Mikey
Genre: Thriller , Psycho-Killer
Année: 1992
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Dennis Dimster-Denk (alias Dennis Dimster)
Casting:
Brian Bonsall, Josie Bissett, Lyman Ward, John Diehl, Ashley Laurence...
 

Mikey a neuf ans et semble couler des jours paisibles dans sa famille adoptive. Las toutefois de se faire engueuler pour un oui ou pour un non, las également qu'on lui fasse savoir qu'il n'est pas un enfant légitime, il décide un beau jour de massacrer sa petite famille.
La police le trouvera tapi dans un placard, soi-disant traumatisé par les meurtres sauvages qui viennent d'avoir lieu, puis il sera vite placé dans une nouvelle famille.
La police, ne disposant d'aucune description ni d'aucun mobile pour les crimes commis, classera de son côté l'enquête.
Tout se passe bien dans sa nouvelle vie jusqu'au jour où il tombe amoureux de la grande sœur de l'un de ses copains d'école...

 

 

Mikey, le film, pourrait bien avoir dix ans de plus qu'on ne verrait pas la différence tant cette version "enfant diabolique" datant pourtant de 1992 semble avoir été tournée la décennie précédente.
A ce propos, on ne peut pas dire que le sujet soit d'une immense originalité vu qu'on assiste ni plus ni moins à un calque du Beau-père de Joseph Ruben sorti sur les écrans en 1987 et dans lequel un homme passait de famille en famille sous l'oeil suspicieux des beaux-enfants, pour mettre en charpie lesdites familles les unes après les autres. On y trouvait le Terry O'Quinn qui connut une consécration tardive avec son rôle de John Locke, "Le" Lara Croft paralytique de la série arnaque "Lost".


Outre l'âge des deux Psycho Killer et le syndrome qui les pousse à perpétuer des actes criminels, l'une des seules différences consiste finalement à la quasi absence de la police dans le film Dennis Dimster, ce qui, disons-le en toute simplicité, se révèle au niveau du script et de la crédibilité de l'ensemble complètement aberrant. Ainsi, plutôt (pas le chien, hein !) que de s'étonner que chaque famille finisse buttée, souvent du reste de la même façon, les flics en viennent rapidement à la simple conclusion que les membres de la première famille connaissaient bien le tueur, idem pour la seconde et ainsi de suite, Mikey se voyant alors adopté par des couples tout contents de trouver en lui l'enfant idéal, sans que grand monde ne s'émeuve de son pourtant lourd passé, et des conséquences qu'il pourrait bien avoir sur son comportement.

 

 

Il faudra toute la perspicacité d'une maîtresse d'école et ses deux années d'expérience (?!) face à un directeur d'école et à des flics chevronnés pour que quelqu'un s'aperçoive enfin que notre petit Mikey est atteint du syndrome de l'abandon. Qu'est-ce ? Et bien notre petit démon ici présent serait donc une victime dite abandonnique, souffrant mentalement d'un sérieux manque d'affection, se sentant par extension en demande vis-à-vis de ce sentiment, jusqu'à devenir possessif puis parfois exclusif, cloisonné dans une impossibilité à accepter ce qui vient sans doute d'un trauma passé, recréant alors lui-même les situations d'abandon, tout en n'en supportant pas la frustration qu'elles engendrent. C'est donc pour ces raisons qu'il tuera puis récidivera jusqu'à plus soif. Vu "la nabot minable" présence à l'écran de Brian Bonsall dans le rôle du têtard tête à claque, ce serait avec des coups de pied au cul qu'on aurait plutôt (toujours pas le chien !) de traiter son mal. Au vu de l'étonnante carrière du nain susnommé, Brian Bonsall s'avère être un enfant star ayant sévi une petite huitaine d'années sur les écrans, avec même des spots publicitaires pour Coca-Cola ainsi que pour des marques de yogourts ; on peut mentionner le fait que l'une de ses toutes premières apparitions fût dans "Le 60ème anniversaire de Mickey", comme quoi pour passer d'un Mikey à l'autre, il n'y a pas que de mauvais jeux de mots pour ce faire ; notons que ce dernier se serait volontairement retiré du cinéma pour se consacrer pleinement à sa véritable passion : la musique. Pour l'anecdote également, on mentionnera aussi quelques peines de prison pour violences conjugales ou pour possession de drogue ; ainsi que le fait que ce dernier ne soit pas avare en détails, le concernant, à même le net, comme s'il se sentait esseulé d'une disparition médiatique trop subite. Il faudrait toutefois être un peu dingo pour affirmer que l'ex-enfant star serait également victime dans sa vie du même syndrome que celui dont il est atteint dans le film, même si je vous avouerais que, de loin, le lien est tentant à établir.

 

 

Pour en revenir à ce Mikey, petite production cheap et unique film réalisé par l'acteur de séries télévisées Dennis Dimster-Denk ("Drôles de dames", "Baretta", "L'incroyable Hulk", "L'île fantastique", "La petite maison dans la prairie"...), ce qui lui manque le plus, outre les moyens financiers, c'est par exemple un Donald E. Westlake (lequel avait contribué au scénario de "The Stepfather"). Il est clair que tout honorable qu'il soit, Jonathan Glassner ("21 Jump Street") n'a en rien le génie cynique de Westlake, et là où le film de Ruben devenait un chamboule tout de la valeur familiale, Mikey, malgré un humour noir un peu pataud sur le même thème, demeure à ce titre assez stérile. La faute en incombe à des personnages ainsi qu'à des situations le plus souvent grotesques.
Difficile de croire un seul instant à ces pères de famille tout dévoués à leur nouveau jeune protégé, se faisant manipuler comme des bleus pour finir la gueule écrasée à coups de batte de base-ball par un mioche ayant la force d'un moucheron.

A ce titre, il convient néanmoins de porter au crédit de ce Mikey quelques bons moments faits de meurtres sadiques et saupoudrés d'humour noir : Mikey volera la poupée de sa jeune soeur, laquelle le poursuivra jusqu'à ce qu'elle tombe dans la piscine, dans laquelle il la regardera lentement se noyer. Il conversera longuement avec sa mère dans la baignoire avant de lui envoyer le sèche-cheveux et de lui offrir ainsi une chaise électrique gratos, explosera la tronche de son père de la façon décrite au-dessus, armera son lance-pierre d'une boule d'acier fatale, transpercera son directeur d'école d'une flèche bien ajustée, se payera la tronche de son nouveau père (le sosie de Robert Pirès), plus quelques autres réjouissances que je ne dévoilerai pas ici.

 

 

S'il y a également quelques moments assez savoureux, ce sont les passages où Mikey regarde à la télé, et en se marrant, les petits films d'horreur qu'il a lui-même tourné avec sa caméra de poche. En somme, on assiste alors amusé à un enfant de neuf ans adepte de ses propres snuff movies, ce qui reste relativement original dans le paysage cinématographique horrifique.
Finalement, sur le thème des enfants tueurs, et malgré ses aspects pour le moins téléphonés, Mikey se regarde agréablement grâce à un rythme relativement alerte et quelques bonnes idées, quoiqu'éparses, tout en restant inférieur à d'autres films sur le même thème tels que Les tueurs de l'éclipse. Pour finir de boucler la boucle avec film de Joseph Ruben dans lequel il puise allègrement, autant qu'avec le royaume des enfants stars (ces grands malades victimes du syndrome du nain !), disons que Mikey est tout juste au-dessus du très moyen "The Good Son" du même Ruben qui mettra en scène, cette fois-ci, l'horripilant Macaulay Culkin.

Mallox

 

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