La révolution a réussi et le Seigneur-Maître est tombé, mais Kelsier, le chef de la rébellion, a du se sacrifier, laissant ses amis et alliés bien désemparés devant une nouvelle tâche à accomplir : reconstruire le royaume et y installer une démocratie. Vin, la jeune fille des Brumes, Elend, le jeune noble, et les anciens acolytes de Kelsier, plus habitués aux magouilles qu'à être sur le devant de la scène, se retrouvent donc à une position à laquelle ils n'étaient pas préparés.
Surtout que d'autres Fils des Brumes et quelques allomanciens semblent présent à Luthadel pour tenter de les assassiner et qu'un traite se serait introduit dans leur groupe. Pendant ce temps, ce n'est pas une armée qui arrive pour prendre la citadelle mais deux. Il va falloir aux révolutionnaires se préparer rapidement à la guerre car toutes les alliances sont possibles et la balance pourrait bien pencher pour n'importe quel bord...

Ce second tome reprend donc là où s’arrêtait L'Empire Ultime et débute là où s’arrêtent finalement  beaucoup de romans, à la chute du tyran. Car si faire chuter un despote n'est pas une tâche aisée, installer la démocratie n'est pas également un travail facile ! Car si sur le papier c'est la chose la plus simple au monde, dans la réalité c'est un peu plus compliqué puisqu'il faut jongler avec les envies et habitudes de tout le monde. Ce qu'Elend  va découvrir et  très vite se retrouver désillusionné .
Il faut dire qu'il va devoir diriger une Luthadel encerclée par deux armées opposées, dont l'une par son père qui est beaucoup moins démocrate que lui, et que ces deux forces sont à peu prêt égales et que la valse des alliances et des trahisons va être tout aussi minutieuse et cruelle que dans le premier tome, voire un peu plus. Il semble donc que vouloir être droit et honnête quand on a une bande d'opportunistes en face de soi ne soit pas une bonne idée.
Puis, il y a également Vin dont la relation avec Elend est tout aussi compliquée que les manipulations politiques auxquelles le jeune homme se livre et l'héroïne de la révolution ne sait pas trop si elle doit être la compagne d'Elend ou bien plutôt son garde du corps... Si vous ajoutez à cela un nouveau fils-des-Brumes qui se révèle encore plus dangereux et manipulateur pour la jeune femme, vous comprendrez que la situation est légèrement compliquée !
Puis il y a une prophétie qui promettrait l'arrivée d'un élu, celui pour lequel le Seigneur-Maître s'était fait passer et qui en avait profité pour prendre le pouvoir. A travers son histoire, on découvre comment celui qui était supposé être un héros était devenu un monstre, un peu comme si le règne d'Aragorn avait été plus sanglant que ne l'aurait été celui de Sauron. Le roman interroge ainsi sur les héros, ceux qui renverse les tyrans. Qu'est ce qui prouve que leur gouvernement sera meilleur que celui dont ils ont pris la place ?

Et c'est donc là que Brandon Sanderson nous bluffe encore une fois, car il utilise les stéréotypes de la fantasy pour mieux les retourner et les questionner ! Il interroge autant le lecteur sur les prophéties, mais également sur les religions, que sur ceux qui les accomplissent et ceux qui les enseignent. Il questionne un peu tout le monde mais se sert surtout de ces interrogations pour faire avancer son récit et mieux nous surprendre, opposant des idées préconçues et des idées novatrices.
Malgré des longueurs qui souvent servent à mettre en place ses thématiques, Le Puits de L'Ascension se révèle un roman particulièrement captivant et original, une revisite de la fantasy et de ses thèmes par des chemins détournés. A l'instar d'Elantris et du premier tome de l'Empire-Ultime, on ne peut être qu'épaté par les chemins que prend Sanderson pour nous surprendre et mieux renouveler le genre sur ses vieux stéréotypes.

Note : 9/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'auteur : http://www.brandonsanderson.com/

- Site de l'éditeur : http://www.orbitbooks.fr/