Dames de Copenhague, Les
Titre original: Agent 69 Jensen I Skyttens tegn
Genre: Porno , Comédie , Espionnage
Année: 1978
Pays d'origine: Danemark
Réalisateur: Werner Hedman
Casting:
Ole Soltoft, Karl Stegger, André Chazel, Gina Janssen, Anna Bergman, Soren Stromberg, Torben Bille, Paul Hagen...
Aka: Chaleurs scandinaves / In the sign of Sagittarius / I Skyttens tecken / Squadra supersexy sotto il segno del sagittario
 

Le monde de l'espionnage est en ébullition. Une organisation dissidente s'est emparée de plans de missiles et compte les vendre au plus offrant. La transaction doit avoir lieu dans un club de Tanger. Par précaution, le groupuscule a caché le microfilm renfermant les plans dans un poudrier, et piégé trois autres poudriers similaires. Se rendent donc dans la cité marocaine un agent soviétique, un membre des services secrets danois aidé d'un agent du Lichtenstein, et une délégation albanaise pro-maoïste renforcée par une championne chinoise de karaté.

 


Evidemment, sur place tout se passe mal. Dans la confusion provoquée par une bagarre générale, Andersen, l'agent du Lichtenstein (André Chazel) récupère les quatre poudriers et part vite fait en direction de l'aéroport. Mais dans l'avion qui le mène vers Copenhague, il remarque qu'il est surveillé par la redoutable Matty Hari (Gina Janssen), contrainte à collaborer avec les Albanais qui ont kidnappé sa sœur (ça va, tout le monde suit ?). Andersen dissimule chacun des poudriers dans les bagages de quatre passagers choisis au hasard afin de tromper la vigilance de l'ancienne collaboratrice de Skorpion.

Arrivé dans la capitale danoise, il fait part de la situation à ses partenaires, tandis que dans le même temps les méchants Albanais établissent leurs quartiers dans le centre de cure d'amaigrissement expérimental du Docteur Schmierkäse (en allemand : "fromage à tartiner"). Chacun des deux camps va essayer, bien sûr, de retrouver les personnes possédant sans le savoir, soit une bombe, soit le microfilm ; ce qui ne va pas manquer de provoquer des situations explosives, dans tous les sens du terme.

 

 

En lisant ce résumé, vous allez penser : "C'est n'importe quoi, ce film !" (ou alors que j'ai fumé un gros pet'). Et vous avez raison : "Les Dames de Copenhague" est un festival d'absurdités non stop, reprenant les ingrédients de son précédent opus ("Les Filles du Scorpion"), en plus délirant, mais également, avouons-le, moins maîtrisé. Pour ce qui restera son dernier film (et son cinquième porno thématique sur une filmographie comptant une dizaine d'œuvres), Werner Hedman a "lâché les chiens". Humour slapstick et scènes X sont donc au rendez-vous, enrobés dans un pseudo-scénario qui part très vite en roue libre, abondant d'incohérences, mais après tout peu importe. On a le sentiment que le réalisateur a laissé carte blanche à ses interprètes au niveau de l'improvisation, probablement parce qu'il les connaissait très bien.

En effet, pour ces nouvelles aventures de "l'agent 69", on retrouve donc Ole Soltoft, Poul Bundgaard, Anna Bergman et Kate Mundt. Soren Stromberg reprend son rôle d'Arnold et fait désormais partie des services secrets danois. Petite surprise, le boss prenant des vacances, Poul Bundgaard (que l'on voit assez peu par conséquent) est remplacé par... Karl Stegger. Celui qui incarnait le vil Skorpion est cette fois dans l'autre camp. Dans un rôle aussi farfelu que Soltoft, il passe l'ensemble du film déguisé en mousquetaire !

A noter aussi la présence de Paul Hagen (le fameux Docteur Schmierkäse), qui fut, tout comme Karl Stegger, l'une des vedettes du cinéma danois d'après-guerre.

 

 

Et puis, Torben Bille rempile également, et fait notamment équipe avec le géant Ricky Bruch, à l'origine champion de suède de lancer du disque. Notre André Chazel national est bien au rendez-vous, lui aussi, et a d'ailleurs un temps de présence à l'écran plus important. Son sens du dévouement va l'obliger à subir les assauts de fort belles créatures pour mener à bien sa mission : un sens du sacrifice pour lequel il ne va jamais rechigner ! Il faut avouer que, comme d'habitude, chez nos amis nordiques, la gente féminine est toujours fort bien représentée, avec cette fois une pointe d'exotisme en la personne de la charmante Lee Fong Wong. La championne chinoise de karaté se montrera en réalité bien plus experte dans un lit que sur un tatami, mais on lui pardonnera volontiers. Ce sera hélas son unique apparition au grand écran, dommage. On peut regretter aussi qu'Anna Bergman soit plus en retrait dans cet épisode. Mais on se consolera néanmoins avec Gina Janssen, une actrice qui savait lier le sexe et la comédie à la perfection.

 

 

Sorti dans les salles françaises sous le titre "Chaleurs scandinaves" (à ne pas confondre avec "Chaleurs danoises", titre d'exploitation des "Belles demoiselles d'antan", les distributeurs faisaient preuve de bien peu d'imagination), "Les dames de Copenhague" fut commercialisé en vidéo par l'éditeur Alpha France. Et, tout comme "Les filles du Scorpion", on peut regretter qu'il fût à l'époque passablement "charcuté". En tout, 18 minutes ont été enlevées par rapport à la VO (par contre, certaines scènes hard sont soit rajoutées, soit rallongées, ce qui était déjà le cas du précédent opus). Une vingtaine de minutes piochées sur bon nombre de scènes qui, si elles ne nuisent pas complètement à la compréhension du film, empêchent toutefois de savoir comment sont amenées certaines situations. Du coup, plusieurs gags (déjà pas très subtils) ont tendance à tomber à plat ; et, de plus, le film n'en paraît que plus bordélique (ce qu'il est déjà à la base). Comme quoi, Francis Mischkind n'a pas attendu l'ère du DVD pour massacrer les films dont il a acquis les droits d'exploitation. Monsieur Mischkind, on ne vous dit pas merci !

 


C'est d'autant plus regrettable que les œuvres de Werner Hedman représentent une facette originale de l'univers du porno. C'est un peu comme si chez nous, dans les années 70, des gens comme Pierre Tornade, Henri Guybet, Alice Sapritch ou Marthe Mercadier avaient joué la comédie dans des X de Claude Mulot. Et ce serait vraiment bien qu'un éditeur respectueux du genre sorte enfin de tels films dans leur version d'origine. En attendant, gardons la nostalgie d'une époque où le cul et le rire savaient faire bon ménage.

 

Note : 7/10

 

Flint
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