Delirium
Titre original: Le Foto di Gioia
Genre: Giallo
Année: 1987
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Lamberto Bava
Casting:
Serena Grandi, Daria Nicolodi, Vanni Corbellini, David Brandon, George Eastman (Luigi Montefiori), Sabrina Salerno, Capucine, Trine Michelsen...
 

Gioia (Serena Grandi) est un ex-mannequin qui a arrêté sa carrière pour se marier avec un homme riche. A la mort de celui-ci, elle a hérité de sa fortune, et du poste de PDG d'un magazine de charme nommé "Pussycat". Elle dirige cet organe de presse avec le plus grand sérieux, au grand dam de Flora (Capucine), sa plus sérieuse concurrente (qui souhaite racheter le journal), une lesbienne pleine aux as qui a un faible pour Gioia. Mais cette dernière n'a pas l'intention de vendre, et n'a pas à se plaindre du travail réalisé par ses plus proches collaborateurs, parmi lesquels figurent son frère Tony, Evelyn (Daria Nicolodi) et Roberto, le photographe. Les séances photo au bord de la piscine, dans la somptueuse propriété de Gioia, se succèdent dans la joie et la bonne humeur, sous les yeux du petit voisin, un post-adolescent en fauteuil roulant suite à un choc émotionnel et voyeur pour occuper le temps. Il est tombé par ailleurs amoureux de sa très belle voisine et ne se prive pas de la harceler au téléphone, prenant un malin plaisir à lui proférer des insanités que ma pudeur interdit de répéter.

 

 

Les ennuis commencent après une soirée où figure le dernier mannequin à la mode : Kim (oh no !). Tandis que la jeune femme rentre chez elle, elle se fait enfourcher proprement par un inconnu et finit dans la piscine. Seul l'adolescent voyeur, toujours posté à sa fenêtre, a été témoin du drame. D'ailleurs, craignant que Gioia ne soit en danger, il la prévient aussitôt d'un coup de téléphone. Evidemment, celle-ci ne le croit pas, et sort afin de vérifier les dire de son voisin. Pas de corps dans la piscine...
Mais le lendemain, Evelyn, chargée entre autres du courrier, ouvre une lettre renfermant une photo plutôt macabre, montrant le cadavre de Kim dans une séance de pose morbide, même si l'on peut reconnaître un certain esthétisme et un talent évident pour la mise en scène. Du coup, un inspecteur de police, bellâtre de service, aux faux airs de Brendan Fraser, est chargé d'enquêter sur ce meurtre, bien que le corps n'ait pas été retrouvé, ce qui sera très vite le cas. Le flic se charge alors de protéger Gioia (et la surveillance rapprochée de Serena Grandi, il y a pire corvée), pensant que celle-ci est en danger. Cela dit, la vie suit son cours. Un autre mannequin vedette a été trouvé pour remplacer Kim : Sabrina, qui travaillait auparavant pour Flora (le milieu de la mode est vraiment impitoyable). Mais pas de bol, elle aussi va connaître une mort atroce... Qui en veut donc à toutes ces jeunes femmes ? (refrain connu).

 


Bien qu'il ait déclaré ne pas aimer réaliser des thrillers, Lamberto Bava en a quand même mis en scène un bon paquet : "Macabro", La Maison de la terreur, Midnight Horror, puis ce Delirium, donc, et pour finir Body Puzzle. Si "Macabro" demeure à mon avis son meilleur film, Delirium est un peu dans la lignée des autres films cités, à savoir des oeuvres "mi figue, mi raisin". On y trouve quelques bonnes idées, comme la scène nocturne dans la galerie marchande, et les compositions macabres du tueur que n'aurait pas renié un Joel-Peter Witkin. Il y a aussi quelques moments de franche rigolade, également, notamment le tournage du clip video dans lequel Sabrina subit les assauts de deux momies lubriques. Niveau casting, le quota "sexe" est allègrement franchi avec un duo "russmeyerien" de haut niveau : qui de Serena ou de Sabrina possède les plus beaux poumons ? Plus dans la norme, on retrouve avec plaisir Daria Nicolodi, Madame Argento, qui avait déjà tourné auparavant avec Bava père dans Shock. Côté hommes, des visages familiers également : George Eastman (ici dans un rôle inutile, mais il trouve le moyen de se taper la Grandi dans une baignoire et peu après dans un sauna. Bref, lui n'a pas perdu son temps) ; et David Brandon, le Caligula de D'Amato.
Mais dans l'ensemble, le scénario est quand même tiré par les cheveux, et les motivations du tueur un peu "light". La musique de Simon Boswell est abominable, et le jeune acteur qui joue le voisin amoureux transi relativement horripilant. Bon, on sait que Lamberto Bava n'a jamais été un grand cinéaste, et à cause de lui j'ai subi pendant je ne sais combien d'années "La Caverne de la Rose d'Or" à la télévision, pendant les fêtes de Noël. A côté de cela, on a quand même le sentiment que l'homme a un minimum d'imagination, mais qu'il a du mal à la mettre en pratique. Cela dit, Delirium se regarde sans déplaisir, avec quelques meurtres bien gore. Assez fun finalement, à voir avec des potes en soirée, et se remater le clip de "Boys, boys, boys" juste après.

 

 

 

Flint
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