Ninja III
Titre original: Ninja III - The Domination
Genre: Arts Martiaux , Ninja , Fantastique
Année: 1984
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Sam Firstenberg
Casting:
Lucinda Dickey, Sho Kosugi, Jordan Bennett, David Chung, James Hong....
Aka: Trancers / El poder del sable / Die Herrschaft der Ninja / Den sorte ninja
 

Un guerrier ninja mourant prend possession du corps d'une jeune américaine adepte de l'aérobic. Elle va alors, sous l'emprise du guerrier, exterminer les six policiers survivants responsables de sa mort avant de tomber amoureuse de l'un d'entre eux !

 

 

Durant les années 1980, le studio Cannon fut à l'origine de quelques franchises bien lucratives (Les séries du Justicier et de Portés Disparus…) ; l'une d'elles (celle des Ninjas) fut même à l'origine d'un sous-genre du film d'arts martiaux, appelé affectueusement le "hamburger ninja". La série fut produite dans le but de profiter de l’intérêt encore vivace suscité par les arts martiaux, suite à la déferlante des films de kung-fu des années 1970. L'implacable ninja avec Franco Nero et Ninja 2 : ultime violence, les deux premiers épisodes de la série, ayant particulièrement bien marché, les producteurs donnèrent carte blanche au réalisateur Sam Firstenberg (Ninja 2, mais aussi The Avenging Force) et au chorégraphe Shô Kosugi (déjà présent sur les deux premiers). La seule exigence fut d'utiliser la star montante du studio : la belle Lucinda Dickey. Totalement en roue libre, les deux hommes signent un film aux scènes d'action décomplexées et délirantes. Le ninja est ici présenté sous un jour plus fantastique, toujours comme un guerrier implacable mais qui possède certains pouvoirs magiques, ces exploits physiques relevant autant des arts martiaux que de la magie.

 

 

Le film est à peine commencé que nous assistons à un véritable carnage, perpétré par un tueur ninja qui doit exécuter sa cible sur un parcours de golf . Le contrat une fois accompli, ce dernier est poursuivi par une armée de policiers qu’il va massacrer un par un. Seule une poignée de rescapés va arriver à le neutraliser en le criblant de balles (efficace mais radical !). Le guerrier, avant de mourir, parvient à transférer son esprit dans le corps d'une jeune femme. Ce qui va lui permettre de se venger post-mortem des policiers responsables de sa mort. Évidemment, la jeune fille tombe amoureuse d'un des policiers, qui commence à soupçonner sa petite amie d'être responsable du regain de morts sauvages dans son entourage. Heureusement, débarque directement du Japon un autre guerrier ninja mais borgne (Shô Kosugi), qui a des comptes à régler avec le défunt.
Cela tombe bien, dans la mesure où un ninja ne peut être tué que par un autre ninja. Tout cela finira dans un monastère bouddhiste, où l’esprit du mort prendra possession des moines pour combattre son ennemi.

 

 

Le film s'articule autour de plusieurs scènes d'actions spectaculaires, une parfaite symbiose entre les cascades et les chorégraphies martiales. Ceci permet au réalisateur de mettre en avant les fabuleux pouvoirs de son guerrier. Ainsi, notre ninja bondit sur le toit des voitures de police et aveugle son conducteur en transperçant le toit de son poing, s’accroche à un hélicoptère en plein vol, arrache un motard de son véhicule à mains nues et explose en deux le casque du même motard (des années avant Ong-bak)... Pour lier un peu le tout, le script ajoute une petite touche fantastique, avec des scènes de possession particulièrement kitsch à base de sabre volant (attention au câble visible), de jeu vidéo hypnotiseur et d'armoire gloutonne (merci Poltergeist).

 

L'ensemble nous entraîne inévitablement vers une séance d'exorcisme chinois assez folklorique, menée par ce bon vieux James Hong. Acteur américain d’origine chinoise, celui-ci est apparu dans presque toutes les séries télévisées américaines des années 70-80 et dans une bonne centaine de films ("Jack Burton", "Missing in Action", "Blade Runner"...). Dans le rôle de la possédée qui se transforme en super guerrier, on retrouve l'actrice Lucinda Dickey, vedette du cultisme "Breakin' ". A l'époque, la belle était l'une des valeurs montantes du studio. Athlète devenue danseuse pour les besoins de son précédent film, elle se mit aux arts martiaux et réalisa la plupart de ses cascades, donnant encore un peu plus de réalisme aux combats. Le gentil ninja n’est autre que l’acteur japonais Shô Kosugi, combattant émérite qui bâtit sa carrière en grande partie sur le personnage mythique du ninja. On a pu le voir dans "Rage of Honor", "Prière pour un tueur", "Black Eagle" ou l’éphémère série télé "The Master/L’Homme au katana" avec Lee Van Cleef.

 

 

En résumé, cette petite production Cannon sans prétention est une bande dessinée " live " drôle et rythmée, reliquat d’un sous-genre aujourd’hui en plein revival (voir le coffret sorti récemment), un mélange de mythologie asiatique (le ninjutsu), d'aérobic (histoire de mettre en valeur l'athlétique Lucinda) et de fantastique (ceci contre l'avis de Kosugi). Le film sera jugé trop délirant et trop fou pour le public lambda occidental, mais pas assez pour les spécialistes du genre qui (inévitablement) le compareront aux productions chinoises. Le film, qui est pourtant le meilleur de la franchise, sera un échec cuisant au box-office. Ce qui entraînera la fin de la série des " Ninja ", et le départ de Kosugi. Cela étant, les producteurs enchaîneront avec une nouvelle équipe sur une franchise parallèle intitulée American Ninja/American Warrior, toujours réalisée par Sam Firstenberg, mais où cette fois le blond occidental Michael Dudikoff devient le héros !

 

 

The Omega Man
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