Borderland
Genre: Survival , Horreur , Policier
Année: 2007
Pays d'origine: Etats-Unis / Mexique
Réalisateur: Zev Berman
Casting:
Brian Presley, Rider Strong, Jake Muxworthy, Beto Cuevas, Martha Higareda, Sean Astin, Damián Alcázar...
 

Lors d'un voyage dans une ville à la frontière mexicaine, trois amis étudiants vont devoir affronter les membres d'un culte démoniaque avide de sacrifices humains...

 

 

Le début laisse présager un démarquage mexicain du fameux "Hostel" : un policier se fait couper un bras à la scie puis énucléer vif par les membres d'une secte, devant son coéquipier. Une scène qui paraît totalement gratuite, ce qui la rend assez éprouvante et carrément flippante (la suite du métrage nous expliquera cette attitude). Sans transition, nous suivons ensuite trois branleurs venus s'éclater au Mexique (parce que les américaines sont toutes coincées ou lesbiennes). Curieusement, ces trois touristes, sortis tout droit d'"American Pie" (le beau ténébreux qui cherche un sens à sa vie, la grande gueule cynique qui veut devenir riche et le puceau catholique qui veut baiser), nous semblent étrangement sympathiques, même si on sait d'avance qui seront les futures victimes, et qui survivra.
Le Mexique (post frontalier) nous est présenté comme un immense bordel fréquenté par des touristes en manque de fesse et des mexicaines chaudes comme la braise. Évidemment, cela ne se passe pas tout à fait comme prévu, mais contrairement à "Hostel" qui faisait de toutes les étrangères des salopes, les mexicaines sont représentées comme des femmes qui essayent simplement de survivre. Ainsi le plus jeune du groupe, en voulant se faire dépuceler, découvre que sa partenaire est une jeune mère de famille, et le beau ténébreux tombe amoureux d'une serveuse particulièrement chaude mais pas farouche (l'actrice mexicaine Martha Higareda, un nom à retenir). Bref, tout part en couilles, mais dans la bonne humeur, du moins jusqu'à la disparition du plus jeune. Avec l'aide de la serveuse et du policier du début, les survivants vont essayer de retrouver leur ami, mais ce n'est pas facile dans un pays où la police n'est pas des plus efficaces, et face aux membres d'une secte qui se croient invulnérable. Le film quitte alors rapidement les chemins balisés du torture-porn et devient moins démonstratif, pour se diriger vers une classique mais sanglante investigation, et se clôturer en survival basique et efficace.

 

 

Le scénario est inspiré par l'histoire de deux tueurs en série et trafiquants de drogue appelés Adolfo de Jesús Constanzo, surnommé El padrino de Matamoros (Le parrain de Matamoros) et Sara María Aldrete, surnommée La Madrina (La Marraine). Tous deux étaient les gourous d'une secte dont les croyances étaient un conglomérat de Santeria, de religion aztèque et de Palo Mayombe. En 1987, ils commencèrent les sacrifices humains afin de se rendre invincibles et invisibles ; ils auraient pu continuer s'ils n'avaient enlevé un jeune touriste américain, ce qui forcera la police locale à enquêter. On découvrit alors un véritable charnier. Adolfo de Jesus Constanzo fut abattu par l'un de ses disciples afin qu'il ne soit pas capturé vivant, tandis que Sara Maria Aldrete fut condamnée à 68 ans de prison. Ce qui est le plus effrayant dans le film, ce ne sont pas les scènes sanglantes, mais bien le comportement des membres de la secte, persuadés d'être invincibles, et commettant les pires sévices pour le rester (ce qui explique le début sanglant du film). Un état d'esprit bien illustré par la mort du troisième et cynique larron, assailli dans son hôtel et découpé à la machette dans une scène plus spectaculaire que sanglante ; ou le sort peu enviable de son ami kidnappé qui finira en chili con carne, malgré l'intervention des rescapés.

 

 

Mais ce qui est peut-être encore plus effrayant dans cette histoire (vraie), c'est la raison qui a poussé les membres de la secte à kidnapper un touriste américain, avec tous les risques que cela comportait. En fait, les mexicains qui servaient aux sacrifices humains étaient trop résistants, et surtout trop fiers pour crier. Le gourou eut alors l'idée de kidnapper et sacrifier un américain qui, peu habitué à souffrir, hurlerait de toutes ses forces, et donnerait entière satisfaction aux dieux. Ils étaient tellement persuadés d'être intouchables qu'ils n'ont jamais envisagé l'idée d'être pris, une erreur qui entraînera dans le film comme dans la réalité la fin de la secte. C'est là, peut-être, la force du film qui, grâce à une ambiance moite et des scènes qui font vraiment peur, se hisse à des encablures de "Hostel", dont il évite quelques pièges en s'engageant sur d'autres voies.
Evidemment, l'ensemble n'évite pas les stéréotypes de rigueur (le beau ténébreux et la belle serveuse s'en sortent), mais il s'en dégage par moments une certaine folie qui fait plus d'effet que n'importe quel SFX de maquillage. A voir.

 

 

The Omega Man

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