Deux femmes que tout sépare (une prostituée toxicomane et une flic) vont devoir s'unir afin d'affronter les hommes qui les ont trahies.
Attention, voici un film ambigu qui fera frémir les féministes par sa vision totalement misogyne. Car, sous les oripeaux d'un "Girl with Gun" classique, se cache en fait un pur produit déviant étiqueté catégorie III. Nous sommes bien loin des super héroïnes incarnées par Michelle Yeoh ou Cynthia Rothrock, qui affrontaient vaillamment de nombreux adversaires. Si les deux héroïnes de Women on the Run affrontent elles aussi héroïquement de multiples adversaires, jamais elles n'arriveront à avoir le dessus, contrairement à leurs consœurs. Pire, elles vont passer la majeure partie du métrage à subir brimades, humiliations, et plus si affinité. Le monde décrit dans le film est peuplé de personnages masculins obsédés, manipulateurs, crétins ou jaloux, et jamais nos deux tourterelles n'arriveront à avoir le dessus. Leur seul réconfort est le lien qui va les unir tout au long du film, et qui ne va cesser de grandir, comme le montre la touchante scène du fourgon, où les deux femmes se prennent la main. Deux femmes que rien ne prédisposait à se rencontrer, à part le fait de s'être fait manipulées par l'homme qu'elle croyait aimer.
Siu-Yin est une ancienne championne de kung-fu qu'un petit copain maquereau a transformé en prostituée junkie, et Hung une femme flic qui entretient une liaison adultère avec David, son collègue et supérieur. Par un incroyable concours de circonstances, les deux femmes vont être envoyées en infiltration dans le but de coincer un important trafiquant. Mais David va les trahir, et les pauvres vont se retrouver emprisonnées au Canada. Abandonnées dans un pays étranger et poursuivies par des tueurs, les deux femmes vont tenter de survivre, ce qui ne les empêchera pas de subir un viol collectif (complètement gratuit) et de devoir se prostituer afin de pouvoir acheter un passeport pour le retour à Hong-Kong. Évidemment, la vengeance ne sera pas aisée, mais David aura ce qu'il mérite... une vasectomie au 38 spécial !
Les combats, toujours incroyables, sont chorégraphiés par le spécialiste du genre Corey Yuen (Une flic de choc, "No Retreat no Surrender 2", "DOA"...) avec une petite différence (catégorie III oblige) : dans certains d'entre eux, les combattantes sont nues. En effet, la nudité étant l'une des constantes de la catégorie III, l'actrice Tamara Guo n'hésite pas à lever la jambe sans sous vêtements, notamment lorsque l'un de ses "clients" urine dans un trophée (reliquat d'une époque révolue).
Rarement un film policier n'aura mis autant d'acharnement à faire souffrir et humilier les deux personnages principaux, dont le seul crime est d'être des femmes, ce genre de fantaisie étant plutôt réservé à des productions extrêmes comme "Raped by an Angel" ou "Red to Kill". Aucune issue ne semble possible pour ces deux femmes, devenues des parias et des fugitives dans un monde d'hommes qui s'amuse à les broyer. Un film qui laissera pantois le spectateur occidental, mais qui reflète une certaine "philosophie" qui veut que la femme serve "ad vitam aeternam» les hommes qui l'entourent, même si Hong Kong est peut-être la ville asiatique où la condition féminine a le plus évolué ; seulement, les préjugés restent tenaces. Cela dit, il n'y a pas que les femmes qui trinquent, comme le montre cette scène surréaliste et totalement gratuite où un groupe de malabars jouent au football avec un chien, histoire de s'échauffer. Un film qui fera surement grincer les dents de certain(e)s, mais ne laissera pas indifférent.
The Omega Man