Blood Feast
Genre: Gore , Horreur
Année: 1963
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Herschell Gordon Lewis
Casting:
William Kerwin, Mal Arnold, Connie Mason, Lyn Bolton...
 

Si Blood feast se traîne une réputation de film culte, c'est bien entendu car il s'agit officiellement du premier film entièrement dévolu aux joies du gore. Chose qui a tendance à légèrement faire oublier le film en lui-même, voire même à le faire exagérément passer pour ce qu'il n'est pas : un film indispensable.
Fuad Ramses est un égyptien émigré aux Etats-Unis, où il tient une épicerie de produits exotiques. Du moins en apparence, car le bonhomme n'est en fait rien d'autre qu'un adorateur d'Ishtar, terrible déesse de l'Egypte antique. Et dans le but de faire revenir sa maîtresse, Fuad va oeuvrer à l'ancienne : une paire de vierges assassinées pour obtenir les organes vitaux nécessaires à la résurrection, et même l'organisation d'un banquet où les pauvres convives devront à leur insu déguster toute cette barbaque humaine. Sauf si bien sûr la police l'en empêche avant...

 

 

Eh bien, premier film gore ou non, nous avons là, avouons-le, un beau petit nanar. Prenons tout d'abord le jeu d'acteur, en règle générale fort comique dès qu'un personnage se doit de mettre un minimum de conviction dans son jeu. Le syndrome Bela Lugosi, celui du jeu théâtral à outrance, vient ansi immédiatement à l'esprit lorsque Fuad Ramses (à qui l'on a par ailleurs donné un look égyptien très caricatural, avec gros sourcils et regard fixe) tente de fasciner ses interlocuteurs.
Vincent Price vient également à l'esprit, lors des scènes où Ramses déclame ses incantations sur l'autel d'Ishtar. Ou alors, plus banal, l'interprétation tout bonnement hors sujet, avec des acteurs ne sachant pas réciter leur texte (en gros, dès qu'un pauvre bougre doit pleurer la mort d'un de ses proches, seul le contexte nous permet de déceler s'il s'agit de pleurs ou de rires). Autre défaut : un scénario plus que bancal, principalement tout ce qui touche à l'enquête policière. Il est assez hilarant de voir les policiers être incapables de tirer des conclusions que le spectateur, n'eut-il été déjà au courant de l'identité du tueur, aurait pu découvrir très facilement.
Enfin, rajoutons aussi les désastreux éclairages, principalement ceux des scènes de nuit, où les pauvres acteurs se prennent la lumières des projecteurs en plein dans la gueule (quand il ne s'agit pas du kitchissime effet de gyrophare des voitures de police).

 

 

Est-ce pour autant que tout est mauvais ? Non, car tout d'abord, et c'est bien là le principal, le gore est bel et bien présent. Rien concernant les meurtres ne nous est caché. Et puisque ces meurtres sont vraiment assez sauvages, le quota est rempli, même si les effets sanglants sont naïvement d'un rouge très vif (histoire de bien faire ressortir le sang qui coulait alors pour la première fois à flots dans un film). Les actrices sont aussi charmantes et plutôt bien avantagées, ce dont Lewis a pleinement conscience. Connie Mason, playmate de l'année 63, n'a pas été embauchée pour rien (même si pour ma part je trouve que son bronzage de blonde rôtie aux UV n'est pas très très esthétique).
Mais enfin, cela fait un peu léger tout de même. On pourra toujours arguer que le film ne se prend pas au sérieux. Certes. Preuve en est la scène où le personnage de Mason ne cesse d'interrompre le sacrifice final par ses rires niais à tel point que l'on prend pitié pour le pauvre Fuad, qui en plus joue sur le côté "Je suis un vieil homme, je n'en ai plus pour longtemps, faites-moi plaisir"... Mais tout de même, le ton, même si foncièrement badin, est loin d'être aussi décomplexé que sur 2000 maniacs, le film suivant de H.G. Lewis.
Ce dernier semble quelque peu avoir ici le cul entre deux chaises : le côté grand-guignol, dont il est l'héritier, et un côté plus sombre, probablement dû à l'hésitation sur l'emploi du gore (pour faire rire ? pour choquer ?). Bref un galop d'essai moyennement convaincant.

 

 

Note : 5/10

 

Walter Paisley
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