Evil Train
Titre original: Amok Train
Genre: Horreur , Satanisme
Année: 1989
Pays d'origine: Italie / Yougoslavie / Etats-Unis
Réalisateur: Jeff Kwitny
Casting:
Mary Kohnert, Bo Svenson, Victoria Zinny, Savina Gersak, Sarah Conway Ciminera...
Aka: Beyond the Doors 3
 

Un groupe d'étudiants américains est en voyage en Serbie pour une étude sur un rituel antique. Ils sont accompagnés par leur étrange professeur, Monsieur Andromolek (Bo Svenson). Très vite, ils découvrent qu'ils ont été en réalité attirés dans un piège : les gens du pays ont l'intention d'offrir l'une des leurs, jugée vierge, Beverly Putnic (Mary Kohnert), au Diable en personne ! Autant dire que le reste de la troupe est considéré comme superflu, et les autres jeunes gens feront les frais de l'offrande annoncée.
Le groupe, ayant donc pris conscience de ce qui les attend, s'enfuit du village en montant à bord d'un train à vapeur. Pas de bol pour eux, la locomotive est mue par la magie noire d'une saleté de bohémienne (avec des yeux vitreux et des ongles longs). Leur prochain arrêt, à moins de ne se crasher avant, sera un autre rendez-vous avec les serbes sataniques : des gens têtus donc, puisqu'ils n'en démordent pas et tiennent absolument à obtenir leur cérémonie de noces ! Et à nos chers étudiants de se faire décaniller tour à tour dans des conditions horribles.

 

 

Produit par Ovidio G. Assonitis, réalisateur la plupart du temps exécrable ("Le démon aux tripes", "Tentacules") mais parfois passable (voir There Was a Little Girl chroniqué ici-bas), il s'agit logiquement du troisième volet de la trilogie des "Beyond the Doors" après Schock de Mario Bava en 1977. Autant le dire de suite, ce troisième opus n'a pas grand chose à faire au sein d'un pseudo triptyque, et finalement on gardera les titres Amok Train, Death Train ou encore Evil Train (titre de l'exploitation française du film en vidéo), plus représentatifs du film. A ce sujet, on rappellera que le titre d'origine prévu était "The Train", lequel fut changé à la dernière minute pour tenter de capitaliser sur les deux succès - pourtant relatifs - des deux films précédents.
On retrouve aux commandes Jeff Kwitny, auteur de quatre films en tout et pour tout entre 1988 et 1993, dont le premier, "Iced", avait la particularité de mettre en scène un skieur fou dans un slasher alpin, avec notamment des vues subjectives à travers les lunettes brisées du psycho killer. On rajoutera de suite, dans la foulée, que Amok Train est loin d'être la production la plus déshonorante d’Assonitis qui, s'il fut associé à des projets tout à fait recommandables (Qui l'a vue mourir ?, voire même Au pays de l'exorcisme), fut surtout responsable et coupable entre autres de conneries telles que La malédiction céleste ou le bien connu "Piranha 2 - Les tueurs volants".

 

 

Pour revenir sur les rails de notre Evil Train, celui-ci commence comme une énième histoire de groupe de jeunes prêts à se faire dessouder, ainsi qu'un énième conte supranaturel, avant de retomber également dans l'horreur la plus rabâchée, accumulant les idées les plus absurdes voire nonsensiques qui soient, le tout s'avérant paradoxalement au final autant anecdotique que distrayant.
Le prologue, doté d'une atmosphère sinistre et aliénante, s'annonce prometteur. Pourtant, dès que l'action au sein du train prend place, le ridicule s'installe en première classe avec un ticket de seconde. Jeff Kwitny semble alors oublier tout le pendant satanique - ta mère dans le RER - de son histoire pour nous balancer une espèce de remake de "Runaway Train" version carnage en série ; avec toutefois à son crédit un petit rythme de croisière plutôt alerte, quelques morts bien sanglantes voire même dégueulasses, ainsi qu'un final aussi grotesque que savoureux, que je ne déflorerai pas, tout comme la jeune vierge ici présente qui, quant à elle, aura pour le coup dupé tout ce beau monde : pas bien malins ces Serbes pourtant dotés de pouvoirs surnaturels, à l'instar d'une sorcière gitane n'ayant pas trop le nez fin !

 

 

Pour finir, disons que la singularité de l'ambiance pays de l'Est est tour à tour grotesque (la bohémienne, le chef du train fronçant les sourcils à s'en déclencher une sinusite) et inquiétante (des passagers qui font vraiment figurants locaux très pauvres - donc menaçants -, des décors naturels fort bien exploités), et que les mises à mort se montrent graphiquement inventives. Ainsi a-t-on droit à quelques découpages ou déchiquetages en règle aussi subis que la folle course d'un train sans contrôle humain (mais contrôlé de loin pas nos Serbes satanistes télékinésistes ferroviaires) qui, par moments même, parviennent à se faire frénétiques.
Evil Train est à prendre pour ce qu'il est : un divertissement "express", dont il est aisé d'en voir puis d'en recenser les défauts (mélange de genres hasardeux, personnages sans consistance ou carrément oubliés en cours de route - la palme du grotesque revenant haut la main à Bo Svenson -, maquettes et effets spéciaux à deux balles, histoire qui déraille pour revenir on ne sait comment sur les mêmes rails), mais qui ne tombe jamais en panne d'idées, quand bien même celles-ci semblent plus de l'ordre de l'impulsion que de la cohésion. C'est paradoxalement de là qu'Amok Train tire un charme suffisant pour ne pas se montrer ennuyant. A voir en double-programme avec Le wagon-lit de la mort, qui date de la même année, avant de partir en vacances dans les Balkans en train-couchettes.

 

 

Mallox

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