Porte, La
Genre: Novella , Humour , Fantasy , Lycanthropie
Année: 2008
Pays d'origine: France
Editeur: Griffe d'Encre
Auteur: Karim Berrouka
 

Karim Berrouka, c'est un nom qui doit rappeler des choses aux plus punks d'entre nous, voire à tous ceux qui ont bon goût en matière de musique, car en effet le monsieur était le chanteur du mythique  groupe Ludwig Von 88 et parolier de nombreuses chansons telles que "Williams Kramps le tueur de boucher", "le steak de la mort" ou encore "les allumés de Krsna". Il délaisse donc ici le micro pour la plume mais pas forcément l'humour et c'est tant mieux!

Avec La Porte, Karim Berrouka nous propose donc sa première novella, décrite comme un "Petit Conte sans Philosophie". Il y est donc question de Loups-Garous, où plutôt on a en guise de héros deux lycanthropes, Premier Loup-Garou et Second Loup-Garou, qui vivent tranquillement au milieu du désert, en dégustant quelques missionnaires qui ont eu la malchance de passer dans le secteur. Puis, trois nuits d'affilée, ils vont recevoir successivement trois jeunes femmes, un nain bardé de métal et une vingtaine de barbares qui seront tous repartis le lendemain sans laisser un mot de remerciement...   
La première partie de cette novella nous raconte donc le quotidien assez invraisemblable des deux-loups-garous qui se retrouvent à effectuer des activités auxquelles on n'aurait pas forcément pensé pour ce genre de créatures, c'est d'ailleurs de ce décalage que provient une grand partie le l'humour de La Porte. Karim Berrouka arrive toujours à surprendre son lecteur en mettant en scène ses personnages dans des situations qu'on n'attend pas du tout, mais pourtant tout à fait naturelles pour eux, si ce n'est les mystérieuses visites dont ils sont victimes.
La deuxième partie va s'intéresser au procès de  Premier Loup-Garou et de Second Loup-Garou, jugés pour des crimes qu'ils n'ont pas commis et qu'on leur reproche quand même, mais ce procès va se révéler bien entendu totalement surréaliste et complètement kafkaïen, caricature déjantée d'un procès en sorcellerie où l'accusé n'a que le droit de dire qu'il est coupable, mais nos deux héros ne sont pas vraiment d'accord, ce qui ne va pas être sans déclencher quelques situations aussi absurdes que drôles.
Mais drôle d'un humour plutôt pince sans rire, venant à la fois des fonctions des divers protagonistes du jugement que de leur comportement, l'un d'entre eux se cachant par exemple derrière les cadavres des victimes pour donner leur version des faits. La séquence se poursuit donc sur un ton à l'ambiance particulière, plutôt amusante mais pas forcément hilarante et l'on se demande où La Porte veut bien en venir.     

Et ça ne veut justement en venir nulle part, puisque c'est un petit conte sans philosophie mais aussi sans moral, sans aucun sens. Le but semble juste être de délivrer un délire total et est donc dans ce sens proche des textes comico-punk écrits par l'auteur auparavant. Même si cette novella risque de ne pas trop plaire à ceux qui n'aiment pas un humour absurde, les autres se raviront de ce trop court texte complètement surréaliste, de son univers loufoque à souhait et de ses personnages originaux.

Note : 8/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'éditeur : http://www.griffedencre.fr/

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