Buck Rogers au 25ème siècle
Titre original: Buck Rogers in the 25th Century
Genre: Science fiction , Comics / Mangas
Année: 1979
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Daniel Haller
Casting:
Gil Gerard, Pamela Hensley, Erin Gray, Henry Silva, Tim O'Connor, Felix Silla, Mel Blanc...
 

En 1987, la NASA lance une navette d'exploration spatiale, Ranger 3, pilotée par le Capitaine William "Buck" Rogers. Mais, pris dans une pluie de météorites, son plan de vol est détourné et il dérive dans l'espace en état d'hibernation pour ne réapparaître que 504 ans plus tard. Le vaisseau amiral de Draconia, une dynastie qui s'est rendue maître des 3/4 de l'univers, croise son chemin alors qu'il se rendait sur Terre pour signer un traité de coopération. En fait, la Princesse Ardala dissimule des intentions hostiles, mais la vue de cette navette spatiale lui inspire un stratagème susceptible de lui révéler l'entrée secrète du bouclier défensif de la planète. Elle renvoie donc Buck Rogers et sa navette vers la Terre, après avoir préalablement dissimulé à son bord un émetteur.

 


1977 - Le film de George Lucas fait, à la surprise générale, un véritable hold-up au box office mondial. Le producteur de télévision Glen A. Larson et Universal, sentant le bon coup, se lancent alors dans la production d'une série télévisée de science fiction, "Battlestar Galactica", qu'ils proposent à la chaîne ABC. Mais le plagiat est tellement évident que Lucas intente un procès à Universal et Larson. Sentant que leur série allait s'arrêter, ils proposent alors à NBC leur aide pour développer une nouvelle série basée sur le personnage d'un comics célèbre aux Etats-Unis, notamment grâce à un sérial de 1939 avec Buster Crabbe, "Buck Rogers". Pour Larson, c'est l'occasion d'utiliser l'expérience accumulée sur "Galactica". Une partie de l'équipe technique et des SFX travaille simultanément sur les deux projets, ce qui permet de recycler pas mal d'accessoires et décors, ainsi que tous les effets sonores (explosions, lasers...). Ainsi, le designer Ralph Mac Quarries (concepteur visuel sur "Star Wars") qui, à l'époque de "Galactica", s'est vu refuser le design de quelques vaisseaux, a pu ainsi les recycler sur Buck Rogers.

A la suite des très bon scores enregistrés par les sorties en salles de quelques épisodes de "Galactica", assemblés pour une exploitation à l'étranger, NBC exigea avant tout accord que les producteurs réalisent non pas un pilote à diffuser en prime time, mais carrément un long-métrage qui sortirait en salles. C'est donc un véritable film, et non deux épisodes collés ensemble (genre "Les Cylons attaquent"), qui sortit à l'époque. Ce qui n'empêche pas l'ensemble de rester un gros téléfilm de luxe (avec tous les défauts inhérents), mais qui rapportera quand même quelques 21 millions de dollars. Cela suffira pour que les exécutifs de la chaîne commandent une première saison. Le film fut alors remonté (on y ajouta quelques séquences) et diffusé en deux épisodes sous le titre de "Buck Rogers in the 25th Century : Awakening". Ils furent suivis par un véritable épisode en deux parties intitulé "Planet of the Slave Girls". En Europe, le film sortit au cinéma en 1980, bien avant sa diffusion à la télévision en 1984.

 


Pour éviter les mésaventures judicaires de "Galactica", Larson laisse tomber le premier degré, les références trop appuyées au film de Lucas (malgré la présence du petit robot) et le côté militariste pour une vision plus "pop" et second degré du futur. Un futur fortement marqué par les années septante, avec une prédisposition pour les paillettes et le polyester, les costumes sont d'ailleurs d'une ringardise abyssale. Une mode particulièrement impitoyable envers le casting masculin (attention aux bourrelets), mais qui cependant met en valeur le casting féminin, comme le montre le blanc et fort près du corps uniforme du Colonel Deering, délicieuse Erin Grey, dont la démarche évoque plus celle d'un mannequin lors d'un défilé de mode que celle d'un militaire. Face à elle, la brune Pamela Hensley ("Rollerball", "Matt Houston"...) interprète la princesse Ardala, aux multiples et extravagantes tenues (on croirait une chanteuse du groupe Boney M). Parmi le casting, on reconnaîtra aussi le visage familier d'Henry Sylva, spécialiste des rôles de méchants, interprétant l'inévitable et machiavélique bras droit de la princesse.

 


Le futur décrit dans ce film est fun et cheap, comme l'intérieur du vaisseau des méchants qui ressemble à immense lupanar avec lumière tamisée et piscine. Ne parlons pas du générique kitsch au possible (un pompage du plus mauvais goût des génériques "bondiens"), où le héros est endormi sur les lettres lumineuses de son nom, pendant que les deux actrices principales et quelques pin-up apparaissent en petites tenues dans des poses suggestives, le tout accompagné par une chanson pop carrément flippante. La version instrumentale (bien meilleure) deviendra le mythique générique de la future série, avec ses cercles concentriques faisant apparaître plusieurs séquences du film. On est dans la science fiction fétichiste (dans les films de science fiction les armes sont toujours énormes et disproportionnées) et rétro, qui ressemble à une publicité pour l'Oréal, dans laquelle la méchante extraterrestre au brushing impeccable se promène en bikini et talons hauts la majeure partie du film. Le scénario enfile les stéréotypes et les emprunts à une vitesse folle, certaines bonnes idées sont carrément torpillées (les mutants rescapés de l'holocauste vivant dans les ruines des anciennes cités), mais le tout reste agréablement ringard. Les effets visuels et les maquettes nous rappellent avec nostalgie que nous sommes à la fin des années septante et pas encore à l'ère de l'infographie, même si les effets spéciaux sont plus qu'honorables pour une production télé. Un film qui ravira les nostalgiques de "L'âge de cristal" (aaaaah les mini jupes de Jessica) et autre "Planète des singes" version télé, qui squattaient les grilles de programmes pendant nos après midi de grandes vacances. En un mot, voici de la science fiction comme on n'ose plus en faire, et c'est bien dommage !

 

 

The Omega Man
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