Tripper, The
Genre: Horreur , Slasher
Année: 2006
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: David Arquette
Casting:
Jaime King, Lukas Haas, Jason Mewes, Balthazar Getty, Paul Reubens, Courteney Cox, Paz de la Huerta, Alan Draven, Ben Gardiner...
 

Dans les années 80, un bûcheron se voit contrarié dans son travail par un groupe d'écologistes venu protester contre la déforestation. L'un des protestants frappe le bûcheron, mais mal lui en prend puisque Gus, l'enfant se saisit d'une tronçonneuse à portée de main pour attaquer l'écologiste zélé et lui trancher la moitié du cou. Vous vous en doutez, le bonhomme mourra atrocement tandis que l'enfant ira passer quelques années dans un asile.
Les années passent... un concert à tendance 'Peace and Love' doit avoir lieu au même endroit. Voici qu'une bande de potos débarque célébrer l'évènement dans leur fourgonnette à fleur. A peine arrivés, ils s'arrêtent dans un bar dans lequel ils sont pris à parti par 3 rednecks décérébrés. Tout cela ne commence pas sous les meilleurs hospices. Ils arriveront à se dépatouiller tout de même pour atteindre enfin le coeur dudit festival. Oui mais certains pèlerins chevelus se mettent à disparaître tour à tour. Un drôle de tueur semble rôder aux alentours découpant nos hippies à coups de hache...

 

 

Je ne vais pas tourner autour du pot, "The Tripper" est un film assez pauvre et à la portée des plus minimale pour le sujet abordé. Lorsqu'on le découvre sans strictement rien savoir du script (ce qui fut donc mon cas pour une première vision), cela peut fonctionner à peu près et l'on pourra se laisser surprendre par ce tueur portant un masque de Ronald Reagan (surnommé donc The Tripper pendant longtemps au Etats-Unis) qui n'apparaît du reste entièrement qu'à mi-parcours. A revoir le film ou même simplement à regarder les horribles jaquettes des différentes éditions mettant en valeur l'ex-président tenant une hache, c'est simple, il ne reste plus grand-chose à découvrir. Le film est tué dans l'oeuf, et comme le père Arquette nous balance dans sa forme, un slasher on ne peut plus classique avec son préambule en flash-back puis fait un bond jusqu'à aujourd'hui avec une galerie de personnages dont aucun n'est fouillé, dispersant ainsi son scénario archi-rebattu pour arriver à la 45ème minute où enfin notre 'Reaganien' est dévoilé (quelle surprise !), autant dire pour le moins que ça ne prend personne à revers.
Ni pire ni meilleur que la moyenne du genre, on sent que le réalisateur connaît bien le genre puisque sa structure est ni plus ni moins la même que ce à quoi on déjà assister moult fois sans frémir. Là-dessus, David Arquette tente de se démarquer du lot, avec une espèce de charge bouillabesque anti-républicaine, dotée d'humour soit, mais qui ne dit rien sur rien. Les républicains avec Reagan en tête de liste sont bêtes et méchants voilà tout, et ainsi Arquette et ses copains se font un chamboule tout sur l'un de ses plus âpres représentants en compagnie de son épouse et de quelques potes acquis à la même cause semble lui suffire...

 

 

Alors si l'on est bien content pour eux, et si ceux-ci semblent bien s'être marrés durant le tournage, celui qui trinque pour le coup, c'est le spectateur, qui aura le droit le plus légitime de trouver le spectacle d'une lourdeur époustouflante et d'un répétitif des plus ennuyeux. Le film fait finalement le même effet qu'une bande de jeunes scandant en se marrant durant 90 minutes : "Quel bouffon ce Sarkozy !", sans jamais vraiment rien développer et qui plus est satisfaits d'eux-mêmes. Ainsi on ne pourra même pas parler de "brûlot", de "pamphlet" ou de je ne sais quoi encore, mais plutôt d'un spectacle aussi vide et vain politiquement qu'il l'est au niveau de son approche du genre. A ce titre, apprendre que David Arquette a bossé durant 4 ans sur ce projet laisse même pantois puisque rien n'y est jamais développé, et on dira qu'il a passé tout son temps et énergie a tenter de livrer un spectacle 'comme les autres' histoire de se prouver à lui-même qu'il en était capable. Le tout avec le poil de suffisance agaçant évoqué un peu plus haut. Il n'y aura donc pas grand-chose pour le sauver ou pour le racheter.
Seules quelques notes d'humour sont de bon aloi, ainsi cet encart au début du film, une citation de Reagan qui parle d'elle-même : "Un hippie est quelqu'un qui ressemble à Tarzan, marche comme Jane et sent comme Cheetah". Et si finalement Reagan était plus drôle que les auteurs du film ? Et bien c'est fort possible puisque c'est dans ses citations que l'humour est le plus efficace. Une intervention télévisée nous rappellera également que "Le ketchup est un légume", idée qu'avait en son temps défendue notre sympathique républicain et puis c'est tout ! Ah si, le cochon de la ferme dans laquelle évolue notre tueur se nomme Geoge W. Ha ha ! Voilà où se situe le soi-disant cynisme de "The Tripper". A moins que ce soit dans son générique final où apparaissent hors jeu des personnages comme Martin Luther King, Gandhi ou encore Bill Clinton affublé du sous-titre "affaire interne". Comprenne qui pourra, d'ailleurs je cherche encore ce que ça vient faire dans le film qui tout du long ne s'en sera pris qu'à un seul et unique camp...

 

 

Bref passons et gageons que quelqu'un saura me donner un jour la réponse là-dessus. Mais alors le spectacle dans tout cela ? Le suspens, les meurtres, la progression dramatique ? Et bien c'est un ratage complet, un naufrage en forêt. Soit, un slasher à l'ancienne pourquoi pas ? Mais à vouloir brasser autant de personnages, le film ne cesse de se disperser pour ne plus parler de rien et surtout ennuyer. On a le droit à trois rednecks à peine là pour nous égarer mais qui prennent pourtant 10 bonnes minutes de pellicule, allant jusqu'à se venger plus tard de l'altercation au sein du bar, à coup de paintball dans la forêt, ce qui paraît totalement dispensable au film (et con comme pas permis), nuisant et à sa crédibilité et à son rythme, quand bien même voudrait on nous faire croire qu'ils ont un rôle à jouer dans l'histoire. On a aussi droit à une galerie de personnages tous plus vite torchés les uns que les autres. Ainsi défilent l'organisateur du festival, le maire de la ville, le shérif (un peu comme dans "Jaws" en version hache et forêt), les musiciens, l'assistant crétin du shérif, le barjot du coin (des fois que ça serait lui le tueur, tiens donc tu m'en diras tant...), ainsi qu'une ribambelle de jeunes qui en plus - comme si ça n'était pas suffisant - ont d'anciens contentieux à régler entre eux !
Pas étonnant qu'on ne s'intéresse à aucun personnage puisqu'il ne s'arrête vraiment sur aucun. De fait, et c'est toujours un peu la même chanson, comment s'intéresser à leur sort ? On aura beau avoir quelques meurtres bien sanglants qu'on restera sans cesse sur sa faim. D'autant que la mise en scène de Arquette est loin d'être un modèle du genre. Au niveau des scènes choc, c'est convenu pour ne pas dire mille fois vu. D'ailleurs de manière générale, il alterne un peu tout et n'importe quoi, comme une vision subjective de Gus le tueur filmée comme un documentaire de la guerre du Vietnam, ou encore des visons psychédéliques de jeunes sous LSD, assez laides et surtout peu crédibles, et puis toutes les bonnes vieilles ficelles défilent à la queue leu leu, allant des effets de surprises appuyés par de subits effets sonores, à des retournements de situations tirées par les cheveux, avec une fin téléphonée comme on ose plus en faire.
Ah oui avec tout ça j'allais oublier que par moments, la photographie des sous-bois en lumière naturelle est très belle...

 

 

Note : 3/10

 

Mallox
 
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