Homme des cavernes, L'
Titre original: Caveman
Genre: Comédie , Aventures
Année: 1981
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Carl Gottlieb
Casting:
Ringo Starr, Barbara Bach, Dennis Quaid, Shelley Long, John Matuszak, Avery Schreiber, Jack Gilford, Jack Scalici...
 

La même année que "La guerre du feu" sortait en salles un film affichant beaucoup moins de sérieux sur la période préhistorique : L'homme des cavernes. Avec un ex-Beatles en vedette, une ex-Bond Girl en objet de convoitise, un ex-footballeur américain en chef de clan bourru plus quelques autres comme Dennis Quaid, Shelley Long, Jack Gilford, sans oublier des dinosaures plus rigolos qu'effrayants, Caveman se voulait résolument axé sur la comédie d'aventures plutôt que sur le documentaire (pré)historique.

 

 

Atouk (Ringo Starr, déjà vu au cinéma dans Blindman) est un peu le raté de la tribu de Tonda (John Matuszak, l'un des pirates des Guerriers des étoiles). Amoureux de la sculpturale Lona (Barbara Bach, vue dans L'espion qui m'aimait bien sûr, mais aussi dans La tarentule au ventre noir et dans "Le continent des hommes-poissons"), il ne rêve que de la conquérir et de pouvoir remplacer le grand Tonda au creux de ses reins, imaginant pour ce faire des tas de ruses qui échouent lamentablement. Expulsé avec fracas de la caverne du clan, il retrouve un peu plus loin un autre paria sympathique, Lar (Dennis Quaid), infortuné boiteux ravi de retrouver le brave Atouk, au point de se jeter dans ses bras pour une étreinte brutale aux effets surprenants : dans un craquement sec, les voilà qui se redressent et quittent la position légèrement voûtée qui rappelait leurs proches ancêtres simiesques, pour prendre une véritable stature d'hommes.

Toujours obsédé par les courbes de Lona, Atouk forme néanmoins son propre clan, d'abord avec une belle blonde aux seins trop petits à son goût (Shelley Long), un vieil aveugle (Jack Gilford) puis toute une petite troupe assez disparate qu'il se chargera, avec l'aide de Lar, de redresser à la façon d'un rebouteux en peau de bête. Ensemble, et un peu par hasard, ils découvrent le feu et ses vertus (chaleur, cuisson, arme), inventent la musique (merci au passage à Lalo Schifrin) et se montrent de plus en plus ingénieux et combatifs. De son côté, Tonda n'est pas en reste, adoptant à son tour un maintien bien droit, et les deux clans deviennent de plus en plus rivaux, jusqu'à se voler de la nourriture, du feu ou des femmes !

 

 

Totalement dialogué (ou presque) dans un langage d'époque à base d'onomatopées et de gestes évocateurs plutôt que de phrases construites et de mots actuels, L'homme des cavernes arrive néanmoins à tenir la route sur la distance grâce à ses acteurs, très expressifs, et à son humour, constant. Si le rythme faiblit un peu parfois, certaines rencontres le relancent souvent, comme celle avec un surprenant yéti à poils longs incarné par le grand Richard Moll ("House" mais aussi... "Les Pierrafeu" !)
Les aventures d'Atouk et Lar se suivent donc avec plaisir, sans que jamais ne jaillissent de véritables moments d'anthologie mais ponctuées de scènes assez réussies et gentiment loufoques, parfois un peu trop longues, comme celles de l'invention de la musique ou de la chasse à l'œuf de ptérodactyle. Ringo Starr est parfait en homme préhistorique compensant sa faiblesse physique par un peu de jugeote et beaucoup de bonhomie, secondé par un Dennis Quaid sympa mais au rôle plus subalterne, et confronté à un John Matuszak massif et campant avec force son personnage, plus brutal qu'intelligent. Dans son rôle d'aveugle un peu largué, Jack Gilford apporte aussi sa dose de comique, parfois par petites touches discrètes, comme lorsqu'il est le seul à être tourné du mauvais côté quand tout le monde regarde quelque chose focalisant l'attention.

 

 

Les confrontations avec les dinosaures, particulièrement marrants avec leurs yeux globuleux ou leurs mimiques presque humaines, rappellent un peu celles de La planète des dinosaures et l'ensemble fait évidemment penser à "Un million d'années avant J.C.", le film de Don Chaffey qui mettait en vedette Raquel Welch en héroïne de la préhistoire. Leur animation est parfois rudimentaire, notamment lorsque bestiaux et humains se retrouvent ensemble à l'écran. Mais, si l'on a fait beaucoup mieux depuis, le côté rustique de ces séquences participe aussi au capital sympathie de ce film aux prétentions relativement modestes et bien monté par un Gene Fowler Jr. également réalisateur à ses heures ("I Married a Monster from Outer Space").

L'homme des cavernes, probable ancêtre du "RRRrrrr !!!" d'Alain Chabat (pas sûr car pas vu), l'est en tout cas très sûrement d'une série d'animation galloise, "Gogs", qui partage avec lui un penchant affirmé pour un humour assez gras et parfois scatologique, des personnages caricaturaux et des anachronismes à visée humoristique. Caveman, au final, n'est pas forcément un sommet de cinéma mais vaut le détour pour un bon moment de détente ponctuée de quelques éclats de rire et de sourires plus nombreux. Enfin, cette incursion du batteur des Beatles dans le cinéma de genre préhistorique, outre un rôle important, offrira à Ringo Starr l'occasion de rencontrer celle qui deviendra sa femme, la belle Barbara Bach. Finalement, ce n'est donc pas toujours le plus fort qui gagne et c'est le brave Atouk qui emporte le morceau !

 

 

Bigbonn

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