Vivre pour Survivre
Titre original: White Fire
Genre: Action
Année: 1984
Pays d'origine: France / Turquie / Angleterre
Réalisateur: Jean Marie Pallardy
Casting:
Robert Guinty, Belinda Mayne, Gordon Mitchell, Fred Williamson, Jess Hahn...
 

Jean-Marie Pallardy, habitué du porno à qui l'on doit notamment L'Arrière-train sifflera trois fois signe là l'un de ses quelques films non olé olé. Et le résultat, prenant pour titre une chanson de Daniel Balavoine (hasard ?) et co-produit par la Turquie, dépasse toutes les plus folles espérances des amateurs de série Z ! L'histoire, d'abord, incohérente et brouillonne à souhait, incorporant divers personnages qui ne sont clairement là que pour embrouiller davantage l'intrigue, nous présente Bo et Ingrid Donnelly, deux américains vivant à Istanbul et qui cherchent à s'enrichir en mettant main basse sur le White Fire, le plus gros diamant du monde, tellement étincelant qu'il brûle quiconque vient à le toucher ! Mais ils ne sont pas seuls sur le coup, et l'exploitant d'une mine, une trafiquante italienne ainsi qu'un flic pourri sont sur les rangs.
On se fout donc complètement de cette intrigue, qui n'est qu'un prétexte pour aligner des scènes d'une bisserie totale et d'un amateurisme stupéfiant. Pallardy use et abuse des effets les plus nases du cinéma, à savoir le ralenti (dès l'introduction), le flash-back malvenu (l'introduction aussi), le zoom, le dézoom et même quelques zooms enchaînés les uns aux autres dans un effet clippesque MTV années 80 proprement aberrant. Le montage n'est pas en reste et demeure très hasardeux, très discutable et souvent pas très regardant sur les raccords. Quand à la musique et à la chanson White Fire, elle est pour le moins immonde et mise n'importe où, soulignant parfois de façon exagérée des séquences romantiques qui ne demandaient pourtant qu'à faire tête basse.

 

 

Avec cette fascinante technique d'une rare étrangeté (c'est bien ce mot qui convient), Pallardy filme donc son improbable intrigue, bourrée jusqu'à la gueule de scènes typiquement bis. Le réalisateur ne lésine pas sur le gore, et y va à fond les manettes, pour un film d'aventures : un homme se fait scier l'entrejambe à la scie électrique, d'autres se battent à coup de tronçonneuse, un autre est empalé etc etc... Bien des films dits d'horreur ne présentent pas la moitié du volume sanglant de Vivre pour Survivre ! Quand à l'action, c'est un peu plus décevant (le grand public est relativement plus habitué à en voir), mais tout de même bien fourni : explosions, bagarres, fusillades. Tout y est, et on peut donc passer au sexe !
Là-dessus non plus, Pallardy n'a pas de scrupule, et aime à désapper ses actrices (moches mais bien pourvues) plus que de raison. Notamment bien entendu Ingrid Donnelly (Belinda Mayne), qui sera tout proche de l'inceste avec son frère Bo, ce dernier s'amusant à lui voler ses vêtements à la sortie d'un bain de minuit et à lui avouer que si elle n'était pas sa soeur, tiens, il lui ferait bien sa fête ! Mais qu'à cela ne tienne, puisqu'il y parviendra quand même ! En effet, suite au meurtre d'Ingrid, il dénichera illico un autre blonde dans un bar, qu'il enverra se faire modifier le visage chez une chirurgienne esthétique, par ailleurs directrice d'un harem de hippies attardées ! Devenue le sosie de feu Ingrid, la nouvelle sera donc taquinée par Bo, et servira également à déjouer les plans des autres prétendants au diamant White Fire. Ce sont des gens de peu de morale, avec mention spéciale au personnage campé par Fred Williamson, le flic qui n'hésite pas à menacer une fille de la violer devant ses amies pour obtenir des révélations, ou qui se bat en imitant Bruce Lee, mais uniquement au niveau des mains !
On croit rêver, et pourtant non... Tout dans ce film est du même tonneau. Le jeu d'acteur est plus qu'approximatif, tant dans les voix des acteurs (avec des accents outranciers sortis d'on ne sait où) que dans leurs choix, avec tous ces seconds ou même troisièmes rôles entièrement composés de turcs aux grosses moustaches arborant fièrement des chemises ouvertes au niveau de la poitrine ! La classe méditerranéenne des années 80 est bien là, assurant le côté exotique de la chose filmique de Pallardy, qui en plus dispose de décors tout ce qu'il y a de plus atypiques. On gardera ainsi un souvenir ému du siège high-tech de la compagnie minière, qui ressemble à vrai dire davantage à un vaisseau Enterprise au rabais qu'à un bâtiment classique. Sans parler des gardes avec leurs casques de Dark Vador sur la tête, ou encore de la combinaison rouge vif de leur chef, joué par Gordon Mitchell...

 

 

Que dire sur ce film ? Vivre pour Survivre est incroyable de complaisance, d'idées tordues et de mise en scène complètement à la ramasse. Et pourtant, on ne s'y ennui pas une seconde : on regarde, stupéfaits, ce spectacle sans aucun équivalent connu.

 

Walter paisley
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