Depuis "Pirates des caraïbes", il semble que les flibustiers aient la côte et ce n'est franchement pas moi qui m'en plaindrais. Alors quand un roman mariant pirates et space-opéra, un autre de mes genres favoris, est publié, je me jette dessus avec impatience et avec crainte, car le sujet est aussi attirant que risqué ! Il ne reste donc plus qu'à découvrir le roman de Jacques Martel pour savoir s'il est réussi ou pas.
Un homme qui a passé plusieurs années seul dans une station spaciale abandonnée, sans contact avec l'extérieur et sans espoir de secours, reçoit un message le prévenant de l'arrivée d'un chasseur de prime. Se voyant acculé, l'homme au passé lourd et mystérieux voit pourtant un groupe de pirates arriver pour un maronage, l'abandon d'un des leurs pour trahison. Pour lui, ce sera peut-être l'occasion de reprendre la course à coté de la célèbre et sanguinaire Bloody Marie.

Et nous voilà donc plongés dans la vie de ces pirates de l'espace, fortement inspirée de celle de leurs ancêtres de la Terre, où l'on ne vit pas vieux, où l'on est en guerre contre les autorités, où l'on vit d'abordages périlleux, où l'on se raconte des histoires avec une grande gouaille et où, évidement, l'on vide beaucoup de bouteilles de rhum ! Pour le coup, les pirates de Bloody Marie auraient tout aussi bien pu évoluer sur un galion qu'un vaisseau spatial !
Si l'on pourrait s'étonner que de tels individus existent encore dans la lointaine époque où l'humanité aura conquis les étoiles, Jacques Martel arrive pourtant à le justifier en nous décrivant un univers où se sont toujours les riches et les puissants qui dominent, exploitant les pauvres, et où la piraterie peut finalement être un moyen d'être libre, même si ce ne sera plus pour longtemps. Surtout que l'âge d'or de la piraterie semble toucher à sa fin.
En colère depuis la mort de son père, le terrible et illustre pirate nommé le Ravageur de Mondes, Bloody Marie n'a pas vraiment envie de voir la fin de la piraterie et est prête à emporter les assassins de son père en enfer avec elle. Comme va le découvrir le nouveau venu, son équipage semble prêt à suivre leur patronne, mais compte-t-il les en empêcher ou va-t-il au contraire les suivre ?
Car Bloodie Marie est un vrai récit de piraterie avec ce que ça implique de meurtres, de trahisons et de faux-semblant, chacun essayant de garder ses cartes jusqu'au dernier moment et de découvrir les secrets des autres avant d'être soit-même à découvert. La relation de haine et d'amitié qui va unir la pirate et le vieille homme va constituer le coeur de ce récit d'aventure où les conflits et les révélations se succèdent au même rythme que les vagues d'une mer déchainée.

Trouvant donc aussi bien les éléments de son décor et de son intrigue dans le space-opéra que le récit de piraterie, Bloody Marie propose  une grande aventure spatiale, avec un sens de l'aventure et du gigantisme omniprésent, même les rebondissements les plus prévisibles arrivant à être spectaculaires. C'est d'ailleurs dans ce mélange qu'il faut chercher la réussite de ce roman, de cette gigantesque aventures à visage humain.
En effet, Jacques Martel est tout aussi à l'aise dans la description des personnalités des pirates, même si on sent quelques stéréotypes dans l'équipage, et dans celle de leur quotidien que dans les scène d'abordage où l'on attaque à coup de charge de plasma. Si l'on est comme moi amateur de space-op et de pirates, on trouve fatalement son bonheur dans ce roman épique, à lire un vert de rhum à la main et en sifflotant une chanson de pirate !

Note : 9/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'éditeur : http://www.black-book-editions.fr/index.php