Théorie Gaïa, La
Genre: Horreur , Thriller-Polar
Année: 2008
Pays d'origine: France
Editeur: Albin Michel
Auteur: Maxime Chattam
 

Couple de scientifiques, Peter et Emmanuelle DeVonck sont contactés par François Gerland, membre de la commission européenne qui leur demande de l'aider à enquêter sur des installations financées par une caisse noire dont l'existence vient d'être découverte.

Avant de se donner la mort le gérant des fonds détournés, Gustave Le Moll, envisageait de faire appel aux De Vonck ainsi qu'au frère d'Emmanuelle, Benjamin, pour faire sortir de l'impasse les recherches effectuées conjointement dans l'observatoire du pic du Midi et sur une île de l'archipel des marquises en Polynésie.

Intrigués de découvrir quel projet peut intéresser leurs domaines de compétences respectifs (la génétique, la paléoanthropologie et la dynamique comportementale), Peter, Emma et Ben acceptent sans trop réfléchir.

La jeune femme décolle pour l'hémisphère Sud, et les deux hommes restés avec Gerland partent en voiture pour les hautes pyrénées. Ils ignorent qu’ils viennent de mettre les pieds dans un engrenage diabolique dont ils risquent fort de ne pas ressortir vivant !


Quelque peu réconcilié avec Maxime Chattam après la lecture de "La promesse des ténèbres", je me suis décidé a jeté mon dévolu sur un de ces romans achetés et laissés de coté, après la déception que fût pour moi la découverte des oeuvres qui suivirent "La trilogie du mal" ("La promesse des ténèbres" reprenait certains des personnages du triptyque formé par "L'âme du mal", "In tenebris" et "Maléfices".).

Dernier épisode du cycle entamé avec "Les arcanes du chaos" (En dehors de quelques allusions, les trois ouvrages peuvent se lire de façon totalement autonome) et "Prédateurs" qui en constitue le second tome, "La théorie Gaïa" n'est pas - contrairement à ce à quoi je m'attendais - un roman catastrophe mettant en scène la revanche de notre planète sur l'humanité (dans la mythologie grecque la déesse portant ce nom incarne la "terre mère"). Maxime Chattam réinvente ici les thèses de l'écologiste britannique James Lovelock: la Terre est un système intelligent qui s'autorégule. S'inspirant des ses études de criminologie, il en fait ici un développement original et moderne. Sur fond de dégradations climatiques et de phénomènes météorologiques dévastateurs, l'auteur nous propose donc une intrigue très inquiétante où se profile le stade final de l'évolution de l'Homme.

Emmanuelle DeVonck, à peine débarquée sur l'île de Fatu Hiva, se voit confrontée à des cobayes bien plus dangereux que les militaires qui gardent l'observatoire métropolitain où son mari et son frère se retrouvent enfermés malgré eux: l'homo sapiens survivra-t-il aux tueurs en série?

Maxime Chattam nous immerge dans un climat des plus effrayants, menant de fond deux récits qui multiplient les références aux romans et films d'horreurs de ces dernières décennies.

Sentiment conforté par les personnages eux-mêmes qui puisent dans Dean Ray Koontz ("La maison interdite", "La voix des ténèbres") ou Stephen King des similitudes avec les scènes auxquelles ils doivent faire face. Les fantasmagories de Giger (Alien) sont également présentes!

L'intrigue n'est pas sans rappeler par moment celles d'un autre écrivain français du genre: Jean Christophe Grangé ("Les rivières pourpres", "La ligne noire").

On frissonne en suivant les mésaventures des héros qui font également figure de globe-trotters (pour ma part je regrette que l'auteur n'ait pas pris un peu plus de temps pour décrire l'île de Fatu Hiva avant d'en faire une antichambre de l'enfer).

Il y a ici un air de "déjà vu" qui ne nuit pas à l'appréciation générale du livre. Je regrette néanmoins une propension intempestive à sombrer dans la surenchère à des moments inopportuns. Certains passages multiplient en effet  à tort les détails macabres jusqu'à en devenir totalement grotesques. Il m'est arrivé de décrocher sans aucun scrupule pour reprendre le récit un peu plus loin voyant exactement où en arriverait le récit, ce qui est d'autant plus vrai vers la fin du roman.

Les chapitres courts, dans la pure tradition des thrillers américains permettent ce genre de désengagement de la part du lecteur.


Malgré des idées toujours intéressantes, une documentation fouillée et une approche inédite Maxime Chattam échoue à proposer un récit aussi maîtrisé que pouvait l'être, à mon sens, ses premières œuvres ("In tenebris" en particulier), toutefois la tension reste palpable tout du long de ce roman qui tient à la fois du thriller et du roman d'horreur.

Une théorie qui se laisse découvrir malgré tout.


Note : 7/10

 

Ludo

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'auteur : http://www.maximechattam.com/

- Site de l'éditeur : http://www.albin-michel.fr/

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