800 Fantasy Lane
Genre: Porno
Année: 1979
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Svetlana
Casting:
Jamie Gillis, Sam Grady, Chris Anderson, Nancy Suiter, Serena, Aubrey Nichols, Lisa De Leeuw, Desiree Cousteau...
Aka: Big Sex
 

Vic Derges et son associé John Poster gèrent le "76", une station service. Ils ont réussi à économiser 300 dollars, espérant pouvoir passer une semaine de vacances de rêve avec cet argent. Las, la somme dont ils disposent s'avère bien insuffisante et, du coup, il va leur falloir réviser leurs plans. Une annonce dans le journal retient alors leur attention, où il est question d'une agence immobilière, "Strass & Pierres", dont le personnel est exclusivement constitué de starlettes reconverties. De jeunes femmes charmantes prêtes à tout (vraiment tout) pour vendre des villas de luxe.
Ni une ni deux, Vic Derges (rebaptisé Durverge dans la VF, alors qu'un Dick Verge proche de l'anagramme aurait fait l'affaire) a l'idée géniale d'appeler l'agence en se faisant passer pour un exploitant d'une compagnie pétrolière. Le poisson (une bien belle sirène, en l'occurrence) mord à l'hameçon (en attendant d'autres appâts plus consistants), et notre duo fait donc ses valises, direction Los Angeles. A leur arrivée à la sortie de l'aéroport, une limousine les attend, avec un comité d'accueil constitué de quatre superbes pépées. En faisant croire à ces charmantes demoiselles qu'ils vont acheter une propriété de luxe, ils comptent bien tirer profit du service après vente, à savoir des prestations spéciales offertes par ces hôtesses chaudes comme la braise.

 

Le cinéma porno a longtemps été une histoire d'hommes, du moins au niveau de la réalisation. Peu à peu, quelques femmes viendront également à la mise en scène, comme Svetlana, dont c'est ici le premier film. Un coup d'essai proche du coup de maître, qui amènera par la suite d'autres réussites parmi lesquelles "Ultra Flesh", "Sexboat" et "F". "800 Fantasy Lane" réunit en effet tous les ingrédients que l'on aime dans le porno de qualité : l'humour, l'imagination, un scénario, des scènes marquantes et des acteurs qui tiennent la route. Le film dispose en plus d'une superbe photographie, grâce au concours de l'expérimenté et talentueux Robert Mc Callum, alias Gary Graver (voir la superbe scène de triolisme sur fond de soleil couchant, au bord d'une terrasse).
Au niveau du casting, le spectateur appréciera de voir autant de visages (entre autres) familiers que d'acteurs quasi-inconnus ou presque, mais qui se mettent largement au niveau des "têtes d'affiche". Les vedettes ont pour nom Jamie Gillis, qui a ici l'occasion de jouer dans un double registre, celui de la comédie et celui de la perversion, dont il s'est fait la spécialité durant bon nombre d'années ; Serena, qui était à l'époque la compagne de Gillis ; et Desiree Cousteau, un peu trop en retrait dans "800 Fantasy Lane", ce que l'on pourra regretter. Et puis il y a aussi Lisa De Leeuw, rouquine à la peau laiteuse et à la poitrine impressionnante, dans l'un de ses tout premiers rôles.

 

A leurs côtés, un panel de superbes actrices qui, hélas pour leurs fans, ne feront qu'une carrière "éclair" dans le cinéma X. Dommage, car à coup sûr on aurait aimé voir plus longtemps des Chris Anderson, Nancy Suiter (ravissante petite blonde que l'on retrouvera sous peu, grâce à Wild Side, avec "Ecstasy Girls"), Aubrey Nichols et Hillary Summers (qui débuta dans "Flesh Gordon" et était d'ailleurs à l'époque la femme de Howard Ziehm). Curieusement, malgré leur bref parcours dans le porno (exceptée Hillary Summers, qui joua notamment dans "Alpha Blue" et "Le miroir de Pandora"), ces trois dernières actrices auront été réunies dans le méconnu "Taxi Girls", tourné la même année que "800 Fantasy Lane", et dans lequel on retrouvait également Jamie Gillis, Serena, Sam Grady (qui joue l'associé de Jamie Gillis dans "800 Fantasy Lane") et même Svetlana.

 

La réalisatrice impose d'entrée une personnalité à part dans ce film, parvenant à éviter la routine et la monotonie dans la succession des scènes de sexe, en variant avec subtilité non seulement les décors et les situations, mais aussi (et surtout) le style, proposant tout d'abord des scènes X traditionnelles, pour enchaîner ensuite avec une séquence SM plutôt gratinée, et finir en apothéose dans le surréalisme et l'onirisme. Lors d'une partie de billard réunissant les principaux protagonistes, chacun se met à fumer des pétards qui doivent être bien chargés, si l'on en juge les deux scènes d'anthologie qui suivent : la première voyant Sam Grady doté d'un sexe long d'environ deux mètres se transformant en fontaine à sperme autour de laquelle viennent tournoyer quelques unes de nos charmantes hôtesses ; la seconde mettant en lice un Jamie Gillis devenu dompteur de fauves à l'intérieur d'une cage où Lisa De Leeuw s'est transformée en léopard, Aubrey Nichols en tigre et Serena en poney ! Au programme, empilages de corps peints et figures acrobatiques, avant que le dompteur ne troque son fouet pour un autre outil, plus personnel celui-là.
Notons enfin que lors du générique d'ouverture, le casting et les crédits du film étaient marqués à l'encre sur les corps dénudés de quelques actrices, une caractéristique que l'on retrouvera en certaines occasions dans les pornos de Jean Rollin. Pour finir sur une anecdote, l'ex-chanteuse des Plasmatics, Wendy'O'Williams, fait de la figuration dans "800 Fantasy Lane". La chanteuse punk, qui se suicida en 1998, n'y a cependant qu'un rôle furtif. Elle laissera un souvenir plus marquant quelques années plus tard dans un Women In Prison de Tom DeSimone, "Femelles en cage" ("Reform School Girls"), composant un duo de choc avec Sybil Danning.

 

Note : 7/10

Flint

 

En rapport avec le film :

 

# La fiche dvd Wild Side du film "800 Fantasy Lane"

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