En ce premier semestre 2013, Nicolas Bouchard est un auteur très présent en librairie que ce soit pour la réédition de sa saga de fantasy "L'empire de Poussière", de son roman de SF humoristique "Astronef aux enchères" ou encore de son polar historique "La sibylle et le marquis". Cet auteur qui touche à tous les genres revient également avec "Panopticon" chez Mnémos, un roman mélangeant justement les genres.

"Et si le XIXe siècle avait engendré des super-héros, quels monstres auraient-ils faits ?" s'interroge donc le quatrième de couverture. L'idée est intéressante, mais vend mal ce livre qui n'a pas forcément de super-héros, mais si l'on devait garder une référence en matière de comics : ce serait les mutants, car c'est finalement plus au X-men que j'ai pensé qu'à de vrai super-héros. Le tout reste pourtant éloigné de ce roman.
En 1820, un attentat a lieu à l'opéra de Londres, où le premier Lord a bien failli perdre la vie. Le plus étrange dans cet accident est qu'il a été commis par des créatures mythologiques dont on ne sait d'où elles sont sorties. Le plus étrange est qu'elle semble sortie de l'esprit d'un adolescent venu d'on ne sait ou et dont on ignore les motivations. La couronne d'Angleterre va demander au philosophe Jeremy Bentham de découvrir ce qui se cache derrière cet individu.
Ce roman est donc un thriller historique avec une touche de fantastique. Le côté historique est présent grâce à l'époque et à son personnage principal : Jeremy Bentham, un homme de science dont les théories vont être mis à mal par l'histoire qu'il va vivre. Une enquête qui va lui faire rencontrer des êtres qu'il n'aurait jamais pensé croiser, des êtres aux dons surnaturel qu'il va croiser aux quatre coins de l'Europe.
Seulement, un autre individu bien plus dangereux et énigmatique semble se cacher derrière ces enfants aux pouvoir effrayants. "Panopticon" n'oublie jamais ainsi d'être un thriller avec ce qu'il faut de violence et de rebondissements n'hésitant pas à verser dans le sanglant et dans le sadisme avec un certain talent. En effet, rien n'est jamais gratuit et sert à construire un puzzle des plus affreux.
La force de "Panopticon" réside aussi dans le style de l'auteur, très visuel, allant directement au fait et proposant des chapitres courts se terminant évidemment à un moment fatidique, nous donnant envie de continuer à lire. Ceci dit et même sans ça, le roman est captivant, trouvant toujours de nouvelles péripéties et des rencontres qui feront évoluer l'intrigue principale ainsi que la quête de Jeremy Bentham et de ses nouveaux élèves.
Car en plus d'être une quête de la vérité, comme tout bon roman policier, il y a aussi une quête plus classique, celle de l'endroit où tout est partie, celle où se cache peut-être le nemesis de Bentham, l'endroit qui donnera tout son sens au roman. Dommage que certaines péripéties sonnent parfois comme du déjà lu, même s'il faut bien admettre que Nicolas Bouchard sait à chaque fois retomber sur ses pieds pour mieux surprendre.
Le côté super-héros du quatrième de couverture n'est donc pas avéré. A moins que les pouvoir surnaturels transforment forcément leurs propriétaires en sauveur ou en méchant, mais des personnages comme Carrie ou Charlie en seraient alors. Il s'agit donc ici plutôt de personnages aux pouvoirs en avance sur leurs temps et qui ne seraient finalement monstrueux que par rapport à la morale qu'à leur nature. Là se cache le coeur de ce roman.

D'une ouverture versant dans l'horreur là plus pur à un final plutôt glaçant, " Panopticon" est un excellent thriller fantastique où les plus inhumains ne sont pas forcément les monstres, mais plutôt leurs créateurs. C'est également une fable utilisant les théories de son héros pour mieux les retourner contre lui. C'est également un roman captivant et divertissant, se posant des questions sur la nature de l'homme et de la morale.

Note : 8/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'auteur : http://nicolas-bouchard.blogspot.fr/

- Site de l'éditeur : http://www.mnemos.com/