Dracula 73
Titre original: Dracula A.D. 1972
Genre: Vampirisme
Année: 1972
Pays d'origine: Angleterre
Réalisateur: Alan Gibson
Casting:
Christopher Lee, Peter Cushing, Stephanie Beacham, Christopher Neame, Michael Coles, Caroline Munro et la participation du groupe Stoneground...
Aka: Dracula '72 / Dracula Chases the Mini / Dracula Chelsea '72 / Dracula Today
 

Un siècle après la destruction de Dracula par Van Helsing, le prince des ténèbres est de retour ressuscité par l'un de ces disciples, Johnny Alucard. En effet celui-ci profitant de son ascendant sur un petit groupe de jeune, va organiser une messe noire et ressusciter son maître. Parmi les participants se trouve justement Jessica , la nièce d'un descendant de Van Helsing.
En 1968 alors que Charlton Heston s'écrase sur la planète des singes, Rosemary donne naissance à un bébé plutôt diabolique et les morts en profitent pour sortir de leurs tombes. Trois films très différents mais qui marquent une date dans le cinéma fantastique contemporain. Le vent tourne les grands studios commencent à s'intéresser au fantastique et en même temps des indépendants réalisent avec trois fois rien de petit film particulièrement novateur et effrayant qui de plus rapporte beaucoup. Le gothisme flamboyant et sensuel des productions Hammer est entrain de s'éteindre laissant la place a une violence plus réaliste et un érotisme plus démonstratif (le hardcore pointe le bout de son...). En 1970 sort sur les écrans américains un petit film intitulé "Count Yorga Vampire" réalisé par Robert Kelljan, c'est une tentative (ratée) de transposition du mythe vampirique dans un contexte contemporain fortement inspiré par le film de Romero, le film fut un tel succès qu'il entraîna une suite. Face a ces changements le firme anglaise, sous la pression de son distributeur américain la Warner, va essayer de rajeunir sa série "Dracula".

 

 

Si l'idée d'une nouvelle interprétation plus contemporaine du roman est intéressante, il est très peu probable que la Hammer fut capable (ou aie l'envie) de modifier et de revisiter entièrement le concept de base. La démarche de la firme anglaise était avant tout de contenter leur distributeur américain et de retrouver les faveurs d'un public parti voir ailleurs, n'oublions pas qu'a l'époque la Hammer avait beaucoup de mal de distribuer ces films sur le territoire américain.
Pour mener à bien le projet la firme recrute deux téléastes : le réalisateur Alan Gibson dont la réalisation terne, impersonnelle et sans imagination ne fera jamais une seconde illusion et le scénariste Don Houghton qui travailla notamment sur la série "Dr Who". Certes la télévision anglaise est riche en réalisateurs et scénaristes de talent, encore fallait il tomber sur les bons.
Le scénario de Houghton n'est qu'une pale photocopie de celui d'"Une Messe pour Dracula" et ne fait que greffer maladroitement les deux personnages centraux du "Cauchemar de Dracula", Van Helsing / Cushing et Dracula / Lee dans un environnement contemporain des plus stéréotypé. En effet l'action du film se situe en Angleterre en 1972, date de réalisation du film, la jeunesse Londonienne de l'époque est montrée comme une bande de hippies désoeuvrés et bohèmes à la recherche d'émotions fortes.
Reconduire le duo mythique Cushing / Lee, une quinzaine d'années après leur premier affrontement, était en soi une des rares bonnes idées (plus commercial qu'artistique) du projet. A condition d'être située dans le cadre d'une éventuelle passation de pouvoir de Van Helsing vers sa nièce et Dracula vers son disciple (Alucard étant l'anagramme de Dracula). Au lieu de cela devant l'incapacité (ou l'incompétence) de leur successeur les deux stars reprennent (mollement) le combat entamé auparavant.

 

 

Heureusement comme dans toutes productions Hammer qui se respecte le film nous réserve son lot de jolie fille. L'actrice anglaise née à Casablanca Stéphanie Beacham est l'une des dernière pin-up de la hammer, future vedette de la série "The Colbys" cross over de "Dynasty", elle se fit remarquée l'année précédente dans le sulfureux "Corrupteur" au côté de Marlon Brando où l'on pouvait à loisir admirer sa splendide plastique. Elle tourna dans quelques autres productions fantastiques telles que "House of mortal Sin" , "And Now the screaming Starts", "Inseminoïd" ou "Schizo".
L'autre atout de charme du film est Carolyn Munro dans un rôle bien trop court, elle sera en effet la première victime du conte. L'actrice qui incarnera le rôle de Stella Star dans "Starcrash" et la fameuse Naomi pilote d'hélicoptère qui mitraille la Lotus Esprit de Roger Moore dans "L'espion qui m'aimait". L'actrice se frottera de nouveau au vampire dans l'intéressant "Capitaine Kronos, Tueur de Vampires" de Brian Clemens.
Le film se voudrait un Dracula neuf et moderne pourtant ce dernier n'affrontera jamais le monde moderne, puisqu'il restera confiné dans une église en ruine. Dire qu'à l'origine le big boss de la Hammer voulait que ce métrage se passe entièrement dans un cimetière ! C'est d'autant plus dommage que le personnage dans le roman montre un réel sens de l'adaptation et une curiosité envers tout ce qui est nouveau et moderne. Van Helsing (en fait l'ancêtre de celui du "Cauchemar de Dracula") n'est guerre mieux loti, il est présenté comme un anachronisme ambulant qui semble vivre dans le passé attendant le retour de son ennemis. Véritable antithèse de son ancêtre présenté dans le chef d'oeuvre de Fisher comme un savant érudit au fait des dernières inventions de son époque. Ce qui fit dire à l'époque à certain critique que le film était une apologie du puritanisme castrateur et bourgeois représenté par le personnage de Cushing / Van Helsing contre l'anarchie et l'amour libre incarné par Lee / Dracula et les jeunes hippies, diantre !

 

 

Paradoxalement ce qui à l'époque paraissait particulièrement caricatural prend à l'heure actuelle un petit cachet rétro pas désagréable qui sauve le film de la négation total. En effet a part le décolleté de la pulpeuse Stéphanie Beacham (rien avoir avec le joueur), les affrontements entre Cushing et Lee et la belle Carolyn Munro se faisant éclabousser de sang lors d'une messe noire, il n'y a guerre de quoi se pavoiser. Reste une vision caricaturale du Chelsea londonien des années septante, une sorte d'"Austin Power" version Dracula avant l'heure.

 

The Omega Man
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