Hello Mary Lou : Prom Night 2
Titre original: The Haunting of Hamilton High
Genre: Horreur
Année: 1987
Pays d'origine: Canada
Réalisateur: Bruce Pittman
Casting:
Wendy Lyon, Michael Ironside, Lisa Schrage, Justin Louis, Terri Hawkes...
 

1957 - Le plus grand désir de Mary Lou Maloney est de devenir la reine du bal de fin d'année, et de coiffer la couronne. Juste avant la proclamation des résultats, Billy, son fiancé, la découvre dans les bras d'un autre. Pour se venger, il lance un pétard bricolé lors de la cérémonie et la robe de Mary Lou prend feu, elle décède de ses brûlures. Trente ans plus tard, Billy revient à l'école en tant que principal. Son propre fils fréquente une sérieuse candidate à l'investiture pour l'année 1987 : Vicki Carpenter. La soirée se rapproche, la mère de Vicki ne veut pas lui acheter une nouvelle robe. En désespoir de cause, Vicki trouve une robe dans les stocks de l'école et des accessoires : une cape et une couronne avec l'inscription "Prom Night 1957". Vicki ignore que ces attributs ont appartenu à Mary Lou. Bientôt, la voilà en proie à des visions et des prémonitions, tandis que son comportement change.

 


Le premier film de la série exploitait sans trop d'imagination et de conviction le filon des psychokillers, en empruntant la reine des scream queens de l'époque, Madame la Baronne Jamie Lee Curtis, encore auréolée de ses prestations dans "Halloween" et "Fog". Le fameux "Prom Night" ou bal de fin d'année est une véritable institution scolaire bien établie outre atlantique, où les garçons portent des costumes affreux et les filles des robes d'un mauvais goût typiquement américain. Après la proclamation de la reine du bal, le tout finit généralement en beuverie à l'arrière d'une voiture ou dans un motel miteux avec en prime un mal de tête pour les plus chanceuses. Le film fort peu original (qui entraînera en 2007 un remake encore moins original) rapportera suffisamment de billets verts pour qu'une suite soit envisagée. Mais au lieu de suivre la piste ultra balisée de la suite copiée/collée (genre "Vendredi 13 & co"), les producteurs décident de changer d'orientation. Ils s'accaparent un scénario intitulé "The Haunting of Hamilton High", et le tueur en série devient alors une créature surnaturelle. Il est évident que le succès surprise "Des Griffes de la nuit" n'est pas étranger à ce revirement. Au hasard, on pourra également citer d'autres sources d'inspiration comme "Carrie" (la scène du bal, et le rôle de la mère : une bigote qui semble avoir oublié la signification du mot sexe), ou "L'Exorciste" (la jeune fille possédée dont le comportement changeant trouble ses proches).

 


Malgré tout ces empreints, cette petite production garde pourtant une certaine originalité et arrive même à surprendre par ses excès, notamment par rapport aux mœurs de Vicky qui subit l'influence de Mary Lou. Le film assène alors quelques séquences bien senties ou se mélangent la terreur, une certaine poésie macabre (le tableau noir qui engloutit Vicky) et un érotisme parfois très démonstratif pour une production anglo-saxonne de ce type (lesbianisme, inceste…). Une scène résume parfaitement cette atmosphère malsaine, on voit Vicky dans sa chambre juste avant de se rendre au fameux bal. Elle est vêtue de sa plus belle robe et chevauche un cheval de bois en introduisant son majeur dans la bouche de l'animal à la langue baveuse et aux yeux injectés de sang. Ensuite elle embrasse langoureusement son paternel qui n'en demandait pas tant avant de projeter sa mère, qui a surpris la scène, à travers la porte d'entrée. C'est le résultat de l'emprise de Mary Lou la dévergondée sur la timorée Vicky, qui se transforme peu à peu en une implacable séductrice qui n'hésitera pas à écarter (même de manière brutale) quiconque se met entre elle et sa future couronne. Ainsi, elle n'hésitera pas à vamper sa meilleure amie sous la douche avant de la poursuivre dans les vestiaires et de la tuer en l'écrasant entre deux armoires, le tout dans le plus simple appareil (on ne perd rien de l'anatomie de l'actrice !). Même sa principale rivale qui ira jusqu'à pratiquer une friandise buccale pour être certaine de remporter le concours ne pourra empêcher le sacrement de Vicky et le retour de Mary Lou. En effet, lors du sacre final, la perverse Mary Lou revient enfin parmi nous lors d'une séquence de résurrection particulièrement impressionnante.

 


En dépit d'une réalisation standard et d'une mise en place un peu laborieuse, "Hello Mary Lou" reste une agréable surprise, un film aux références parfaitement assumées, qui parvient néanmoins à trouver son propre style. Les meurtres sont assez originaux, avec quelques idées bien déviantes; les effets spéciaux sont réussis et l'actrice principale particulièrement mignonne. En effet, on soulignera l'excellente prestation de la troublante Wendy Lyon, inoubliable dans la séquence des vestiaires ou elle nous fait un numéro à la "Freddy Kruger" mais en plus hot, histoire de titiller la libido des spectateurs mâles. A ses côtés, on trouve le vétéran Michael Ironside, interprète de "Scanners" et d'une kyrielle d'autres films et séries télévisées ("V"), qui ne semble guère concerné malgré son rôle majeur dans l'intrigue. Il passe son temps à se lamenter dans son bureau, en prenant cet air inquiétant dont il a le secret, livrant ainsi le minimum syndical requis.

Comme le laisse présager le final, Mary Lou reviendra une nouvelle fois dans "Prom Night III : The Last Kiss" (1990), puis sera remplacée par un cureton psychopathe dans "Prom Night IV: Deliver Us From Evil".

 

The Omega Man
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