Exorciste 2, l'Hérétique, L'
Titre original: Exorcist II : the Heretic
Genre: Possession , Fantastique
Année: 1977
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: John Boorman
Casting:
Linda Blair, Richard Burton, Louise Fletcher, Max Von Sydow...
 

Quatre années après les évènements du premier film, Regan suit une thérapie afin de lui faire oublier les cauchemars qui semblent être les uniques séquelles de sa possession démoniaque. Mais le père Lamont, chargé d'enquêter sur la mort du père Merrin, semble être persuadé que le démon Pazuzu n'a pas quitté Regan et que la jeune fille, en plus de se souvenir de tout ce qui lui est arrivé, lutte secrètement pour empêcher le mal de refaire surface en elle. Chose qui sera confirmée après une séance d'hypnose, où Lamont découvrira en outre le passé de Pazuzu et l'une de ses luttes avec Merrin...

 

 

Pas évident de faire une suite à "L'Exorciste". Même pour John Boorman, qui sortait alors de "Delivrance" et de "Zardoz", et qui avait déjà été approché pour réaliser le premier film. D'autant plus compliqué que l'ambiance au sein du casting allait se révéler exécrable, entre une Louise Fletcher désireuse de changer le scénario, une Linda Blair aux caprices de diva, et un Richard Burton porté sur la bouteille. A cela s'ajoutait en plus la pression d'être la séquelle d'un des films les plus rentables et les plus acclamés de l'histoire du cinéma, et d'avoir le plus gros budget jamais dépensé par la Warner... Bref, c'était pas gagné d'avance.
Et au final, et bien malgré l'honorable tentative de Boorman et de ses scénaristes de ne pas repiquer le postulat de départ du premier film (il aurait été facile de remplacer Regan par un autre personnage, Merrin et Karras par d'autres prêtres et le tour aurait été joué), il faut admettre que "L'Exorciste 2, l'Hérétique", est raté. Mais tout en étant mauvais, il est plutôt hétérogène dans sa médiocrité.

 

 

Le début peut ainsi faire illusion, avec ses efforts pour nous montrer la lutte que se livrent le bien et le mal chez Regan. Puis intervient la partie en Afrique, où Lamont cherche à retrouver la trace d'un sorcier qui fut autrefois possédé par Pazuzu et exorcisé par Merrin. Là, en plus de donner une origine à un démon qui pour des raisons d'impact sur le public aurait dû rester dans l'ombre, et en plus d'approfondir de manière totalement vaine le personnage de Merrin, Boorman commet de nombreuses erreurs, et pas des moindres.
Certaines touchent même au nanar : les séquences de vol à dos de sauterelle (!), ou encore quelques dialogues : "Si le démon cherche à s'emparer de ton corps, je lui vomirai un léopard" nous déclare tout net le sorcier local... Mmm... Les décors de cette partie du film sentent en outre le carton pâte à plein nez, de même que la photographie, d'un orange saturé à faire baver l'image de vos VHS usagées. Bref cette partie Africaine est un ratage total, une sorte d'incartade dans un cinéma d'aventure mystique qu'il n'était pas difficile de dépasser par la suite, avec un retour en Amérique.
Retour qui garde certains défauts, comme un symbolisme plutôt lourd (les sauterelles, qui nous emmerdent plus qu'autre chose). Les relations difficiles avec l'Eglise, brièvement abordées avant la partie africaine, sont également totalement ignorées alors qu'elles auraient pu se révéler intéressantes. Mais Boorman préfère alors amener ses spectateurs vers un dénouement grotesque, qui fait la part belle à l'action et qui est lui aussi chargé d'un symbolisme peu engageant. Le réalisateur a visiblement été tiraillé entre ce que l'on attendait de lui (un film de trouille, ce que le film n'est pas, malgré quelques insuffisantes surimpressions du visage du démon sur celui de Regan), entre un scénario plutôt débile et entre quelques bonnes idées qu'il n'a pu explorer (la lutte interne entre le bien et le mal, l'alliance puis la rivalité entre la science et de la religion)...

 

 

Franchement bancal, le film peut être parfois risible, mais laisse surtout une impression de gros gâchis. Un peu à l'instar de la musique signée Ennio Morricone, qui colle toujours parfaitement aux scènes qu'elle illustre, y compris aux scènes les plus ratées.



Note : 4/10

 

Walter Paisley
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