Fatal Vacation
Titre original: An le zhan chang / 安樂戰場
Genre: Horreur , Drame , Action
Année: 1989
Pays d'origine: Hong Kong
Réalisateur: Eric Tsang
Casting:
Bernardo Bernardo, Melinda Betron, Emily Kwan, Spanky Manikan, Pen Medina, Pik-Wan Tang, Paulo Tocha, Irene Wan, Victor Wong (III)...
 

Un groupe de touristes de Hong-Kong en vacances aux Philippines se fait capturer par la guérilla communiste qui prend leur bus en otage.

 

 

Fatal Vacation est un film qui risque fort de vous dégoûter des excursions en car. L'histoire se déroule aux Philippines : un groupe de touristes chinois insouciants fait la fête dans une boîte de nuit locale, tandis que se déroule non loin de là une vente d'armes entre des gangsters et guérilleros qui va tourner au carnage. Ces derniers, encerclés par la police, décident de couvrir leur fuite en prenant le car de nos touristes chinois en otage. Ce qui devait être un banal voyage touristique vire au cauchemar : humiliations, viols et exécutions sommaires vont remplacer les excursions et les visites de curiosités locales.

Le réalisateur/acteur Eric Tsang (qui interprète aussi le rôle du joyeux animateur ! ) surprend par le côté rentre-dedans de certaines séquences, en effet, à l'époque, il était plus connu pour ses comédies loufoques comme les deux premiers "Mad Mission" que pour être un adepte de la catégorie III, pourtant, contre toute attente, il signe ici un film bourrin, violent et efficace. Après une entrée en matière comique (genre "Les bronzés" version Hong Kong) pendant laquelle il en profite pour présenter les différent protagonistes, il prend un virage à 180 degrés et pour bien marquer le coup, il fait exécuter d'une balle en pleine tête l'un des otages parti négocier. Le ton est donné pour la suite des festivités, le réalisateur nous démontre que les terroristes sont capables de tout et que personne dans le groupe n'est à l'abri. Cette incertitude sur la survie ou non de certains planera jusqu'au final et se trouve renforcée par un casting hétéroclite mais solide.

 

 

Pas de vedette dans Fatal Vacation (même si certains reconnaîtront Victor Wong, aperçu dans "Jack Burton") mais un panel de stéréotypes interprétés avec talent. Ainsi, on croise dans ce groupe des policiers, des truands, des jumeaux, deux bimbos, un couple de vieux et leur petit fils... Pour Tsang, c'est l'occasion de se pencher sur les travers de certains de ses concitoyens et de mettre en exergue les faux semblants, mais aussi montrer le courage de certains autres face à l'adversité (voir le personnage de la grand mère). Face à ces caractères assez fouillés, on trouve trois personnages de guérilleros assez gratinés sortis tout droit d'un bon Chuck Norris des familles : le chef, un binoclard toujours calme et posé mais qui s'avère être un vrai sadique et ses deux lieutenants, des violeurs pervers qui finiront très mal. Cette représentation caricaturale et naïve des Philippins a fait grincer quelques dents et le film s'est vu accusé d'entretenir un racisme primaire envers les autochtones. Pour la défense du film, il faut bien avouer que c'est une constante dans le cinéma d’exploitation chinois qui n'est guère tendre avec les étrangers !

 

 

Le script se divise en trois chapitres : la présentation (comique), la détention (drame) et l'évasion (action), le réalisateur arrive à insuffler à chaque partie un rythme propre qui permet de suivre l'histoire sans jamais s'ennuyer. Même le spectateur européen lambda peut suivre l'intrigue (assez basique) sans trop se perdre. Certes, comparé à certaines production de catégorie III, Fatal Vacation pourra paraître à certains légèrement fade, mais la certification du film se base plus sur l'ambiance générale que sur sa violence graphique. Cependant, le film de Tsang ne manque pas de scènes chocs comme l'exécution des jumeaux, ou la victime qui se fait sauter avec son violeur. Mais le plus spectaculaire reste le final explosif où les otages réussissent à prendre les armes et à s'enfuir du camp. Faisant fi de toute vraisemblance, cela mitraille et explose tous azimuts alors que les guérilleros survivants se lancent à la poursuite des otages.

Entre quelques scènes chocs et spectaculaires, le réalisateur réussit à glisser une petite critique sociale sur la dérive des médias, comme cette journaliste de Hong Kong qui harcèle la femme enceinte d'un otage pour avoir des informations, ou prend l'antenne avec les deux corps pendus par les pieds à côté d'elle pour faire de l'audience, sans parler de l'efficacité toute relative de l'armée locale qui arrive pour sauver une poignée de survivants qui ont fait le plus gros du boulot tous seuls. Petit regret, le film aurait pu sombrer dans le délire total et complètement déviant, mais l'ensemble reste dans la bonne moyenne des films de genre chinois, ce qui veut dire bien au dessus de ce que l'on pourrait faire chez nous.

 

 

The Omega Man

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