Devil's Playground
Genre: Horreur , Action
Année: 2010
Pays d'origine: Grande-Bretagne
Réalisateur: Marc Mc Queen
Casting:
Jaime Murray, MyAnna Buring, Danny Dyer, Caig Fairbrass, Colin Salmon, Shane Taylor, Craig Conway, Lisa McAllister...
 

Devil's Playground est un film britannique d'horreur qui s'inspire assez directement de 28 jours plus tard, de Danny Boyle. A la limite, à cause des similarités entre les deux films, à savoir le sujet et certaines situations, Devil's Playground pourrait presque s'apprécier en tant que décalque du film de Danny Boyle.

 

 

La cour de récréation du Diable, telle est la traduction littérale du titre, commence assez vite en présentant d'emblée les faits. Un nouveau médicament, prétendument révolutionnaire, est censé apporté un gain énergétique aux travailleurs modernes, à qui l'on demande toujours plus. Ce médicament est testé sur une large échelle de 30 000 cobayes, afin de renforcer l'impact médiatique de l'opération.
Mais tout déraille. 29 999 cobayes souffrent d'effets secondaires terribles. Alors que les médias s'affolent, le PDG du grand groupe pharmaceutique, responsable de cette incurie, arrive au centre d'essai pour constater que les premiers cobayes subissent des mutations inquiétantes dans leur séquence cellulaire, ce qui est normalement impossible.

Très vite, les choses dégénèrent, et les premiers cobayes se transforment en créatures redoutables, féroces et très agiles, qui sautent sur leurs congénères humains pour les croquer et les...transformer à leur tour. Là, seul un mercenaire à la solde du PDG réalise que l'unique espoir repose sur le seul cobaye à encore se porter normalement, Angela.
Il va falloir beaucoup de persévérance à notre barbouze/assassin privé pour parcourir la ville, qui commence à être inexorablement ravagée, afin de retrouver le seul espoir de cure pour une épidémie qui a déjà ravagé Londres, et qui promet de se propager sur tout le territoire.

 

 

Résumé tel quel, le synopsis a l'air intéressant, bien qu'il n'ait franchement pas la saveur de la nouveauté. Or, le premier défaut de Devil's Playground est son histoire, qui multiplie inutilement les protagonistes : amis de l'héroïne, son fiancé, l'amie de celle-ci, le copain de celle-ci, le copain du fiancé, puis un couple de réfugiés encore survivants.
Trop de personnages pour un développement correct, des tensions entre survivants qui reposent sur des schémas ou dynamiques primaires, Devil's Playground s'appesantit là où il aurait gagné à être plus vif, plus percutant.
Qui plus est, les réactions et les caractères des personnages principaux, à part notre barbouze qui est condamné par morsure, et qui ne peut que retarder l'échéance par injections, sont assez faibles et on a l'impression que le dialoguiste se croit dans un soap opéra, en stéréotypant à ce point les réactions des personnages. Un mauvais point assez pesant...
En outre, en terme d'action, Devil's Playground ne propose finalement pas grand-chose alors que le sujet, plutôt universel depuis un premier film d'un certain George Romero, propose tant et tant de développements possibles...

 

 

Il convient donc de développer le point le plus intéressant de Devil's Playground, qui réside dans la contamination de la ville par les contaminés. En effet, le film offre ce que 28 jours plus tard relatait par le récit de l'un des survivants : la ville, sa police et ses citoyens succombent à vitesse grand V, car rien ni personne ne paraît être en mesure de résister ou d'endiguer efficacement cette menace, qui se multiplie et se propage implacablement.
A la limite, le seul salut possible paraît être la fuite sur les eaux, les contaminés répugnant l'élément liquide. C'est encore un point en commun avec 28 jours plus tard, bien qu'il ne soit pas, ici, rationnalisé.
Les scènes se succèdent donc, avec pour objectif de trouver le salut grâce à un hypothétique hélicoptère pouvant mener notre héroïne, aux réactions émotionnelles hélas assez stéréotypées, à son but afin que les autorités puissent générer un vaccin. Mais le petit ami refuse que la jeune femme devienne un cobaye...

 

 

La vision de Devil's Playground est assez paradoxale : on a clairement un ersatz de l'excellent 28 jours plus tard. Mais Devil's Playground ne parvient jamais à égaler le modèle. Certes, il n'a pas le même budget, et ceci explique beaucoup de choses, mais il est assez surprenant qu'il soit handicapé par un script aussi faible. A la limite, à cause de la psychologie basique des personnages et la pauvreté du final, on a l'impression que ce film aurait pu être tourné dans les années 80.
Rappelons, hélas, qu'Umberto Lenzi avait quand même mieux fait avec son Avion de l'apocalypse, lui qui demeure le père des zombies marathoniens.
Un bon point à souligner, cependant, afin d'être équitable, les cascadeurs jouant les contaminés, moins impressionnants que ceux de "Mutants" au sujet pourtant similaire, sont interprétés par des sportifs adeptes du free running, discipline urbaine française. De ce fait, les déplacements des contaminés, survitaminés je vous le rappelle, n'en sont que plus impressionnants !
C'est d'ailleurs la seule innovation visuelle de Mark MacQueen, dont la réalisation n'égale pas l'ambiance de "Mutants" ni la tonicité de Survivant(s), de Vincent Lecrocq. A noter que "Mutants", de David Morlet, fait beaucoup mieux, bien que le film ne s'enlise après une assez bonne première partie, sur un sujet vraiment très proche.

 

 

En résumé, Devil'sPplayground, dont la réalisation n'égale jamais celle de Danny Boyle (bien qu'elle lui prenne pas mal de ses innovations), permet néanmoins de se replonger un peu dans cet univers si fascinant. Cela nous permettra donc de nous faire patienter jusqu'au très attendu "28 mois plus tard"...

 

Bastien

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