Le Seigneur des Mouches, c'est Baal-ZeBoub, plus généralement connu sous le nom de Belzebuth. Lorsque Dieu a gagné son combat contre les forces du Mal, il a décidé de faire subir le supplice d'inanition à Baal-zeboub en l'enchaînant dans les Enfers jusqu'à ce que mort s'ensuive. Mais partout dans le monde, des fidèles du seigneur noir ont continué à l'alimenter par des sacrifices humain, de terribles sacrifices de nouveau-nés non baptisés. Et au fil des siècles, Bal-zeboub a ainsi peu à peu repris des forces et le jour viendra où il pourra enfin briser ses entraves et reprendre son règne sur Terre. Ses terribles Apôtres veillent et parcourent le monde à la recherche de nouveaux fidèles à convertir, de pactes monstrueux à signer et de nouveaux nés à offrir en sacrifice.

En acceptant l'emploi de concierge au sinistre pensionnat de Dragstone, David Daniels ne pensait pas qu'il allait entraîner sa famille dans la terreur la plus noire et les faire sombrer dans une effroyable machination. Pourtant, situé en plein coeur du repaire des Apôtres de Baal-Zeboub, le pensionnat est le siège du Mal et ses habitants vont vivre la plus terrible des épreuves: affronter le mal en personne et affronter leur passé, leur destin et leurs plus grandes angoisses. La jeune Jenny Daniels est la plus menacée car elle renferme un terrible secret, qui la conduira à affronter aussi bien l'incarnation du mal le plus profond que le secret de ses origines. La lutte pour la survie, la lutte millénaire du bien contre le mal, ne fait que recommencer...

Une chose est certaine, c'est que Frédéric Gynsterblom aime l'horreur et les descriptions terrifiantes, donnant parfois dans le gore pour le gore et dans les description peu ragoûtantes à outrance, mais qu'il sait aussi mener une intrigue. Pour un roman d'horreur en auto-édition, autant le dire tout de suite, j'ai été scotchée par la qualité de ce roman. Car au-delà des trop nombreuses coquilles et maladresses de style imputables à la publication d'un roman privé d'un bon travail de correction et de relecture, je dois dire que Le Seigneur des Mouches est vraiment prenant et bien construit. Certaines scènes nous glacent véritablement le sang et l'auteur ne nous épargne rien. On sent presque une forme de délectation morbide de sa part dans les descriptions les plus atroces et malgré quelques redondances dans les descriptions et les termes "chocs", ce roman possède une véritable dimension visuelle et une force d'évocation qui nous happe dans son intrigue pour ne plus nous lâcher. L'une de mes lectures les plus intéressantes sur les thèmes de l'apocalypse et de l'Antéchrist depuis pas mal de temps, je dois le reconnaître.

Véritablement documenté et très riche dans sa dimension théologique, Le Seigneur des Mouches verse dans la démonologie et la sorcellerie pour nous offrir de superbes pages teintées de satanisme, de cruauté, de débauche et de perversion, le tout agrémenté de rituels de magie blanche et noire plus vrais que nature. Ames sensibles s'abstenir, ce livre va parfois assez loin et nous conte l'histoire d'un nouvel Antéchrist de manière sanglante et parfois très troublante et malsaine. Et un autre point intéressant est aussi l'absence de manichéisme de ce roman. Etrangement, ici les émissaires de Dieu, Anges et Archanges, utilisent des méthodes semblables aux créatures du Mal et, au nom de Dieu, utilisent la torture et le meutre gratuit. Le personnage trouble d'Angelo Micheli en est un parfait exemple et d'ailleurs, certains renversements de situations peuvent laisser quelque peu songeurs quant à la vision de la religion offerte par ce livre ! Les références abondent mais sans toutefois venir ternir le plaisir que l'on peut en retirer. Je regrette simplement le découpage du roman, par trop maladroit et qui gâche un peu le plaisir de lecture. Mais pourquoi avoir découpé l'ouvrage en de si courtes parties ? Car cela passerait encore si les titres ne révélait pas ce qui va se passer dans les prochaines phrases , mais là , c'est vraiment irritant ! Et c'est dommage, car l'ouvrage perd ainsi de sa force et de son suspens puisque les titres des parties nous apprennent l'événement majeur des pages à venir. J'espère que ce petit inconvénient sera réglé par la suite !

Mais toujours est-il que le seigneur des mouches, et du moins sa première partie, est une sacré bonne découverte qui a su me tenir en haleine durant les nombreuses journées que m'a pris sa lecture. Et finalement, ses qualités parviennent aisément à faire oublier ses défauts qui auraient pu être réellement fatals sur un livre médiocre. Le Seigneur des Mouches possède un énorme potentiel et a su me convaincre aisément qu'il n'avait rien à envier au niveau de l'intrigue et de la fluidité de lecture à certains romans publiés à compte d'éditeur ou que, du moins, il gagnerait vraiment à ce que l'on se penche très sérieusement sur son cas. Une excellente découverte donc et un très bon moment de lecture qui me fait souhaiter de lire la suite sous peu et espérer une excellente continuation à ce jeune auteur très prometteur !

Note: 7,5/10

Chaperon Rouge