Bel-Ami, L'emprise des caresses
Genre: Porno , Comédie
Année: 1976
Pays d'origine: Suède / France
Réalisateur: Mac Ahlberg
Casting:
Harry Reems, Christina Linder, Marie Forsa, Suzanne Walter, Bent Warburg, Anne Bie Warburg, Jacqueline Laurent, Rebecca Walter, Lucienne Camille...
Aka: L'emprise des caresses / For Men Only
 

George Duroy est un journaliste timide et peu habile avec les femmes. À Stockholm, dans une exposition d'art érotique, il rencontre Charles Forrestier, directeur du magasine Playhouse. Ce dernier lui propose de travailler pour lui, cela pour un salaire bien au dessus de celui que lui propose son actuel patron. Très vite, George est embarqué dans une sorte de machinerie "mondaine" et se retrouve face à de nombreuses femmes, toutes aussi faciles les unes que les autres. Il se révèle aussi à lui-même : un séducteur né.

 

 

Mac Ahlberg n'a pas eu une longue carrière en tant que réalisateur. Celle-ci commença en 1965 et se termina en 1979, ponctuée par l'adaptation de "Fanny Hill" (classique anglais du roman érotique écrit par John Cleland) et d'autres films érotiques devenus "cultes" tels que "Flossie", "Molly", "Justine et Juliette" ou encore celui-qui nous intéresse, Bel-Ami, tiré de la nouvelle éponyme de Guy de Maupassant. Le public a cependant aperçu son nom le plus souvent en tant que directeur de la photographie, sur des films comme Ghoulies, "Re-Animator" ou encore From Beyond ; en somme, plutôt du côté de chez Stuart Gordon, Charles Band, John Landis...

Du roman initial de Maupassant, Mac Ahlberg n'a conservé (ou plutôt inventé ?) que les aventures bénéfiques (pour son ascension sociale) de George Duroy avec ses maîtresses. Il s'est même tellement concentré sur celles-ci que son personnage principal arrivera au sommet sans avoir le temps – pourrait-on dire – de prévenir le spectateur.
Après les différentes adaptations cinématographiques d'Augusto Genina (1919), Albert Lewin (1947) ou encore Louis Daquin (1955), Harry Reems double le personnage d'un humour involontaire fort ravageur, qui pourrait nous rappeler un certain Ole Soltoft danois croisé au personnage d'Andreas Billis - Bob Bellings - dans Breaking Point de Bo Arne Vibenius. Son regard est tout aussi cartoonesque que sa moustache ; et de Deep Throat à Bel-Ami, il n'y a qu'un pas ! Harry Reems, star du X américain (The Devil in Miss Jones, Deep Throat...), mais aussi comédien de talent, c'est certain.

 

 

À ses côtés, de nombreuses partenaires : Marie Forsa, divine suédoise à croquer sans modération (avec Christina Lindberg), un couple réputé dans le porno répondant aux noms de Bent et Annie Bie Warburg (que l'on retrouvera dans "La foire aux sexes", "Les leçons de Carolla" ou encore Les belles dames du temps jadis), André Chazel et Jacqueline Laurent (l'un oeuvrait au théâtre et dans le cinéma plus traditionnel, l'autre chez Jess Franco et même dans "La Bonzesse" !), ainsi que Christa Linder (Le dernier jour de la colère). La force de Bel-Ami, on l'aura compris, ce sont ses acteurs.
On pourrait dès lors rappeler l'importance de la rencontre de Marie Forsa avec Mac Ahlberg, muse en laquelle ce dernier trouva l'inspiration pour quatre films, comme dit plus haut, devenus "cultes" dans l'histoire du cinéma érotique.

 

 

L'emprise des caresses (titre du film pour sa sortie dans les salles françaises en 1981) est un concentré de bonnne humeur ; on serait tenté par l'envie de dire qu'il se produit quelque chose, une sorte d'osmose de folie bien scandinave. Mac Ahlberg, à la vision de son Bel-Ami, nous semble d'ailleurs côtoyer une folie toute autre que celle d'un Werner Hedman (il n'y a qu'à voir cette scène dans la villa de Charles Forrestier, où trois nénettes se mettent à danser nues, l'appel de la musique déclenchant chez elles une frénésie des plus savoureuses...). Mais tout comme son confrère danois, il intègre érotisme et pornographie avec une grande maîtrise ; fait assez rare, notons-le, dans le paysage coquin des années septante puisque le plus souvent, l'on baignait soit dans l'un, soit dans l'autre.


Il a aussi recours à certains subterfuges tels qu'une excellente bande originale employée à tour de bras - et c'est de loin l'aspect le plus bricolé du film, des fois sans que la scène le justifie. La magie du cinéma fait le reste : l'alchimie se produit neuf fois sur dix, et l'on se retrouve avec une ambiance frôlant la comédie musicale et connaissant une petit baisse de régime à mi-parcours, certes, mais relativement rattrapée par des séquences de fin sur un lit circulaire. Séquences d'ailleurs relativement proches du porno onirique, du fantasme accompli d'un homme qui n'était rien, qui n'avait rien, et qui a désormais tout, surtout les femmes. S'en suivront alors du sexe sur un piano à queue, sur une balancelle, dans la chambre secrète d'une grande demeure... Elles y passent toutes dans un univers confinant à la maison de poupée, évoquant une espèce de pré-porno bourgeois sans les inconvénients, les tics, de ce dernier.

 

 

Bel-Ami ne déroge pas à la règle : c'est très certainement au nord de l’Europe que l'on doit les oeuvres les plus délirantes, sinon ludiques, d'un genre bien plus qu'essentiel !

 

The Hard


En rapport avec le film :

# Le dvd Bach Films de Bel-Ami, l'emprise des caresses

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