Les années soixante dix, nous sommes en pleine guerre froide. D'un côté les pays de l'est et Moscou. De l'autre, l'ouest, les Etats-Unis, la Grande Bretagne. De puissants réseaux d'espionnage ont été mis au point et même plus encore...
D'un côté il y a Harry Keogh et de l'autre Dragosani, deux personnages étranges et dotés de pouvoir fascinants. L'affrontement ne saurait tarder...
Le Nécroscope est un ouvrage prenant qui tient à la fois du James Bond (avec un peu moins d'action pure tout de même) et de X-men. Dans cette guerre discrète il est bon pour chacune des nations d'avoir son "mutant", des êtres aux puissants pouvoirs permettant d'espionner l'autre, de l'intercepter et de le contrôler. Alors on cherche, on collecte les voyants, les télépathes et autres.
Harry Keogh est à la base un garçon comme les autres, peut-être même un peu moins que les autres, pas très bon à l'école, pas sportif, un brin faible et malchanceux avec les filles. Mais du jour au lendemain il devient fort, sait se défendre et ses résultats scolaires montrent une aptitude hors du commun.
Dragosani, à des kilomètres de là , dépèce les chairs (il faut absolument avoir lu le début de ce roman pour comprendre ce que le mot gore veut dire !) pour voler le secret des morts. Keogh et Dragosani, deux pouvoirs proches qui vont s'affronter, car tous les deux peuvent communiquer avec les morts mais pas tout à fait de la même façon...
N'étant pas un grand amateur de romans d'espionnage, je suis complètement passé à côté des intrigues entre les grands réseaux mais par contre, et c'est je crois toute la force de ce roman, la vision que nous offre Lumley des vampires est vraiment originale et je n'en avais jamais vu une pareille à ce jour. En ce sens, c'est le personnage du Russe Dragosani qui a attiré toute mon attention et qui fait de ce Nécroscope un livre passionnant et mystérieux. S'il n'y avait pas eu cette histoire de vampire mutants, pas sûr que j'aurais autant accroché au livre, malgré toutes ses qualités et son final à couper le souffle.
Tout au long du roman, Dragosani rend visite à un non-mort qui repose en Roumanie, dans une tombe qu'il a découvert alors qu'il était enfant. Et à chaque fois qu'ils se retrouvent c'est l'occasion de discuter sur ce que sont véritablement les vampires, sur ce qu'est l'histoire de ces créatures et sur ce qu'elles sont réellement, loin, très loin du folklore classique. Lumley est loin des vampires en jabot, loin de la vision romantique que l'ont peut se faire des buveurs de sang. Non, ils sont ici des monstres, des êtres qu'un parasite habite malgré eux et qui en fait des créatures à part. La vampirisation de Dragosani est d'ailleurs l'un des meilleurs moments du Nécroscope, digne des meilleurs pages de Lovecraft, avec une créature gluante et repoussante. Cette histoire de Vampires est certainement ce qu'il y a de plus fascinant dans ce roman même si l'histoire de Harry Keogh, tout en étant somme toute classique, arrivera à captiver un lecteur passionné de fantastique simple et efficace.
Si l'histoire du Nécroscope avance lentement, sans beaucoup d'action, son côté mystérieux et son final stupéfiant ont de quoi surprendre et tenir le lecteur en haleine. Au final, j'ai pour ma part passé un très bon moment à la lecture de ce livre où l'on devine un important travail de recherche sur le phénomène vampire sans toutefois crier au chef-d'oeuvre. Certes, le roman de Lumley est superbement construit (rudement original même) mais s'il n'y avait pas Dragosani et le climat de guerre froide, le tout est d'un fantastique très classique basé sur des histoires de mutants comme on en voit beaucoup aujourd'hui. Loin d'être mauvais, le livre passionnera, je crois, surtout les amateurs de vampires qui ont envie de s'offrir une nouvelle vision de leurs "héros" préférés. On m'avait beaucoup parlé de ce livre et effectivement certaines pages sont de pures merveilles et certes je lierais le second tome mais je reste malgré tout sur ma fin. Un livre inintéressant, plaisant, mais pas forcement une lecture indispensable.
Note : 7/10
Le Cimmerien
- Ce roman a été réédité par bragelonne en 2009 avec une nouvelle traduction, signée par François Truchaud.