Hu, King |
Écrit par Flint |
King Hu (Hu Jinquan) est né le 29 avril 1931 à Pékin, d'une mère peintre, et d'un père féru en histoire. Fils unique, il se passionne dès son plus jeune âge pour la calligraphie et l'opéra chinois. Il étudie au National Art Institute de Pékin avant de trouver divers jobs : animateur radio, rédacteur de livres boudhistes... En 1949, il fuit le régime communiste et trouve refuge à Hong-Kong. Là, il travaille comme dessinateur publicitaire, puis décorateur de plateaux. De fil en aiguille, il entre dans le milieu du cinéma, fait des connaissances, ce qui lui vaut de faire de la figuration dans quelques films. Puis, de simple figurant, il devient acteur à part entière, et aussi chanteur, avant d'atteindre le statut de scénariste, et professeur dans la formation d'acteurs. Son Oeuvre
King Hu a apporté sa touche personnelle dans le wu xia-pian, crédibilisant les épopées martiales de la Chine ancienne grâce à l'apport des techniques occidentales : trucages, cascades et mouvements de caméra. Le réalisateur avait comme précepte que plus une intrigue est simple, meilleure elle est. Car une histoire trop complexe peut conduire à perturber le spectateur, et le détourner ainsi de l'essence originelle de l'oeuvre. Le mouvement est par ailleurs un élément essentiel de la trame, de même que la symbolique, un concept ancré dans la mythologie chinoise (et perpétué par l'Opéra de Pékin), et qui se traduit notamment dans la signification des couleurs (voir des exemples précis dans la chronique de "Intimate Confessions of a Chinese Courtesan"). L'expérience acquise à travers l'Opéra de Pékin a permis à King Hu de maîtriser l'espace, et faire évoluer ses personnages en harmonie avec celui-ci. Il aura appliqué cette science dans les fameuses scènes d'auberge, un cadre idéal pour mettre en pratique les règles du huis-clos héritées de ce même Opéra de Pékin. Pour ce qui est des scènes de combats, le rythme aura toujours prévalu sur le réalisme. A compter des années 70, les films de King Hu prirent une connotation nationaliste, à travers des oeuvres comme "L'Auberge du Printemps" (Chinois contre Mongols) ou "Pirates et Guerriers" (Chinois contre Japonais). Ce qui transparaît enfin dans l'oeuvre de King Hu, c'est sa persistance à avoir féminisé l'héroïsme dans le wu xia-pian, d'abord avec l'incomparable Cheng Pei Pei, puis avec d'autres actrices talentueuses comme Xu Feng, Polly Shang Kwan et Angela Mao. Ses qualité de poète et d'esthète en on fait un cinéaste radicalement différent par rapport à d'autres spécialistes du genre : Chang Cheh et Chu Yuan (exception faite de "Intimate Confessions..."). King Hu aura su créer autre chose que de simples films d'action, grâce à une direction artistique sans égale, sons sens du rythme et du découpage, et une manière très personnelle de mettre en valeur ses acteurs / actrices, que ce soit à travers les scènes d'action, les dialogues, ou simplement les attitudes, les jeux de regards. Sa démarche artistique mêlée à une recherche du Beau font de lui un cinéaste à part dans le cinéma en général et le wu xia-pian en particulier.
Filmographie :
1992 : Painted Skin |