Dracula vit toujours à Londres
Titre original: The Satanic rites of Dracula
Genre: Vampirisme
Année: 1974
Pays d'origine: Angleterre
Réalisateur: Alan Gibson
Casting:
Christopher Lee, Peter Cushing, Joanna Lumley, Freddie Jones, Michael Coles, Barbara Yu Ling, Valerie Ost, Richard Vernon, Patrick Barr...
Aka: Count Dracula and His Vampire Bride (Etats-Unis) / Dracula Is Alive and Well and Living in London / Dracula Is Dead... and Well and Living in London / Rites of Dracula
 

De grandes personnalités assistent à des réunions dans un mystérieux manoir. Cela inquiète Scotland Yard. Un policier mourant apporte des photos compromettantes pour ces personnalités et pour un ministre du gouvernement au commissaire. Comprenant que cette histoire est explosive, le commissaire fait appel à l'inspecteur Murray de Scotland Yard qui lui contacte aussitôt Van Helsing, professeur spécialisé dans les sciences occultes.

 

 

L'année suivant "Dracula 73", la même équipe Gibson / Houghton récidive en signant ce que l'on peut considérer comme le dernier film de la série avec Christopher Lee et comme légèrement plus réussit que son prédécesseur. Pour une fois le script plein de rebondissements réservait son lot de bonnes idées dont la plus ironique était de transformer le prince des ténèbres en prince de la finance. Infiltrant, grâce à son pouvoir hypnotique les hautes sphères du pouvoir (politique, militaire et religieux), il peut à loisir préparer son projet d'anéantissement de l'humanité via la propagation d'une souche très virulente de la peste bubonique. Une sorte de suicide qui serait l'écho d'après certains de la décision de Lee de ne plus reprendre son rôle.
Malheureusement une fois de plus la réalisation médiocre de Gibson et des fautes de goûts torpille le projet pourtant prometteur. Si ce curieux mélange d'action, d'espionnage et d'horreur a bien du mal à convaincre, il donne lieu à quelques séquences particulièrement intéressantes. On notera parmi celles ci une cave peuplée de femmes vampire enchaînées à leur cercueil (on dirait du Rollin) et qui seront détruites grâce au système d'incendie, le rôle de la secrétaire kidnappée, transformée en femme vampire et attaché dans la même cave ou la garde personnelle de Dracula composée non plus de gitan, mais d'homme de main se déplaçant en moto et revêtu de très saillant gilet afghan. Paradoxalement ce sont les passages ou apparaît Dracula / Lee qui sont les plus faibles, pourquoi diable son personnage est il obligé, même au vingtième siècle, de porter une cape. Ce qui nous fait penser que ce "Dracula" aurait put être un excellent film s'il n'avait justement pas été un "Dracula".

 

 

Le personnage de Van Helsing, toujours aussi anachronique, participe beaucoup moins à l'action pure (fusillades, poursuites, ...). Laissant enfin ce privilège aux "jeunes" : sa nièce Jessica et l'inspecteur Coles (rescapé de l'épisode précédent). Mais son incontestable expérience dans le domaine de l'occultisme lui permet de prodiguer de précieux conseils. Il mènera d'ailleurs sa propre enquête parallèlement ce qui l'amènera sur la piste du mystérieux D. D. Dehan et évidement dans les griffes de son ennemi. Pendant que l'inspecteur Coles sauvera Jessica, le duo Van Helsing / Dracula se retrouve pour un dernier face à face qui fait bien pâle figure face à leur affrontement épique dans "Le Cauchemar de Dracula".
Notons l'arrivée dans la série d'un érotisme plus démonstratif, fini les décolletés qui laissaient imaginer d'opulentes poitrines, les chemises de nuit tombent et dévoilent leurs trésors cachés (n'oublions pas que la censure anglaise est l'une des plus stricte). Hélas en ces temps de récession et de crise pétrolière les plantureuses créatures de la nuit ont laissé la place à des squelettes décharnés. Ainsi la blonde et généreuse Stéphanie Beacham à céder sa place à la maigriotte Joanna Lumley. James Bond Girl entre aperçue dans "Au Service Secret de sa Majesté" et interprète de Purdey dans la dernière série des "Chapeaux Melons / The New Avenger". La pauvre a bien du mal à remplir la robe blanche que portait sa devancière.
Triste baroude d'honneur pour le Prince des vampires, alors que la firme anglaise avait réussit quelques variations intéressantes notamment avec sa trilogie inspirée de la "Carmilla" de Sheridan le Fanu, "The Vampire Lovers, "Lust For a Vampire", "Twins of Evill". Des films qui connurent leur petit succès malgré (à cause) leur démêlée avec la censure et une très mauvaise distribution aux Etats-Unis. Inspiré des méfaits de la fameuse comtesse sanglante les films ne lésinèrent pas sur l'érotisme à base de vampire saphique (Ingrid Pitt fut l'une des révélations de la série) et une violence graphique des plus démonstrative. Une trilogie à laquelle on peut ajouter "Countess Dracula", "Les 7 Vampires d'or, "Le Cirque des Vampires et le fameux "Capitaine Kronos". Preuve que l'on pouvait encore innover sinon surprendre dans le domaine du vampirisme, encore fallait-il que le coeur y soit.

 

 

La Hammer a inventé un style propre très reconnaissable qui marque encore aujourd'hui des générations de cinéphiles, un style qu'illustrait parfaitement la série des Dracula. Malheureusement les producteurs pour de mauvaises raisons et de discutables choix artistique finirent par enlever tout l'intérêt attractif (voir sexuel) du mythe et faire du comte un simple séide du mal. Christopher Lee dégoûté et perplexe par l'orientation que prenait son rôle décida d'abandonner le personnage et de partir aux Etats-Unis. Son départ atterra la fin de la série, le personnage apparaissant une dernière fois sous les traits de John Forbes-Robertson dans "Les 7 Vampires d'Or".

 

The Omega Man
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