Après l'incontournable "Fables", un nouveau comics s'intéressant aux contes de fées débarque en France, même s'il est loin d'être le deuxième à s'y intéresser de l'autre côté de l'Atlantique, puisqu'on y trouve aussi les Grimm Fairy Tales, version horrifico-érotique, et les Marvel Fairy Tales, version super-héros Marvel. Et l'on peut ajouter de nombreuses séries et films à ces versions. Les contes ont donc la côte aux états-unis.
Il était une fois une petite fille vêtue d'une cape de velours rouge que l'on nommait le petit chaperon rouge qui apportait à manger à sa grand-mère de l'autre côté de la forêt et qui croisa en chemin son ami le grand méchant loup ! Ce qui devait bien finir par arriver arriva donc : ses deux ennemis légendaires ont finis par sympathiser à force de répéter la même histoire tous les jours, de la même manière et sans nouveau rebondissement !
A Bois-Des-Contes, tous les contes doivent se répéter immuablement, sans changement ou variation, Grimm et sa police y veillant attentivement et sanctionnant la moindre erreur. Sauf que certains personnages commencent à en avoir mal de ce manège, que ce soit Cendrillon qui ne peut plus encadrer le prince charmant ou Chaperon qui s'est lié d'amitié avec le loup. Découverts par Grimm, les deux amis vont s'enfuir pour rejoindre un endroit mystérieux : Le vrai monde.
Fairy Quest débute donc comme une dystopie au pays des contes des fées qui utilise une de ses plus grandes figures en la personne d'un des frères Grimm en despote tyrannisant les personnages de contes et permet même à certains de se racheter une conduite, puisqu'ils ne sont plus que les rouages d'une machine qui les dépasse. Seulement certains se rebellent et se lance à l'aventure pour trouver une nouvelle vie.
A partir de ce moment, on rentre dans une quête de fantasy plus classique où notre duo de héros va se retrouver à fuir, seuls contre tous. Une histoire construite de poursuite et de rencontre où ils trouveront autant des alliés que des ennemis. Si le rythme est soutenu et l'aventure présente, on n'évitera quelques clichés comme le traite, même si le personnage choisi pour l'incarner nous préviens trop à l'avance du rebondissement.
Ceci-dit, on y découvre aussi d'étrange lien entre Chaperon et un autre personnage connu qui semble dépasser la simple amitié. Le récit nous amène donc aussi à croiser d'autres personnages de contes et, même si le récit réserve quelques surprises, certains semble quand même faire passages obligés. Heureusement, il y a beaucoup d'énergie et d'humour et l'on a pas le temps de s'ennuyer en lisant ce premier épisode intéressant, mais convenu.
Le dessin est signé Humberto Ramos, dessinateur au style très cartoon qui a autant d'admirateur que de détracteur et l'on peut comprendre pourquoi à la lecture de Fairy Quest. Si le dessin est parfois très réussi, d'autres passages font malheureusement plus grossiers. Le dessin possède des traits enfantins qui sert pourtant très bien l'histoire et renvoie les lecteurs à leurs enfances, quand leurs parents leurs lisaient ces histoires
Si Fairy Quest ne s'en va pas détrôner "Fables", ce premier tome est quand même enthousiasmant dans sa manière d'aborder le monde des contes de fées, même s'il part d'un beau paradoxe en nous montrant les contes comme invariables alors qu'ils n'ont cessé d'évoluer ! Voilà donc un étrange comics à l'allure et au format franco-belge, mais quoi de plus logique pour une histoire qui se base sur les contes européens ?
Note : 8/10
Stegg
A propos de ce livre :
- Site d'Humberto Ramos : http://www.humbertoramos.com/
- Site de Léonardo Oléa : http://www.olea.tv/
- Site de l'éditeur : http://www.glenatbd.com/