Avatar des thrillers ésotériques, "Intérieur Nuit" suit les méandres d’une intrigue assez lâche qui fait télescoper un journaliste d’investigation un peu simplet sur les bords et un cinéaste à l’aura sulfureuse dont chacun des films d’horreur affecte psychologiquement les spectateurs. Suite au suicide présumé de la fille du réalisateur Stanislas Cordova, notre héros va rouvrir ses dossiers pour sombrer dans un univers opaque où, la vérité ne cessera de lui glisser entre les mains.Égaré dans le labyrinthe du langage cinématographique, le journaliste se perdra dans les spirales des interprétations, souvent induit en erreur par les admirateurs du réalisateur : les cordovistes. Il bringuebalera d’une information à une autre sans pour autant parvenir à saisir l'homme derrière l'artiste.Oeuvre qui s’intéresse à la figure de l’artiste maudit - dont nous fantasmons la vie et la psyché à l'image de ses productions -, "Intérieur Nuit" se révèle être d’une fréquentation très agréable. Le collage de texte, d’extraits de sites internet et de rapport de police tisse une toile d’araignée dans laquelle le lecteur et le narrateur naviguent en pleine opacité dans la caverne de Platon. Car que savons-nous de la valeur réelle des informations qui nous parviennent à travers nos écrans ? Ce ne sont souvent qu’interprétations fumeuses avec lesquelles chacun essaie de tirer la corde pour en déduire sa propre vérité. En cela le roman s’avère une remarquable satire de ce que nous tenons pour acquis...Malgré un style un peu insipide - Peut-être dû à la traduction ? -, Marisha Pessl maintient une tension constante et conserve une ambiguïté des plus rafraîchissantes dans un genre dont les fondations s’ébranlent très vite lorsque vient l’heure de clôturer par un ultime retournement de situation qui explicite avec la subtilité d’un discours du FN tous les tenants et aboutissants de l’intrigue.En achevant son récit sur une fin ouverte, l'auteur déploie le champ infini des interprétations multiples ! Un choix audacieux qui se fait de plus en plus rare et qu’il convient de saluer.Bien qu’inférieur à l’excellent "Conspiration des Ténèbres" de Théodore Roszack qui traite du même sujet, "Intérieur Nuit" est une belle tentative qui concilie l’amour de la littérature et du cinéma en un seul ouvrage. Gernier
Avatar des thrillers ésotériques, "Intérieur Nuit" suit les méandres d’une intrigue assez lâche qui fait télescoper un journaliste d’investigation un peu simplet sur les bords et un cinéaste à l’aura sulfureuse dont chacun des films d’horreur affecte psychologiquement les spectateurs. Suite au suicide présumé de la fille du réalisateur Stanislas Cordova, notre héros va rouvrir ses dossiers pour sombrer dans un univers opaque où, la vérité ne cessera de lui glisser entre les mains.Égaré dans le labyrinthe du langage cinématographique, le journaliste se perdra dans les spirales des interprétations, souvent induit en erreur par les admirateurs du réalisateur : les cordovistes. Il bringuebalera d’une information à une autre sans pour autant parvenir à saisir l'homme derrière l'artiste.Oeuvre qui s’intéresse à la figure de l’artiste maudit - dont nous fantasmons la vie et la psyché à l'image de ses productions -, "Intérieur Nuit" se révèle être d’une fréquentation très agréable. Le collage de texte, d’extraits de sites internet et de rapport de police tisse une toile d’araignée dans laquelle le lecteur et le narrateur naviguent en pleine opacité dans la caverne de Platon. Car que savons-nous de la valeur réelle des informations qui nous parviennent à travers nos écrans ? Ce ne sont souvent qu’interprétations fumeuses avec lesquelles chacun essaie de tirer la corde pour en déduire sa propre vérité. En cela le roman s’avère une remarquable satire de ce que nous tenons pour acquis...Malgré un style un peu insipide - Peut-être dû à la traduction ? -, Marisha Pessl maintient une tension constante et conserve une ambiguïté des plus rafraîchissantes dans un genre dont les fondations s’ébranlent très vite lorsque vient l’heure de clôturer par un ultime retournement de situation qui explicite avec la subtilité d’un discours du FN tous les tenants et aboutissants de l’intrigue.En achevant son récit sur une fin ouverte, l'auteur déploie le champ infini des interprétations multiples ! Un choix audacieux qui se fait de plus en plus rare et qu’il convient de saluer.Bien qu’inférieur à l’excellent "Conspiration des Ténèbres" de Théodore Roszack qui traite du même sujet, "Intérieur Nuit" est une belle tentative qui concilie l’amour de la littérature et du cinéma en un seul ouvrage.
Gernier
48 commentaire(s) pour cette critique