travailler dans le domaine, en tant que dame de compagnie de sa tante.

 

 

Malgré son titre, Dear Dead Delilah n'est pas une oeuvre en 3D mais une sympathique série B qui mélange avec bonheur le film d'horreur et la murder party. Dès lors que Luddy pénètre dans la vaste propriété des Charles, l'intrigue va se concentrer sur South Hall Plantation et ses résidents, le tout sur fond d'héritage. Une source de convoitise évidente quand on sait que Delilah fut l'unique héritière des biens de son père, alors qu'elle a deux frères et une soeur. Ironie du sort, tous les quatre partagent le point commun de ne pas avoir de descendance directe. Mais si nous présentions plutôt tout ce beau monde qui aime à se détester dans cette magnifique propriété où les pires horreurs se préparent.

Delilah est donc la soeur aînée, à la santé fragile mais intraitable dans ses décisions. Elle dirige le domaine d'une main de fer, méprise ouvertement ses frères et soeur. Portée sur la boisson, c'est une femme aigrie, parlant à son père mort depuis vingt ans mais qui n'en a pas moins la tête sur le épaules. Alonzo, le frère aîné, autrefois radié de l'ordre des médecins, et accro à l'héroïne, celle-ci lui étant fournie par Richard. Grace, la soeur cadette de Delilah, possède au moins un point commun avec celle-ci : une addiction pour l'alcool. Passablement déprimée, elle est toutefois la maîtresse de Richard qui aurait l'âge d'être son fils. Enfin, Morgan, l'autre frère, est un baratineur de premier ordre qui à force de dilapider son argent, a contracté de sérieuses dettes l'ayant placé dans une situation délicate. Il s'est rendu dans le domaine en compagnie de sa maîtresse du moment, l'insipide Buffy.

 

 

N'oublions pas enfin Roy Jurroe, l'avocat, conseiller et ami proche de Delilah, mais qui est également l'avocat des autres membres de la famille, ainsi que Marshall, le majordome. C'est dans cette ambiance familiale très particulière que débarque Luddy, et les problèmes ne vont pas tarder à surgir.
En fait, tout va partir en sucettes lors d'un repas de famille comme on les aime, réunissant autour d'une table une famille totalement désunie et dont chaque membre veut sa part du gâteau. Et d'héritage, il en est évidemment question, car au moment du dessert, Delilah fait une double déclaration qui va avoir l'effet d'une bombe : d'abord, elle est quasiment mourante et il ne lui reste plus qu'un mois ou deux à vivre ; ensuite, puisque les biens du domaine sont évoqués de même que les frais engendrés par celui-ci, Delilah rajoute qu'elle a légué la plantation à la ville, ceci afin d'éviter à ses frères et soeur de dilapider l'héritage !

Mais ce n'est pas tout. Delilah affirme que six-cent-mille dollars en liquide, récupérés par leur père durant les années 1930 suite à une escroquerie aux assurances, ont été cachés dans la plantation. À eux de trouver la cachette...
L'annonce de cette nouvelle ne va pas tarder à engendrer une suite de meurtres particulièrement sauvages, tous perpétrés... à la hache ! Luddy aurait-elle plongé à nouveau dans la démence, ou bien se sert-on d'elle dans un but inavouable ?

 

 

Voilà, Dear Dead Delilah est en quelque sorte un whodunit construit en deux parties somme toute classiques, l'une présentant les divers protagonistes de l'intrigue en détail, l'autre se concentrant sur une série de meurtres faisant basculer le film dans l'horreur pure. Sans être spectaculaires dans ce domaine, on peut toutefois relever deux scènes particulièrement réussies : une décapitation nocturne par un cavalier masqué et un coup de fusil porté en pleine tronche de sa victime, au bord d'une piscine.

Mais Dear Dead Delilah a beau être une série B, elle n'en est pas moins portée par une poignée d'acteurs confirmés qui, comme on dit, font le job. Avec en tout premier lieu la remarquable Agnes Moorehead dans le rôle titre. Immortelle Endora pour "La Sorcière bien aimée", l'actrice a pourtant tourné dans bien d'autres séries parmi lesquelles Night Gallery. Elle eut le privilège de débuter sa carrière avec deux chefs d’oeuvre : "Citizen Kane" et "La Splendeur des Amberson". Plus tard, on la verra également dans le sympathique The Bat (Le Masque), "Chut, chut, chère Charlotte" ou encore "What's the Matter with Helen ?" Quand on connaît le talent de l'actrice, nul doute que celle-ci tire le film de John Farris vers le haut. Pour l'anecdote, il s'agit là de son dernier rôle pour le cinéma. Agnes Moorehead était déjà malade durant le tournage, souffrant d'un cancer qui fut la cause de son décès en 1974. Ceci explique pourquoi son rôle devait la confiner dans un fauteuil roulant.

 

 

Le casting de Dear Dead Delilah comporte également d'autres pointures comme Will Geer, figure récurrente du western ("Winchester 73", "La Flèche brisée", "Jeremiah Johnson") aperçue aussi dans Seconds - L'Opération diabolique, et Dennis Patrick, pilier de la télévision en alternance avec quelques rôles au cinéma dans "La Fiancée du vampire" de Dan Curtis, par exemple, et le méconnu "Nightmare Honeymoon".
Citons enfin Anne Meacham ("Seizure - La Reine du mal", premier long métrage d'Oliver Stone) et Michael Ansara ("Le Sous-marin de l'apocalypse", "The Doll Squad", The Manitou, Day of the Animals), complétant un bon casting sous la houlette de John Farris, dont ce fut l'unique réalisation pour le 7ème Art et qui est plus connu pour avoir été l'auteur du roman The Fury, adapté au cinéma par Brian De Palma.

Sans être remarquable, Dear Dead Delilah demeure un bon thriller s'orientant ensuite dans l'horreur avec une touche d'humour noir, ayant plutôt bien vieilli et qui prend le temps de décrire ses personnages avant de se livrer à un jeu de massacre particulièrement jouissif. On peut de ce fait remercier l'éditeur américain Vinegar Syndrome d'avoir sorti cette petite perle du formol.

 

 

Flint

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